MONTRÉAL (PC) - On l'a bien vu quand les Expos ont disputé une série de trois matchs aux Phillies à Philadelphie au milieu d'avril. Leur nouveau domicile, le Citizens Bank Park est un paradis pour frappeurs.

À tel point qu'il est peut-être en train de jouer de vilains tours aux Phillies. C'est du moins l'avis du vétéran releveur Rhéal Cormier.

«Globalement, notre moyenne au bâton à l'étranger est supérieure de 40 points à ce qu'elle est à domicile, a expliqué Cormier. À la maison, nous vivons que par et pour le circuit. On se dit que même si on tire de l'arrière par trois ou quatre points tard dans un match, on peut combler cet écart d'un seul élan.

«Mais ça ne peut pas toujours se passer ainsi.»

De toute façon, Cormier explique que les Phillies sont en train d'apporter des ajustements à leur tir.

«Certaines équipes se fient à ce qu'elles voient lors de l'exercice au bâton, dit-il. Mais nous savons qu'il y a une grande différence entre le jour et le soir. La balle voyage très bien pendant l'exercice au bâton, mais ce n'est pas toujours le cas le soir quand la température tombe.

«Mais quand nous avons un match en matinée, c'est terrible. Wilson Alvarez, des Dodgers, l'a appris à ses dépens quand il a accordé trois circuits d'affilée l'autre jour.»

Sur le plan personnel, Cormier connaît une saison qu'il qualifie lui-même d'ordinaire. Avant le match de mercredi, il présentait un dossier de 3-3 avec une moyenne de points mérités de 4,59.

L'an dernier, il avait été parfait en présentant une fiche de 8-0 et un sauvetage et une moyenne de points mérités incroyable de 1,70.

«Je manque de précision dans mes tirs, dans tous mes tirs, admet-il. Mais je travaille avec Joe Kerrigan pour améliorer la situation et je sens que tout se replace.»

Pour ce qui est de l'équipe, beaucoup d'experts prédisaient le premier rang aux Phillies et ils sont toujours au plus fort de la course dans la section est.

«Nous avons connu des hauts et des bas, mais il reste encore beaucoup de temps. Je pense que nous commençons à mieux jouer en équipe. Les gars se connaissent mieux.»

Un gars que Cormier connaît bien est le joueur de premier but Jim Thome. Ils avaient fait connaissance le 23 avril 1999 quand Cormier portait les couleurs des Red Sox de Boston et Thome celles des Indians de Cleveland.

Cormier avait même été suspendu pendant trois matchs pour avoir atteint le gros cogneur.

«Je devais protéger nos frappeurs et Thome était le premier frappeur de la manche, a raconté Cormier. Je l'ai atteint sur une fesse. J'aurais pu être plus méchant. Il a fait quelques pas vers le monticule. Mais il ne voulait pas vraiment s'en prendre à moi. Il savait bien ce qui se passait. De toute façon je n'aurais pas voulu qu'il me renverse. Je me serais fait écrabouiller.»

Mais maintenant, Thome serait le premier à se porter à la rescousse de Cormier si un autre incident du genre survenait. Et Cormier ne s'en plaindra pas.