MONTREAL (PC) - L'équipe canadienne olympique de baseball connaîtra samedi son horaire aux Jeux d'Athènes mais ce n'est pas avant le mois de juillet qu'elle pourra identifier les joueurs qui en feront partie.

Selon André Lachance, de Baseball Canada, il faudra attendre à la dernière minute avant de conclure une entente avec les équipes du baseball majeur qui auront sur leur "liste des 40" des Canadiens en mesure de percer leur formation nationale. La date limite pour fournir la formation définitive de l'équipe canadienne olympique a été fixée au 12 juillet.

Plusieurs Québécois feront ainsi l'objet d'une entente à intervenir entre Baseball Canada et leur équipe professionnelle. Ce sera le cas de Pierre-Luc Laforest, des Devil Rays de Tampa Bay, de Steve Green et Éric Cyr, tous deux des Angels d'Anaheim.

"Il est d'ores et déjà établi que nous ne pourrons puiser dans la liste des 25 premiers joueurs des équipes du baseball majeur en vertu d'une entente déjà conclue entre la Fédération internationale et Major League Baseball. Autrement dit, il faut oublier les Éric Gagné et les Larry Walker pour représenter le Canada à Athènes ", de préciser André Lachance, gérant des opérations baseball, à Baseball Canada.

"En revanche, poursuit-il, il sera possible pour l'entraîneur en chef Greg Hamilton de faire appel aux joueurs canadiens qui figurent sur la liste des 40 meilleurs de chacun des clubs mais non sans avoir négocié une entente avec chacune de ces équipes. Comme il est maintenant beaucoup trop tôt pour savoir ce qu'il adviendra de ces joueurs au cours de la saison, nous serons forcés d'attendre à la date limite imposée par les Jeux olympiques pour identifier nos porte-couleurs, soit le 12 juillet". André Lachance prend l'exemple du receveur Pierre-Luc Laforest, de Gatineau. "Où sera-t-il au mois de juin, dans le AAA ou à Tampa Bay? Quelle utilisation les Devil Rays entendent faire de lui? Sera-t-il régulier ou réserviste? Il faudra attendre à la dernière minute avant de conclure une entente avec Tampa Bay. Même chose pour les lanceurs Steve Green, de Longueuil, et Éric Cyr, de Montréal, avec les Angels, et du receveur Maxim St-Pierre, de Breakeyville (près de Québec), sous contrat avec les Tigers de Detroit".

Question: le baseball majeur aurait-il été plus enclin à faire pression pour des ententes favorables si les États-Unis s'étaient qualifiés pour les Olympiques? "Non, dit-il, je ne crois pas. Car après tout il y va de l'expérience unique qu'est appelé à vivre un joueur qui prend part au prestigieux tournoi olympique. Les professionnels ne sont pas sans savoir qu'il est préférable pour un de leurs joueurs qui n'est pas régulier d'aller prendre de l'expérience aux olympiques".

Le podium en vue

La sélection des joueurs sera d'autant plus importante que le Canada possède des chances d'accéder au podium olympique. "Il faut reconnaître que le Japon, qui formera une équipe d'étoiles à partir de ses ligues professionnelles, et Cuba, qui compte toujours de redoutables joueurs de baseball, seront les puissances à battre à Athènes", de faire observer Lachance. "Pour notre part, nous aurons à batailler vraisemblablement avec la Corée pour mériter une médaille. Mais on ne sait jamais".

Le tournoi olympique se déroulera de la façon suivante : chacune des huit formations présentes aux Jeux (Canada, Cuba, Hollande, Italie, Japon, Corée, Australie et la Grèce) affrontera une fois les sept autres, après quoi les quatre meilleures équipes au classement passeront à la ronde des médailles: le premier contre le quatrième et le second contre le troisième. Les deux vainqueurs passeront en finale.

"Cela signifie qu'un seul match pourra faire la différence. D'où l'importance pour nous de pouvoir aligner les meilleurs joueurs disponibles. Souhaitons que Justin Morneau, de Vancouver, sous contrat avec les Twins du Minnesota, fera le voyage. Il a été notre meilleur frappeur au tournoi de qualification olympique à Panama.

"Il faut profiter de l'occasion historique qui se présente, ajoute Lachance, car il n'est pas certain que le baseball restera une discipline olympique. L'aménagement des infrastructures, surtout dans des pays où le baseball est à toutes fins utiles absent, est dispendieux. Que va faire la Grèce ensuite de son terrain de baseball?".

Le moment est aussi historique pour le Canada puisqu'il s'agira de sa toute première présence aux Jeux olympiques, si l'on considère que le baseball était une discipline en démonstration en 1988.