NEW YORK - Le salaire de Neil Walker est passé de 17,2 M $ à deux millions $ en deux ans. Celui de Greg Holland a été réduit de 14 à 2 M $. Daniel Murphy est passé de 17,5 à 10 M $.

Manny Machado a accepté ce qui serait 300 M $ sur 10 ans avec San Diego, et le pacte de Bryce Harper pourrait éclipser ces chiffres. Mais pour de nombreux vétérans, l'autonomie a l'effet d'une douche froide.

Les joueurs veulent du changement, et les dirigeants pourraient être ouverts à négocier des modifications à la convention collective. L'accord actuel expire en décembre 2021.

« Il est très clair que les clubs ont changé la façon dont ils considèrent les vétérans, a dit l'agent Scott Boras. La volonté de ne pas vraiment rivaliser est devenue un cancer. Comme pour tout patient atteint d'une maladie, nous devons faire quelque chose sans tarder sinon ça va empirer, progressivement. »

Sur les 111 accords annoncés parmi les 164 joueurs qui ont exercé leurs droits à l'autonomie, depuis la fin de la Série mondiale, 36 sont des ententes des ligues mineures et 26 des contrats d'un an, pour un salaire inférieur à la moyenne de l'an dernier (un peu plus de quatre millions $).

Au total, 46 joueurs ont obtenu des contrats d'un an, 19 des contrats de deux ans et sept des contrats de trois ans.

Les exceptions: le contrat de 140 M $ pour six ans de Patrick Corbin avec Washington, celui de 60 M $ pour cinq ans d'A.J. Pollock avec les Dodgers, et celui de 68 M $ pour quatre ans de Nathan Eovaldi, avec Boston.

Les clubs remplacent les vieux guerriers par des jeunes loups empochant environ le minimum (555 000 $), et qui n'ont pas les deux ans et deux tiers de temps de service dans les grandes ligues, le seuil pour accéder à l'arbitrage salarial. En cette ère de nouvelles statistiques, payer moins cher ne rapporte peut-être pas plus sur le terrain, mais le rendement ne baisse pas trop non plus.

« Ça affecte tous les joueurs à partir d'un certain âge, a dit Sandy Alderson, jadis le DG des Mets, devenu conseiller senior auprès des A's. La plupart des clubs évaluent les choses de façon assez comparable. »

Harper, Craig Kimbrel, Dallas Keuchel, Marwin Gonzalez, Carlos Gonzalez et Gio Gonzalez restaient disponibles mercredi, la veille du début des matches préparatoires.

Mike Moustakas a refusé une offre de 17 M $ de Kansas City après la saison 2017. Quelques mois plus tard, les Royals lui ont alloué 6,5 M $ pour un an. Il a été échangé à Milwaukee pendant l'été, a encaissé 2,2 M $ en bonis et est redevenu joueur autonome. Il a signé un contrat de 10 M $ pour un an pour demeurer avec les Brewers. Et donc sur sur deux ans, on parle de juste 1,3 M $ de plus que l'offre pour une saison qu'il a refusée il y a 15 mois.

Depuis 1976, le système était basé sur l'ancienneté. Pendant des décennies, plusieurs joueurs en seconde moitié de carrière ont signé des contrats reflétant leur rendement passé, et non actuel. Les nouvelles données incitent également les équipes à se débarrasser des vétérans, au nom de la reconstruction.

Boras, qui a Harper et Keuchel parmi ses clients, suggère d'ajouter aux séries d'autres équipes non championnes de sections, pour que plus d'équipes veuillent ardemment accéder aux séries, tard dans la saison.

Le commissaire Rob Manfred soutient que toutes les équipes essaient de gagner, même si certaines le font avec une vision à long terme. Selon Boras, les clubs diminués expliquent la baisse d'assistance observée à chaque saison depuis 2016.

« Il y a des preuves d'une volonté de ne pas assembler ce qu'il faut pour gagner, estime Boras. Les clubs choisissent de perdre, et ceux qui vont finir premiers n'ont plus à être aussi bons. Les équipes ont donc moins tendance à acquérir de la profondeur. »