Je n’aurais pas voulu manquer la visite de Felipe Alou pour rien au monde. Les gens qui me connaissent personnellement savent à quel point j‘ai aimé les Expos de Montréal et que je chéris tout ce qui se rattache à cette équipe.

Rencontrer Felipe Alou était donc au delà de mes espérances. Voyez-vous, l‘ancien gérant des Expos représente une figure importante pour moi puisque ça me rappelle tous les bons moments que les Expos m’ont procuré au cours de ma jeunesse. Bien entendu, ce n’était pas toujours rose chez Nos Amours, mais lorsque Felipe dirigeait cette équipe, elle finissait toujours par nous surprendre.

Avant d'aller plus loin, je vous incite à aller voir l'article que j'ai écrit à la suite de cet entretien mémorable avec le meilleur gérant des Expos.

Une visite du grand Felipe Alou dans la métropole rappelle qu’il fut un temps où le début du mois d’avril annonçait la nouvelle saison de baseball. Je me rappelle, c’était le moment où je sortais ma mitte de baseball et que j’appelais mon ami Jean pour qu’on aille réchauffer notre bras à temps pour l’été.

Felipe Alou a été aussi attachant que je l’imaginais. En aucun temps lors de l’entrevue, je n’ai senti un signe d’impatience de sa part. Il a répondu à mes questions en ouvrant son grand livre d‘histoires et je l‘ai écouté avec une passion inégalée. Et surtout, il semble avoir mis toute amertume de côté pour laisser place à ses plus beaux souvenirs.

La recette de son succès

Felipe m’a même révélé ses secrets. Comment parvenait-il à soutirer le meilleur de ses joueurs matchs après matchs? Eh bien, maintenant, nous le savons... Alou a admis qu'il s’est souvent inspiré de la technique de Billy Martin un gérant qui a connu ses heures de gloire avec les Yankees dans les années 70 qui avait l’habitude de laisser ses joueurs tranquilles après une défaite.

« Les joueurs ne sont pas réceptifs après un revers, car ils ont le moral dans les talons », a raconté Alou. « Ils savent qu’ils ont perdu; il est donc inutile de taper sur le clou. »

Alou, tout comme Martin, s’assurait de réserver ses meilleurs discours après les victoires de son club.

« En tant que gérant, tu te dois de garder la flamme très vive. Tu leur dis à quel point ils sont bons et comment ils peuvent gagner chaque match. C’est de cette manière que tu parviens à motiver au maximum ta troupe. En 1994, mes adjoints et moi avons inculqué aux joueurs certaines valeurs, comme celle de ne jamais abandonner, de ne jamais travailler moins fort, mais surtout, de se présenter dans n’importe quel stade avec un degré d’assurance excessivement élevé. Dans notre esprit, aucun match n’était hors de notre portée. C’est ce qui a fait notre force cette année-là »

Dire que Felipe m’a confié que cette équipe de 1994 était non seulement la meilleure équipe qu’il avait dirigée, mais aussi la meilleure équipe de l’histoire à ses yeux. Lorsque j’y pense…

« À un seul moment dans ta vie, tu peux compter sur une équipe aussi talentueuse que ça. Tout y était : la vitesse, la puissance, les lanceurs… et la foule qui était tellement énergique. En plus, on s’améliorait de jour en jour.

Des nouvelles du grand Vlad

Je n’ai pu m’empêcher de demander à Felipe s’il entretenait toujours de liens avec Vladimir Guerrero, qui a toujours été mon joueur préféré. Felipe m’a alors confié qu’il le voyait de temps à autre, surtout lors de la saison hivernale en République dominicaine.



« Vlad est une personne timide qui n’aime pas avoir trop de publicité à son endroit. C’est pourquoi, lors de la saison morte, il choisit de retourner dans son village natal pour passer du temps en famille. Disons que je sais où le trouver lorsque j’ai envie de lui parler. C’est une personne formidable; à mes yeux, il est resté le même petit gars que j’ai connu à son arrivée avec les Expos. Je l’aime beaucoup. »

Une haute estime pour Montréal

Le dernier sujet effleuré avec Felipe était sa relation avec Montréal. Je voulais savoir ce qu’il avait pensé de la ville lors de son passage, lui qui y est demeuré de 1992 à 2001. Voici sa réponse.

« J’ai apprécié énormément ma vie à Montréal. Les partisans des Expos m’ont toujours traité avec respect. J’y ai rencontré ma femme ainsi que de nombreux pêcheurs qui m’ont permis de découvrir les plus beaux lacs à poissons de la province. Je n’oublierai jamais ces années où j’étais à la barre des Expos. It was tremendous. »

_Merci encore à l’équipe de l’Antichambre pour avoir rendu cette rencontre possible. C‘est un moment que je n‘oublierai pas de sitôt. Et ne manquez pas l‘émission de vendredi soir 21h30. Felipe y sera avec Denis Casavant et Rodger Brulotte._