J‘ai fait connaissance avec Éric Gagné bien avant qu‘il n‘atteigne les majeures. C‘était en 1992 alors que nous étions rivaux dans la ligue Midget AAA. Tous les joueurs de la ligue le craignaient. C‘était LE lanceur le plus redoutable avec sa rapide qui décollait les frappeurs du marbre. (Pour les nombreux retraits au bâton qu‘il m‘a fait subir j‘ai souvenir d‘un solide double bon pour la victoire au superbe stade de Trois-Rivières). Sans l‘ombre d‘un doute, il allait atteindre les plus hauts niveaux du baseball.

J‘ai toujours été fasciné par la carrière d‘Éric Gagné. Après avoir dévoré sa biographie “Game Over, l‘histoire d‘Éric Gagné”, je dois avouer que tous les événements sont remis dans leur juste perspective. Tout y passe. Son parcours difficile vers les majeures, sa période de gloire et tout ce que ça comprend et sa lourde chute qui se conclut par une retraite en 2010.

Tout amateur de baseball a une opinion sur Éric Gagné. À ceux-là, je suggère de lire attentivement la biographie de cet athlète non conformiste. Gagné constate aujourd‘hui le prix payé pour sa prise d‘hormones de croissance. Oui, il y a les millions encaissés mais comme il le dit dans le livre, sa carrière a été amputée de 4–5 saisons en raison de ses choix. À 36 ans, il a l‘impression d‘en avoir 60.

Ce qui ressort de ce livre, c‘est qu‘Éric Gagné est un passionné de baseball. Cette passion l‘a poussé à faire des choix qu‘il regrette aujourd‘hui. Mais c‘est la passion qui lui a permis d‘atteindre les majeures, pas les hormones de croissance. Aujourd‘hui, cette passion est toujours là mais elle ne s‘exerce plus sur le terrain à son grand désarroi. Gagné ne blâme personne d‘autre que lui dans le livre.

Si un de mes fils joue au baseball comme je l‘ai fait pendant 16 ans de ma vie, je lui ferai lire assurément le livre de Gagné, le meilleur lanceur de l‘histoire au Québec. Un livre qui, en même temps, montre quoi faire et quoi ne pas faire dans ce merveilleux monde qu‘est le baseball ou comme le dit si bien Gagné dans le livre, le “show”

Mon entrevue avec Éric Gagné