C’est mercredi que nous saurons si la 10e et dernière tentative sera la bonne pour Tim Raines. Sa vitesse, sa fougue, son charisme, son œil au bâton, ses statistiques, tout a été dit sur ce frappeur ambidextre qui a marqué l’histoire des Expos. Heureusement d’ailleurs, puisque parmi les membres des médias qui votent, plusieurs n’avaient pas vu jouer Raines de façon régulière au cours de sa carrière. N’oublions pas qu’à l’époque, seulement quelques matchs étaient présentés à la télévision nationale et très peu impliquaient les Expos. Au fil des dernières années, plusieurs articles ont été écrits pour mettre en valeur l’ancien voltigeur, mais jamais comme cette année. On a décortiqué sa carrière et enfin, plusieurs semblent avoir allumé sur le fait que Raines a connu une carrière d’exception.

Pour le partisan, Raines représentait tellement bien la nouvelle ère des joueurs rapides de la fin des années 70, début des années 80. Frappeur hyper-intelligent et ambidextre, Raines avait en plus une certaine puissance qui le rendait menaçant à plusieurs points de vue. Oui les Expos alignaient André Dawson et Gary Carter, mais lorsque Carter a été échangé aux Mets après la saison 1984, c’était décevant, mais les Expos pouvaient compter sur Dawson et Raines. Lorsque Dawson a quitté après la saison 86, c’était une fois de plus décevant, mais on pouvait toujours compter sur Tim Raines. J’adorais lorsque Raines se rendait au premier but. Comme partisan, on savait que quelque chose allait se produire. On se rappelle tous les nombreux relais au premier but des lanceurs qui voulaient empêcher Raines d’avoir un bon départ et les fameuses têtes de poules qui apparaissaient sur l’écran du Stade sur chacun des relais.

Comme jeune partisan de 12 ans lorsque Raines était devenu un joueur étoile, j’étais comblé. Il était sans aucun doute, le joueur qui j’ai tenté d’imiter le plus souvent. Comment faisait-il pour avoir un élan aussi fluide? Et des deux côtés en plus? Les gens parlent souvent de Ken Griffey Jr comme le joueur ayant le plus bel élan, mais prenez le temps de regarder des vidéos de Raines avec les Expos entre 1981 et 1990 et vous verrez que Raines faisait l’envie de la majorité des joueurs du baseball majeur. Raines m’a fait rêver. À force de l’imiter, j’ai commencé à me convaincre aussi qu’un jour, je pourrais jouer dans le baseball professionnel. Quelques années plus tard, je me retrouve à mon premier camp d’entraînement professionnel avec les Dodgers. Ma première participation à un match de la ligue des pamplemousses est comme par hasard, contre les Expos. Je me retrouve comme coureur suppléant et lorsque j’arrive au coussin, je regarde où sont positionnés les voltigeurs et mon regard croise celui de Raines qui était à son poste au champ gauche. J’en avais tellement la chair de poule, que j’ai demandé un temps d’arrêt et j’ai feint de devoir attacher mon soulier. Je reprends mes esprits pour voir mon instructeur au 3e but me donner le signal du vol de but. OK, il ne faut pas que je déçoive Raines, même s’il n’a aucune idée qui je suis! Malheureusement, mon coéquipier s’est élancé sur le premier tir pour le dernier retrait, mais ce petit moment était le mien, celui où tu es sur le même terrain que ton idole.

Vladimir

Est-ce que Vladimir appartient au Temple de la renommée du baseball? La réponse est oui! Est-ce que ce sera cette année, je n’en suis pas convaincu. Par contre, il recevra un nombre important de votes dès cette année qui surprendra la planète baseball. Vlad est selon moi, le meilleur joueur ayant porté l’uniforme des Expos. Talent pour talent, habiletés pour habiletés, Vlad est supérieur à Carter, Raines, Dawson et Pedro. Il ne fait aucun doute que le talent brut de Vladimir était dans une classe à part.

En fait, ce que je reproche à Vlad est d’avoir négligé sa santé. Je pense qu’il avait encore une année ou deux productives s’il avait pris soin de lui un peu plus. Mais ce qu’il pouvait faire sur un terrain était parfois surhumain. Ce gars-là a frappé des balles à plus de 400 pieds du marbre qui n’auraient même pas dû être frappés. Les spectacles qu’il offrait lors des exercices au bâton étaient inimaginables. J’avais le privilège du suivre les activités du club lorsque Vlad a porté l’uniforme des Expos, et il était la raison pour laquelle on se rendait au stade tous les joueurs avec le sourire. On savait que l’on pouvait vivre un moment spécial lors de chaque présence ou encore lorsqu’il pouvait utiliser son bras canon. Vlad appartient au groupe sélect des joueurs intronisés et si ce n’est pas cette année, ce sera l’an prochain.

Ça ne me rajeunit pas, mais ça fait 28 ans que je suis associé au baseball professionnel comme joueur, employé et analyste. J’ai eu le privilège de jouer avec des membres du temple tels que Pedro Martinez et Mike Piazza, d’analyser les faits d’armes de Greg Maddux, John Smoltz ou encore Randy Johnson pour ne nommer que ceux-là. J’étais tellement fier lorsque Carter en 2003 et ensuite Dawson en 2010 ont été intronisés. Mais je crois sincèrement que l’intronisation de Raines me touchera le plus. Oui, je suis extrêmement confiant que le gros bon sens va enfin l’emporter. La patience finit toujours par payer et l’attitude de Raines lors des neuf dernières années a été sans reproche et toujours respectueuse de « l’establishment ». Comme quoi, les bons peuvent finir aussi au premier rang!

Bonne chance « Rock » et si ton intronisation peut donner de l’attention au retour éventuel des Expos. On sera doublement gagnant!