Plusieurs partisans des Blue Jays Toronto et amateurs de baseball croient que le départ d’Edwin Encarnacion enlève toute chance à l’équipe de faire les séries en 2017. Vrai que de remplacer 42 circuits et 127 points produits n’est pas une mince affaire. Si l’on veut remplacer Encarnacion par un seul joueur, et souhaiter le même rendement, on fait fausse route. Remplacer Encarnacion passe par une multitude d’aspects qui sont, selon moi, atteignables.

Commençons par la force de l’équipe, les lanceurs partants. Ils ont été dominants l’an dernier et la question est de savoir s’ils peuvent répéter  en 2017. Marcus Stroman a conservé une fiche de 9-10 l’an dernier et une moyenne de points mérités de 4,37. Peut-il être meilleur en 2017? Absolument! Son départ en finale de la Classique mondiale laisse présager de belles choses pour lui cet été.

Marco Estrada a démontré une belle constance depuis deux ans, mais lui aussi a terminé la saison 2016 avec  neuf victoires. Peut-il faire mieux et se rendre à 13 gains? Fort possible.

R.A. Dickey a quitté pour Atlanta alors Francisco Liriano s’acquittera de le remplacer dans la rotation. Peut-il offrir un rendement similaire à celui de Dickey? Rien d’impossible!

Aaron Sanchez a connu une saison exceptionnelle en 2016 et le défi sera de taille afin d’en offrir autant en 2017. Mais le gars est solide tant physiquement qu’en terme d’attitude.  Il a travaillé sur un changement de vitesse ce printemps qui lui donnerait une autre corde à son arc. Il pourrait de nouveau atteindre le plateau des 15 victoires.

J.A. Happ a été la surprise en 2016. Et pour un vétéran, le succès engendre le succès. À 34 ans, Happ est capable d’offrir aux Jays un rendement qui s’approchera de celui de l’an dernier sans pour autant l’atteindre. Les Jays ont donc parmi le meilleur personnel de lanceurs partants de la Ligue américaine. Juste pour ça, il faut les considérer dans la course au titre de la division est.

Depuis quelques années, lorsque l’on parle des Jays, on parle surtout d’une puissante attaque et pour cause. Les lanceurs partants ont tranquillement pris le dessus l’an dernier et un autre aspect  est primordial dans le succès d’une équipe, la défensive. Les Jays ont été la meilleure équipe de la Ligue américaine en termes d’efficacité défensive en 2016. Seuls les Cubs leur ont été supérieurs dans tout le baseball majeur. Pourquoi serait-ce différent en 2017? Sauver des points t’empêche de devoir en marquer une tonne!

Maintenant l’attaque. L’ajout de Kendrys Morales n’est pas rien.  D’accord qu’il ne peut remplacer Encarnacion à lui seul, mais 30 circuits avec Kansas City dans un stade qui est loin d’être favorable pour un frappeur de puissance me laisse croire qu’il pourrait connaître un certain succès.

Devon Travis en santé au premier rang du rôle offensif donnera aux Jays un « vrai » premier frappeur qui se rendra sur les buts avec constance pour Josh Donaldson et Jose Bautista. On ne s’inquiète pas pour Donaldson, alors que Bautista veut faire oublier sa saison 2016 et devrait faire certainement mieux que 22 circuits et 69 points produits.

Russell Martin devra trouver une solution d’amorcer la saison en même temps que tout le monde, lui qui a mis beaucoup temps avant de prendre son envol en attaque l’an dernier.

Steve Pearce verra assez de temps de jeu au premier but et selon qui se démarquera au champ gauche. Il est assez facile de prévoir qu’il peut faire mieux que Justin Smoak en attaque.  Troy Tulowotzki n’est plus le frappeur qu’il était avec les Rockies du Colorado, mais il est encore capable d’offrir un rendement supérieur à l’an dernier.

Évidemment, les Jays ne seront pas l’équipe la plus créative en attaque comme ce fut le cas depuis que John Gibbons est à la barre de l’équipe. Gibbons a bien des défauts, mais il a aussi des qualités. Les joueurs apprécient son attitude de ne jamais paniquer ou crier et surtout de créer une ambiance agréable autour de l’équipe, ce qui n’est pas un aspect à négliger dans le sport d’aujourd’hui.

Par ailleurs, j’ai toujours apprécié une organisation qui met l’accent sur la stabilité au poste d’entraîneur-chef ou gérant.  L’inverse fait en sorte que tu tournes en rond longtemps. Je ne vous dis pas que les Jays sont en voiture avec Gibbons, mais il y aussi des éléments intéressants de sa présence.  Est-ce que je serais encore plus confiant si Terry Francona était le gérant des Jays? Sans aucun doute!

D’ailleurs, la relève, sur laquelle le gérant a une grande influence, est l’élément qui est le plus douteux. Roberto Osuna est solide en fin de match, mais il doit être appuyé convenablement par Joe Biagini, Jason Grilli, Joe Smith, J.P. Howell, Aaron Loup, etc. Il faut réellement qu’un de ces joueurs se démarque pour aider cette situation.  En fait, un aspect essentiel d’un bon gérant est de connaître parfaitement et quotidiennement la situation avec ses releveurs. Qui se sent bien et qui n’a rien dans le bras à un match donné? Qui a plus de succès contre un ou des frappeurs en particulier? Jongler avec ses releveurs sera l’élément clé pour Gibbons en 2017.

Tout ça pour dire que les Jays seront dans la course jusqu’à la fin pour le titre de la division. Inévitablement, ils seront aussi dans la course pour les équipes repêchées dans la Ligue américaine. De toute évidence, personne ne peut prévoir si des joueurs importants vont de blesser et rater plusieurs matchs, mais si on se base sur le fait que tous les joueurs de toutes les équipes seront à leur poste la majorité de la saison, Toronto sera des séries en 2017.

Bonne saison à tous!