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Plus du quart de la saison déjà derrière nous et qui est la meilleure équipe de la Ligue nationale? Ce ne sont pas les Nationals de Washington, ni les Cubs de Chicago, ni même les Dodgers de Los Angeles, mais bien les Rockies du Colorado.

Peuvent-ils maintenir le rythme encore un bout de temps? La tendance serait de dire non, mais plusieurs aspects nous laissent croire que les Rockies pourraient lutter jusqu’à la fin pour la première place de la division Ouest de la Nationale.

L’attaque

La première chose qui nous vient à l’esprit en parlant des Rockies est l’avantage de jouer dans un endroit où la balle voyage et que ça semble si facile de frapper des circuits. Donc, on parle souvent d’une attaque qui produit. C’est encore vrai cette année, mais la différence est que les bâtons ont raisonné aussi à l’étranger. En 23 matchs à l’étranger, les Rockies ont marqué en moyenne 4,92 points par match contre une moyenne de 5,4 à domicile. Il y a plusieurs raisons derrière cette attaque.

Le premier frappeur du rôle offensif, Charlie Blackmon, mène la Ligue nationale pour les points produits avec 42. Blackmon connait une saison jusqu’ici où l’on doit le considérer comme le joueur le plus utile de la ligue, rien de moins.

Le gars qui suit dans le rôle est DJ LeMahieu, qui a une moyenne de présence sur les buts de ,365. Un brin fatigant pour les lanceurs adverses. Nolan Arenado qui suit, prouve une fois de plus qu’il peut être considéré comme le joueur le plus utile de la ligue avec un MPP (traduction de l’OPS) de ,930. Que dire du rendement du vétéran Mark Reynolds qui a maintenu une moyenne de ,319 avec 12 circuits et 39 points produits.

Dire que Reynolds n'aurait peut-être pas eu le chance de se faire valoir n'eut été de la blessure d'Ian Desmond au camp d'entraînement. Ce dernier, qui a signé l'un des contrats les plus lucratifs sur le récent marché des joueurs autonomes, est revenu au jeu le 30 avril et est la plupart du temps utilisé comme voltigeur.

Si le rendement de Reynolds surprend et que l’on se demande s’il peut maintenir, dites-vous que Carlos Gonzalez commence à peine à produire, mais un MPP de ,707 depuis le début est certes très en deçà de ses capacités.

Trevor Story n’est pas l’ombre de lui-même en comparaison à l’an dernier et un déblocage de sa part donnerait encore plus de munitions à cette attaque. Vous imaginez si Gonzalez et Story se mettent en marche? Tout ça donne un rendement exceptionnel non seulement à domicile, mais les Rockies ont déjà gagné 18 matchs à l’étranger!

Les lanceurs

Avant de souligner le travail des lanceurs partants, on peut facilement placer la mise sous contrat de Greg Holland à titre de releveur numéro un, parmi les meilleures. Dix-neuf en 19 pour les sauvetages, lui qui mène de loin le Baseball majeur. Évidemment, il a joué un rôle important dans les succès de son équipe, mais toujours est-il que l’on doit se rendre à lui avec une avance en fin de match.

Si vous nommez les cinq partants, Antonio Senzatela, Kyle Freeland, Tyler Chatwood, Tyler Anderson et German Marquez, votre première réaction ne sera pas de dire « Wow! » Mais, mine de rien trois des cinq ont une moyenne de points mérités en deçà de 3,86 avec une moyenne de six manches lancées par départ. On donne la balle à Adam Ottavino en 8e manche et Holland en 9e et le tour est joué.

L’exploit est impressionnant puisque les Rockies sont en plus privés de Chad Bettis, qui n’a pas lancé cette année, et de Jon Gray, qui n'a obtenu que trois départs. Les deux ont tout de même récolté 24 victoires combinées en 2016. L'arrivée du nouveau gérant Bud Black ne sont pas étrangers aux succès connus au monticule. L’attitude de Black fut un vent de fraicheur au camp d’entrainement et les joueurs ne cessent de mentionner à quel point la mentalité a changé.

Black, un ancien lanceur lui-même, était pris dans l’organisation des Padres pendant neuf ans. Il peut enfin appliquer ses méthodes avec une équipe qui a beaucoup de talent et certes un potentiel de lutter. Il a quelques défis devant lui, dont celui de s’assurer que Carlos Gonzalez débloque et de voir Trevor Story reprendre confiance, mais Black prouve une fois de plus, que d’offrir un environnement où les joueurs peuvent exploiter leurs forces et embarquer dans un plan précis, ça fonctionne. D’où l’expression « Ça joue comme c’est mené », qui s’applique parfaitement aux Rockies!

Pour toutes ces raisons, les Rockies peuvent selon moi, garder la cadence pendent un bon bout de temps et se placer dans une situation avantageuse pour faire les séries. On dit souvent au baseball qu’une équipe en gagne 60 et en perd 60, mais ce sont les 42 autres qui déterminent le genre de saison. Et si les 42 matchs étaient les 42 premiers de la saison 2017 pour les Rockies?