VIERA, Floride (AP) - C'est avec le sourire aux lèvres que les joueurs des nouveaux Nationals de Washington se sont présentés mardi au camp d'entraînement.

Les lanceurs, receveurs et quelques autres joueurs sont arrivés au stade Space Coast se disant soulagés en pensant que tous les problèmes majeurs touchant les défunts Expos étaient maintenant derrière eux.

"Ce fut un long périple, a dit le receveur Brian Schneider. Il y a longtemps que nous voulions plus de stabilité et nous l'avons finalement. Nous sommes prêts, c'est certain."

Les jours des vagabonds Expos sont terminés. Certes, les joueurs n'ont jamais critiqué Montréal et ils ont fait de leur mieux même sous la menace de dissolution, puis en devant endurer deux ans d'un drôle de régime au cours duquel ils ont disputé une bonne partie de leurs matches locaux à Porto Rico. Mais personne n'a voulu se souvenir des trois dernières années comme du bon vieux temps.

"L'année dernière a été la pire, a dit le lanceur Zach Day. Surtout parce que nous savions exactement ce à quoi nous attendre. L'année précédente, nous ne savions pas dans quoi nous étions embarqués. Mais l'an dernier, nous étions battus avant même le début de la campagne."

Mais là, les pensées négatives ont disparu, même si on s'attend à ce que l'équipe termine au dernier rang de la section est de la Ligue nationale encore une fois. Même que six joueurs de position, dont Brad Wilkerson, Nick Johnson et Jose Vidro, se sont présentés sur les lieux, même s'ils ne sont tenus d'y être que dans cinq jours.

"Aucune équipe de l'histoire des ligues majeures n'a eu à subir ce que nous avons subi, a dit Wilkerson. Ce fut très difficile pour nous, physiquement et mentalement. Le fait de croire que nous allions lutter pendant toute la saison était vraiment irréaliste. Mais là, nous avons un domicile. Nous n'avons plus d'excuses. Nous n'avons qu'à jouer au baseball et tenter de gagner des matches."

Le premier joueur à se rapporter au camp a été le lanceur T.J. Tucker. Il cherchait son casier dans le vestiaire rénové et inondé d'uniformes rouges. "Où est mon casier. Est-ce qu'ils m'ont échangé aujourd'hui?" a-t-il demandé.

"C'est certes différent, a dit le gérant Frank Robinson, de retour pour une quatrième année. Le rouge des nouveaux uniformes est éclatant. On se demande parfois si on est dans le vestiaire des Cardinals. Mais j'aime bien ces nouveaux uniformes."

Les logos des Nationals sont partout dans le stade, même si certaines affichent font encore mention des Expos. Plusieurs joueurs avaient d'ailleurs encore des sacs au logo des Expos. Mais tous se disaient enchantés par le fait que les Nationals ont déjà vendu près de 20 000 abonnements pour la saison 2005.

"Je n'ai pas vraiment pensé à cela, mais je suis certain que cela va me frapper quand nous serons à Wahington pour le match inaugural, a dit Wilkerson. Nous verrons une foule de gens dans les gradins et nous saurons que nous en verrons tout autant le lendemain. On avait l'habitude de voir pas mal moins d'amateurs dans les gradins après le premier match."

Les lanceurs, receveurs et membres du personnel passeront des examens médicaux mercredi et seront sur le terrain jeudi. Pendant tout le camp, on leur parlera de Washington et des environs.

"C'est un nouveau départ, a dit Robinson. Nous avons maintenant autant de chances de gagner que les autres équipes. Nous avons un domicile fixe. Nous aurons des amateurs qui nous supporterons et nous aurons le même calendrier que nos adversaires. Quand nous étions à Porto Rico, nous étions toujours à l'étranger."

On croit même que le transfert de la concession à Washington se traduira par plus de victoires. Plusieurs joueurs sont de retour et le directeur général Jim Bowden a fait l'acquisition de Vinny Castilla, Christian Guzman, Jose Guillen et Esteban Loaiza.

"Je m'attends à ce que cette équipe remporte plus de 83 victoires, a dit Robinson en faisant allusions aux campagnes de 2002 et 2003 qui se sont soldées par des fiches de 83-79 avant que l'équipe ne présente qu'un dossier de 67-95 l'an dernier.

"Je pense que nous avons plus de talent, a-t-il ajouté. Nous avons une bonne défensive. En fait je n'ai jamais dirigé une aussi bonne équipe en défensive à titre de gérant."

Et tous savent que peu de choses pourront vraiment ébranler cette formation.

"Quand un coup dur nous arrivera, a dit Schneider, nous saurons comment nous débrouiller."