TORONTO - Les succès des équipes championnes dans le sport professionnel influencent souvent celles qui aspirent aux grands honneurs. Si c'est le cas au Baseball majeur, quelles conclusions les autres équipes pourront tirer de la conquête des Giants de San Francicso?

Peu d'observateurs estimaient qu'une équipe regorgeant de lanceurs vedettes, appuyés de bons vétérans comme personnel de soutien, puisse gagner la Série mondiale. D'autant que les Giants ont assuré leur place en séries éliminatoires qu'à la toute dernière journée de la saison régulière.

Le directeur général des Blue Jays de Toronto, Alex Anthopoulos, dit croire que la conquête inattendue des Giants démontre qu'il n'existe pas qu'une voie unique menant au sacre ultime. Un recruteur de la Ligue américaine avance, lui, que le triomphe des Giants incitera les équipes à mettre l'accent sur le développement de lanceurs de premier plan.

Peu importe, les deux hommes ont le sentiment que les séries qui viennent de s'achever renforcent la notion d'imprévisibilité selon laquelle la meilleure équipe ne gagne pas toujours - mais plutôt celle qui parvient à jouer au sommet de son art au bon moment.

"Aussi bonne une équipe est sur papier, si elle sous-performe ou qu'elle ne joue pas bien en séries elle se retrouvera vite en vacances", a avancé Anthopoulos, mardi.

"C'est la beauté des séries. Des joueurs sortent de nulle part pour se mettre en évidence. Des joueurs comme Cody Ross et Edgar Renteria ont accompli de grandes choses cette saison."

Ross, joueur par excellence de la Série de championnat de la Ligue nationale, a été réclamé au ballottage en août, et Renteria, joueur par excellence de la Série mondiale mis sous contrat en 2008, ont été deux rouages importants du personnel de soutien des Giants.

Pour un recruteur de la Ligue américaine, les Giants ont de nouveau démontré l'importance de miser sur de talentueux lanceurs. Les équipes pourraient mettre l'accent sur le recrutement de solides bras à l'avenir.

"Pendant plusieurs années, les Giants ont fait le plein de lanceurs, a souligné le recruteur. Ils ont choisi Madison Bumgarner au 10e rang au total en 2007 et Tim Lincecum, 10e choix également du premier tour, en 2006. Ils ont frappé dans le mille avec ces deux-là. En 2002, ils ont fait de Matt Cain leur première sélection (25e au total). Ils ne se sont pas trompés également. Et ils ont eu du flair en appelant les noms de Brian Wilson (24e tour en 2003) et de Jonathan Sanchez (27e tour en 2004).

"Ils ont fait l'acquisition de frappeurs par le biais de marchés secondaires, a-t-il renchéri. Ils ont donc fait de l'excellent travail de recrutement amateur, pour les lanceurs, et professionnel, pour l'attaque."

Les Giants ont joué avec le feu en séries, en étant peut-être trop dépendants de la performance de leurs lanceurs.

C'est la raison pour laquelle Anthopoulos ne juge pas que les équipes vont procéder à profonde réflexion de leur philosophie.

"Ces dernières années, les gagnants de la Série mondiale n'ont jamais été les mêmes. C'est pourquoi j'hésite avant d'affirmer qu'on va imiter le modèle d'une équipe championne en particulier."