L’image de Max Scherzer avec l’uniforme des Expos bleu poudre a fait beaucoup jaser. Certains sont totalement contre l’idée de voir les Nationals oser porter l’uniforme qui représente si bien la belle époque des Expos à Montréal. D’autres se réjouissent de le revoir sur un terrain des ligues majeures. Mes sentiments sont aussi partagés dans ce dossier.

L’image me rappelle tellement cette grande douleur ressentie lorsque nous avons vu l’équipe nous quitter dans  une indifférence totale. Cette franchise que l’on avait baptisée « Nos Amours » était la propriété du baseball majeur en 2004 et nous a glissé entre les mains.  Je me questionne encore à savoir comment tout ça est arrivé.  Comment se fait-il que personne au Québec n’ait pas vu que cette industrie allait continuer de prospérer, surtout en raison de la grève de 1994. Cette foutue grève qui a anéanti nos rêves d’une Série mondiale à Montréal, mais a qui aussi fait exploser les revenus du baseball depuis!

Au départ, je n’en voulais pas aux gens de Washington.  Ils ont acheté notre équipe et, malheureusement, tout ce qui vient avec. Par contre, ils ont ignoré notre histoire en distribuant le numéro 8 de Carter et le 10 de Staub et Dawson comme si de rien n’était. Un comportement totalement inacceptable. Encore aujourd’hui, le receveur Yan Gomes porte le numéro 10 et le jeune Carter Kieboom porte le 8!

On semble vouloir utiliser le passé à Montréal seulement lorsque ça fait bien paraître les Nationals.

 Et le reste? On l’oublie. En fait, cette histoire, elle est à nous et même si de façon administrative, elle revient aux Nationals, les 36 ans d’histoire des Expos à Montréal nous appartiennent. L’émotion dans le sport l’emportera toujours sur l’aspect administratif.

De l’autre côté, l’image de Scherzer me rappelle aussi les magnifiques moments de l’équipe à Montréal. Le triple de Wallace Johnson contre les Mets, en 1981,ou encore lorsque les Carter, Raines et Dawson nous représentaient si bien lors des différents matchs des étoiles avec ce fameux uniforme.

En fait, l’image de Scherzer me fait plutôt sourire. Les Nationals ont attendu 15 ans avant de souligner le passé montréalais et il n’y a pas de hasard. Le retour possible des Expos, la popularité de leur logo et la beauté de cet uniforme contribuent à cette occasion spéciale de faire revivre, pour un match seulement, notre équipe, «Nos Amours».

On ne contrôle pas le passé. Les Expos sont partis. Par contre, on a le droit de rêver et de croire en leur retour. Même s’il est cruel de voir des joueurs des Nationals porter l’uniforme des Expos, j’opte pour le bon côté de la chose. Je crois que le fait d’imaginer revoir cet uniforme bleu poudre et la casquette tricolore nous poussera davantage à tout faire afin de retrouver ce qui nous appartenait.