Plusieurs experts s’entendent pour dire que frapper une balle de baseball à plus de 90 mp/h est le geste le plus difficile à poser dans le monde du sport. Il est vrai que de frapper une balle ronde, en mouvement, avec un bâton à la surface circulaire et de l’expédier à plus de 400 pieds n’est pas chose facile. De le faire jour après jour et même après année est encore plus révélateur sur la capacité du joueur à s’ajuster et à se concentrer.

Miguel Cabrera a réalisé un exploit hors du commun en remportant la triple couronne en 2012. Il a réalisé l’exploit contre des athlètes hors pair.

Nous n’avons pas idée à quel point c’est extrêmement difficile de combiner moyenne au bâton, puissance et patience afin d‘attendre le bon tir. Cabrera est actuellement et sans contredit le meilleur frappeur du baseball. Il est à nouveau en tête des frappeurs de la Ligue américaine cette année avec une moyenne de .385 (75 cs en 195 ab), il domine au chapitre des points produits avec 57 et il est 2e pour les circuits avec 14. Il a réalisé un match de 3 circuits plus tôt cette saison sur trois types de lancers différents. Un changement de vitesse, une rapide au coin intérieur et une rapide au coin extérieur. Comment le retirer? Le défi est de taille puisqu’il combine, en plus d’un œil au bâton exceptionnel, une patience irréprochable.



Je me souviens de la belle époque de Vladimir Guerrero avec les Expos alors que celui-ci pouvait frapper des doubles et des circuits sur des tirs à plus d’un pied au coin extérieur et à quelques pouces du sol! Un lanceur m’avait raconté que dans le fond, il suffisait de lancer une prise en plein cœur du marbre afin de surprendre Vlad et ainsi le retirer. Un peu facile comme réponse, mais Vlad avait effectivement des failles et les lanceurs ont abusé de son impatience à vouloir s’élancer sur tous les tirs. Cabrera, lui, a très peu de failles dans son élan et dans son approche. La rapidité de ses mains lui permet d’attendre cette fraction de seconde additionnelle afin de bien lire le type de lancer qu’on lui offre. Il ne se laisse pas intimider lorsqu’il tire de l’arrière 0–2 dans le compte. La nouvelle statistique, OPS, qui combine la moyenne de puissance et la moyenne de présence sur les buts indique bien la capacité du joueur de réunir les deux forces. Celle de Cabrera est de 1.137 jusqu’ici en 2013. Il est réellement le modèle à imiter à l‘heure actuelle et rien ne nous laisse croire que ça ne restera pas ainsi. Remporter la triple couronne demeure un rêve pour tous les frappeurs. Remporter la triple couronne deux années consécutive est un objectif pour Miguel Cabrera!!

Joey Votto

Parlant de frappeur redoutable, j’aimerais souligner le retour en force de Joey Votto des Reds de Cincinnati. Sa blessure au genou l’an dernier l’avait considérablement ralenti au point où on se demandait s’il n’avait pas perdu sa puissance. En avril, on se posait les mêmes questions. De toute évidence, sa patience et sa connaissance de la zone des prises étaient toujours des forces pour lui, mais la puissance se faisait rare. Et soudainement, le fameux déclic se réalisa et Votto retrouva sa puissance.



En mai, Votto frappe actuellement .429 (36 cs en 84 ab) dont 4 circuits. Il est présentement le meneur pour la moyenne au bâton dans la Ligue nationale à .353 et a cogné 8 circuits. Si un frappeur gaucher pouvait mettre la main sur la triple couronne, mon choix serait Joey Votto. Son OPS est la meilleure de la Ligue nationale à 1.024. J’adore l’élan de Carlos Gonzalez des Rockies et que dire de la saison de Chris Davis des Orioles en 2013, mais ces joueurs n’ont pas, d‘après moi, la patience ni la constance pour remporter les trois catégories. Paul Goldschmidt des Diamondbacks n’a que 25 ans est sera à surveiller d’ici 4 ou 5 ans. Par contre, si la puissance de Votto est de retour, j’aime ses chances d’ici les deux prochaines années.

À suivre!