MONTRÉAL – La vie du Québécois Charles Leblanc tourne autour du baseball depuis déjà de nombreuses années. La différence, c'est qu'il s’agit maintenant de son emploi. Un travail à temps plein où les journées de congé sont quasi inexistantes.

Le choix de quatrième ronde des Rangers du Texas a été sélectionné le 10 juin dernier. Les négociations avec l’équipe texane ont été brèves et une semaine après avoir été repêché, il faisait ses débuts dans l’un des trois niveaux A, celui où la saison est écourtée.

Le Lavallois de 20 ans s’est donc joint aux Indians de Spokane dans la Ligue Northwest où les équipes sont établies en majorité dans le nord-ouest des États-Unis et une à Vancouver.

Leblanc a donc complété la première moitié du calendrier où sa formation s’est qualifiée pour les séries en vertu du premier rang de sa division (NDLR : le calendrier est séparé en deux saisons distinctes). Le début de saison de celui qui évolue à l’arrêt-court a été plutôt lent au bâton, mais il a débloqué depuis une vingtaine de matchs.

Charles LeblancAprès avoir cogné six coups sûrs à ses 33 premières présences au bâton (,188), le champion frappeur de l’Atlantic Coast Conference en 2015 a retrouvé son aplomb à la plaque en frappant 24 coups sûrs à ses 74 apparitions suivantes (,324). Il montre aujourd’hui une moyenne de ,270 et a connu à un moment de la saison une séquence de huit parties de suite avec au moins un coup sûr.

Étant donné que les joueurs utilisent des bâtons en aluminium à l’université plutôt que ceux en bois comme chez les professionnels, Leblanc a eu besoin d’une période d’adaptation pour se familiariser.

« J’essayais de travailler sur de nouvelles choses. Ça ne marche pas tout le temps quand tu essaies ça. Il me fallait des répétitions. Je devais retrouver le synchronisme avec des bâtons en bois. Ce sont tous des points qui ont fait en sorte que j’ai eu un départ un peu plus lent », a-t-il expliqué dans un entretien avec le RDS.ca avant sa rencontre de jeudi dernier.

« C’est sûr que je m’attendais à faire un peu mieux. Je sortais de l’université et je frappais pour ,405. J’ai joué contre du calibre similaire du côté des lanceurs. J’étais confiant que j’allais être capable de bien performer. Au début, je me cherchais un peu, mais avec le temps, je savais que ça allait revenir », a ajouté celui qui frappait au deuxième rang du rôle des frappeurs la fin de semaine dernière.

Le calendrier avec les Indians est beaucoup plus chargé que celui qu’il a connu lors des deux dernières saisons avec les Panthers de l’Université de Pittsburgh. Leblanc a disputé 33 des 44 rencontres de sa formation jusqu’ici alors que la campagne complète dans la NCAA était de 54 rencontres.

La troupe qui évolue dans l’État de Washington n’a eu que deux journées de congé depuis le début de la saison, soit le 17 juillet et hier.

« C’est vraiment plaisant. À l’université, je trouvais que 54 matchs c’était une longue saison. Nous avons presque joué autant de parties et c’est comme si j’étais arrivé hier. Juste le fait d’être concentré uniquement sur le baseball et de ne pas avoir l’école à côté est un poids en moins sur les épaules », a indiqué celui qui a frappé six doubles, un triple et un circuit en plus de 25 simples depuis son arrivée avec les Indians. 

Une étape à la fois

Quand Charles Leblanc s’est entendu avec les Rangers, c’est son agent qui était le messager entre l’organisation et lui. Il ne sait donc pas exactement ce que les dirigeants ont en tête quant à son développement.

Leblanc a été un choix de quatrième ronde et a reçu un important boni à la signature, il ne faut donc pas s’inquiéter pour son avenir à court et moyen terme avec le Texas même s’il n’a pas vraiment eu de conversation avec l’état-major du Texas.

« Je suis au bas de l’échelle encore. C’est un long processus. Chaque match que tu joues, tu acquiers un bagage d’expérience. [...] Je suis plus proche de mon rêve que je l’étais hier. Mais ça va être un mois et une année à la fois », faisait valoir celui qui avait aussi été repêché en 2013 par les Brewers de Milwaukee.

Charles LeblancLa première fois qu’il a été sélectionné à l’encan amateur du baseball majeur, il était trop jeune et l’opportunité n’en valait pas la peine.

Le scénario était toutefois bien différent à l’âge de 20 ans avec deux saisons universitaires dans le corps. Il gardera d’excellents souvenirs de son passage à l’Université de Pittsburgh.

« C’est un contrat professionnel et l’offre était intéressante. Ce n’était pas un mal pour un bien. C’était vraiment un bien pour bien. Une bonne expérience qui se termine pour en commencer une autre. Je suis content du choix que j’ai fait », a convenu l’imposant athlète de six pieds trois pouces.

La famille derrière lui

Rencontré lors d’une partie de la formation de la région de Laval aux Jeux du Québec, le père de Charles Leblanc, Paul, a raconté suivre la plupart des parties de son fils sur Internet. Malheureusement pour lui, c’est comme dans le bon vieux temps avec la description radiophonique.

Seulement deux des huit équipes de la Ligue Northwest ont la diffusion avec des images et les Indians n’en font pas partie. Ces deux formations n’évoluent même pas dans la division de Spokane si bien que le paternel et la famille n’ont pas énormément la chance de voir Charles jouer.

Même avec le décalage horaire de trois heures, Paul Leblanc écoute religieusement les rencontres de son fils. Au moins, le descripteur des Indians, qui fait la route avec l’équipe lorsqu’elle joue à l’extérieur, est divertissant, avait-il dit dans une conversation de baseball très intéressante avec le RDS.ca.