Toujours de très faibles assistances aux matchs des Rays de Tampa Bay

Les Rays sont au dernier rang des majeures en 2014

Pour faire suite à l’article de lundi sur la possibilité de voir une équipe du baseball majeur être transférée à Montréal lors des prochaines années, nous pouvons regarder de plus près l’attrait élevé qu’est celui des Rays de Tampa Bay qui, malgré beaucoup de succès lors des dernières années, ont toute la misère du monde à attirer les amateurs au Tropicana Field, un stade couvert qui ne semble pas faire le bonheur des foules.

Cette équipe est dans le même fuseau horaire que les quatre villes de la section Est de la Ligue américaine, mais elle se trouve à l’extrême sud des États-Unis, très loin géographiquement des villes de Baltimore, Boston, New York et Toronto, et il est difficile d’établir une rivalité naturelle à ce chapitre.

Il faut aussi souligner que les Rays de Tampa Bay ne forment pas une équipe excitante, car ils ont un jeu axé sur la performance des lanceurs et de la défensive. Peu de joueurs offensifs vedettes ont endossé l’uniforme dans l’histoire, car on a toujours eu une masse salariale très basse, tout comme à Montréal.

Montréal aurait une rivalité naturelle avec les quatre autres formations

Même s’il ne faut jurer de rien, il est clair que si la ville de Montréal obtenait une deuxième chance d’avoir une formation du baseball majeur, les éléments négatifs qui ont entouré les anciens Expos seraient remplacés par un contexte vraiment positif, autant sur le plan de la rivalité que sur le plan de la gestion.

Les vrais amateurs adoreraient venir assister à des matchs impliquant les Orioles de Baltimore, mais surtout les Blue Jays de Toronto, les Red Sox de Boston et certainement pas moins les Yankees de New York et avec la structure actuelle du calendrier, ces quatre formations viendraient pas moins de 38 fois à Montréal durant une saison, ce qui représente pas moins de près de 50 % (46,91 %) des 81 matchs locaux, de quoi inciter les gens à se déplacer en grand nombre sur une base régulière.

Il y aurait aussi beaucoup de matchs impliquant d’autres formations qui seraient intéressants, car les Nationals de Washington, lors des matchs inter-ligues impliquant la Ligue nationale, les Tigers de Detroit, les A’s d’Oakland, les Angels de Los Angeles, dans l’Américaine, seraient à Montréal pour un minimum de trois rencontres par année, ce qui fait 12 autres matchs très intéressants à suivre pour les amateurs.

C’est certain qu’il y aurait des rencontres moins attrayantes, mais si la formation de Montréal se retrouvait dans une course pour une place dans les séries éliminatoires, l’engouement serait présent du début à la fin de chaque saison.

Un investissement qui serait d’un milliard de dollars, incluant un nouveau stade…

La question n’est pas de savoir si Montréal est une bonne ville de baseball, mais si elle serait capable de faire vivre une formation du baseball majeur sur une base régulière et surtout de voir à ce que des investissements majeurs soient réalisés.

L’achat de la franchise et la construction d’un nouveau stade de baseball pourraient représenter un montant d’un milliard de dollars, ce qui est très élevé dans le contexte économique actuel, sans aucune garantie de rentabilité pour le court ou moyen terme.

Il ne faut pas oublier que les Dodgers de Los Angeles ont été vendus pour la modique somme de deux milliards de dollars lors des dernières années.

Mais, le baseball majeur n’a pas beaucoup de places pour transférer des équipes, car certaines villes comme San Antonio et Las Vegas semblent les seules options pour réaliser cela, du moins en Amérique du Nord.

Il faudrait peut-être commencer à regarder du côté du Japon…

Pourrions-nous espérer des assistances de 25 000 à 30 000 spectateurs par rencontre?

Dans l’état actuel des choses, la formation qui s’installerait à Montréal devrait tenter d’attirer de deux à trois millions de spectateurs par saison, ce qui serait une moyenne entre 25 000 et 30 000 fans par rencontre et essentiel à la rentabilité et la survie de l’équipe.

Il ne faut pas oublier que la plupart des équipes investissent beaucoup d’argent dans les joueurs sur le très long terme et les contrats de 100 millions ou plus sont maintenant monnaie courante, chose méconnue à Montréal, car lorsque les Expos ont pris le chemin de Washington en 2004, la masse salariale de l’équipe était de moins de 42 millions de dollars.

Les Rays de Tampa Bay ont eu les pires assistances des majeures depuis leur entrée en 1998

Depuis qu’ils ont changé leur nom de Devil Rays pour les Rays, à la fin de la saison 2007, le succès est venu d’une manière instantanée sur le terrain, mais pas aux guichets.

Pour illustrer le fait que tout semble végéter dans cette ville de la Floride, soulignons que depuis leur entrée dans les majeures en 1998, il n’est arrivé qu’une seule fois où l’équipe a été en mesure d’attirer deux millions de spectateurs et ce fut lors de la première saison (1998), alors que 2 261 158 fans (moyenne de 27 913 par match), avaient décidé de se rendre au Tropicana Field.

Pis, depuis cette campagne de 1998, alors que l’équipe avait terminé au 7e rang des 14 formations de la Ligue américaine au chapitre des assistances, il est arrivé pas moins de neuf fois lors des 16 dernières saisons qu’elle a terminé au dernier rang du circuit à ce chapitre, dont sept fois de suite, de 2001 à 2007 et soulignons qu’après avoir terminé au 14e et dernier rang du circuit et aussi au dernier rang des majeures en 2012, ce fut la même chose en 2013, terminant en 15e position des 15 formations et aussi au dernier rang des majeures alors que présentement, la formation se retrouve encore au 15e rang des 15 équipes du circuit.

En 54 matchs locaux, les Rays ont attiré seulement 932 772 spectateurs, une anémique moyenne de 17 273 par rencontre, la pire de l’équipe depuis 2007 (17 131).

Même si l’équipe a vraiment rebondi avec une fiche de 10-1 lors des 11 derniers matchs, le problème persiste, car lundi soir, lors d’un gain de 2-1, face aux Brewers de Milwaukee, il n’y avait que 12 660 spectateurs au Tropicana Field.

Cette saison, les Indians de Cleveland, qui ont attiré 864 896 spectateurs en 47 matchs, ont une moyenne de 18 402 fans par rencontre, seule autre équipe avec une moyenne inférieure à 21 000 spectateurs par match en 2014.

Depuis 2008, les Rays ont conservé une fiche victorieuse dans chacune des six dernières saisons, atteignant le plateau des 90 victoires en cinq occasions, dont un record de 97 gains en 2008, terminant au premier rang de la coriace section Est de la Ligue américaine et ils s’étaient inclinés dans la série mondiale, en cinq matchs, contre les Phillies de Philadelphie.

Tout juste avant ce changement, ils avaient eu une fiche de 66-96 en 162 matchs, terminant au dernier rang du baseball majeur!

Actuellement, ils ont un dossier perdant de 52-54 en 106 matchs, mais forment l’équipe de l’heure, car après un début de saison tout simplement catastrophique, ils viennent de remporter 10 gains lors de leurs 11 derniers matchs et sont de retour dans la lutte pour une place dans les séries éliminatoires.

Lors de leur dernière saison à Montréal, les Expos avaient été boudés par les amateurs

Soulignons que lors des sept dernières saisons de l’histoire des Expos de Montréal, ils avaient eu toute la misère du monde à attirer des spectateurs au Stade olympique.

Après avoir eu un total de 1 497 609 spectateurs en 1997, l’équipe avait été incapable d’atteindre le million de fans six fois lors de ses sept dernières campagnes à Montréal, atteignant ce chiffre pour la seule fois en 2003, alors qu’elle avait eu un total de 1 025 639 spectateurs.

Lors de la dernière campagne en 2004, l’équipe n’avait attiré que 749 550 spectateurs en 81 matchs, une moyenne de seulement 9 369 par rencontre, la deuxième pire de l’histoire de l’équipe (1969 à 2004).

En 2001, il y avait eu un total de 642 745 spectateurs en 81 matchs, une moyenne de 7 935, au Stade olympique, alors qu’en 1976, un total de seulement 646 704 spectateurs avaient été présents aux 81 matchs de l’équipe, qui évoluait au Parc Jarry pour cette désastreuse campagne durant laquelle elle avait présenté un dossier de 55-107 en 162 parties.

Les Expos ont eu plus de deux millions de spectateurs en quatre occasions

Lors des belles années des Expos de Montréal, il y avait beaucoup de spectateurs qui se déplaçaient pour aller au Stade olympique et la preuve est que de 1979 à 1983, il y avait eu plus de deux millions de spectateurs qui étaient allés voir l’équipe, alors qu’en 1981, ce chiffre aurait possiblement été atteint, mais il y avait eu un conflit de travail et il y avait eu 1 534 564 spectateurs en seulement 56 matchs, une moyenne de 27 403 par rencontre, ce qui aurait donné un total de 2 219 643 spectateurs sur un calendrier local complet de 81 rencontres.

Même si nous sommes loin de la coupe aux lèvres, l’espoir d’avoir de nouveau une équipe du baseball majeur à Montréal est plus vivant que jamais, surtout lorsque nous retournons à 2004, lors du départ des Expos pour Washington, alors que dans l’ensemble, il était impensable qu’une telle chose puisse se produire dans un avenir immédiat.

Beaucoup de choses ont changé lors des 10 dernières années, mais il reste toujours le principal élément : l’investissement du secteur privé pour qu’une équipe puisse revenir dans la métropole, car sans les capitaux privés, les trois paliers gouvernementaux (fédéral, provincial et municipal) ne seront pas au rendez-vous.

Sans oublier qu’il faudra des amateurs pour assurer la survie à long terme de l’équipe, ce qui n’a pas été le cas lors des 10 dernières saisons des Expos à Montréal.

Le contexte serait différent, car nous savons que Montréal est une ville qui aime encourager des équipes gagnantes ou du moins qui font tout ce qui est possible pour le devenir, alors que dans l’histoire des Expos, nous avons assisté à une destruction continuelle de la formation, alors que des ventes de feu pour se départir des meilleurs éléments avaient lieu régulièrement.

La purge de 1994, alors que la formation occupait le premier rang du baseball majeur lors du déclenchement d’une grève, le 12 août 1994 et le fait de voir leur équipe avoir une chance de prendre part à la Série mondiale avait stimulé les amateurs.

Suite à ce conflit, qui avait pris fin le 2 avril 1995, nous avions vu les dirigeants liquider Marquis Grissom, Larry Walker, Ken Hill et John Wetteland, laissant ces joueurs partir en raison de leurs demandes salariales trop élevées.

Oui, une belle histoire à suivre que cette possibilité de revoir une équipe du baseball majeur à Montréal d’ici la fin du siècle…