TORONTO - Combien majestueux apparaissait le SkyDome quand il a ouvert ses portes pour la première fois à un public protégé par un toit rétractable révolutionnaire de 11 000 tonnes. C'était le 3 juin 1989.

Le stade torontois qui accueillait les Blue Jays était alors du jamais-vu et on s'y est pressé en nombre record pour assister à des événements de toutes sortes dont les matchs de la coupe Grey et de la Série mondiale. C'était une place, très rentable, où il fallait être vu, à l'ombre de la Tour du CN.

"Nous étions à l'avant-garde", se rappelle Paul Beeston, le chef de direction par intérim des Blue Jays qui occupait pleinement le poste à l'époque en plus d'être le président de l'équipe de baseball.

Hélas le temps n'a pas été doux pour ce qui s'appelle aujourd'hui le Rogers Centre. Surtout en ce qui concerne sa perception : de nos jours, l'édifice est critiqué pour ce qu'il n'est pas plutôt qu'apprécié pour ce qu'il est et on le voit presque comme un dinosaure, une relique du passé.

C'est beaucoup la faute du Camden Yards, inauguré à Baltimore en 1992, et qui a créé une révolution à la faveur de ces stades à la mode rétro qui illustrent la nostalgie des années passées.

À mesure que de plus en plus de concessions se sont converties à ce genre de stade, celui des Blue Jays a perdu de son lustre. Et le merveilleux toit n'impressionne plus personne.

"Est-ce qu'on ferait les choses différemment aujourd'hui? Certainement, répond Paul Godfrey, l'ancien président des Blue Jays qui a joué un rôle clé lorsque le projet a été lancé en 2004 et qu'il était président du Conseil municipal. Mais c'est comme pour les maisons. Celles qu'on construit maintenant sont très différentes de celles qu'on édifiait il y a 20 ans."

Mais reste qu'il est difficile d'imaginer que le Roger Centre est le neuvième plus vieux stade du baseball majeur, et qu'il va descendre encore dans la liste quand les Twins du Minnesota et les Marlins de la Floride auront leurs nouveaux stades.