Une immense tuile s'est abattue sur nos têtes jeudi à l'entraînement alors que nous avons appris que nous devrons nous passer des services de Mariano Rivera pour le reste de la présente saison.

En effet, celui que l'on surnomme Mo s'est déchiré le ligament croisé antérieur du genou droit en tentant de capter une balle frappée dans le champ extérieur. Il s'agissait d'un accident bête, mais qui est lourd de conséquences pour les Yankees. Comme vous vous en doutez, il est difficile de remplacer un joueur de la trempe de Rivera, qui est considéré par plusieurs comme le meilleur releveur de tous les temps.

Lorsque l'incident est survenu, tous les joueurs et entraîneurs sans exception étaient sous le choc et en voyant Mariano quitter le terrain sur une voiturette, nous ne savions pas quoi penser. On s'encourageait en se disant que ce n'était qu'une entorse. En vain.

Quand le diagnostic est finalement tombé et qu'on nous a appris la gravité de la blessure, ça nous a atterrés. Personne n'aurait envisagé qu'un incident aussi fâcheux pouvait survenir lors d'un jeu aussi anodin. Il faut comprendre que Mariano se transforme en voltigeur depuis des nombreuses années lors des pratiques au bâton des Yankees. Il s'est toujours amusé à courir les balles dans le champ. C'est sa façon de se garder en forme durant la saison, de la même manière que de mon côté, je prends des roulants à l'arrêt-court pour réchauffer mon corps avant chaque match. Une chose est certaine, c'est que je souhaite une convalescence rapide à notre futur membre du Temple de la renommée. Il nous manquera c'est certain. Mariano est le joueur le plus respecté dans les majeures, un véritable exemple à suivre dans tous les sens du terme.

Cette mauvaise nouvelle est d'autant plus tombée comme une tonne de briques dans l'entourage de l'équipe puisque nous commencions à peine à nous remettre des durs coups encaissés plus tôt ce printemps. Mo est le troisième gros morceau de la brigade des lanceurs à tomber au combat, après Joba Chamberlain et Michael Pineda. Dans de tels moments d'adversité, il sera important de se regrouper et de surmonter cette épreuve en équipe. À mon avis, les gens constateront à quel point les Yankees sont tissés serrés et que l'unité fait partie des valeurs fondamentales de l'équipe.

Mariano Rivera s'est empressé d'affirmer qu'il serait de retour en forme pour le prochain camp d'entraînement des Yankees. Le connaissant, je savais qu'il ne voudrait pas mettre un terme à une brillante carrière d'une manière aussi inusitée. D'ailleurs, il mettra les bouchées doubles pour être de retour dans l'alignement le plus rapidement possible. Pour le moment, Mariano demeurera dans l'entourage de l'équipe pour le reste du voyage. Lorsque tu subis une déchirure à un ligament, l'enflure perdure pour une durée de sept à dix jours. Ça ne donnait donc rien de brusquer son retour à New York. Il tenait à rester avec ses coéquipiers afin de fournir des encouragements. Une fois que l'équipe reviendra dans le Big Apple, l'état de sa blessure sera évalué plus en profondeur pour déterminer la suite des choses.

En l'absence de Rivera, David Robertson sera notre closer, notre homme de confiance en neuvième manche. Selon moi, c'était le choix à faire : il possède une excellente balle rapide qui atteint 95 miles à l'heure ainsi qu'une bonne balle cassante qui déjoue bon nombre de frappeurs. À mon humble avis, aucun frappeur n'est dominant contre Robertson. Sa moyenne de points mérités est excellente et il est une force dominante au monticule. Certes, il méritait sa chance comme releveur numéro un. C'est un lanceur excitant à voir l'œuvre. Quant à Rafael Soriano et Boone Logan, ils continueront de mettre la table en vue de la neuvième manche.

Ma confiance au bâton revient

Depuis le début de la saison, j'ai connu mon lot de difficultés à la plaque et ma moyenne au bâton actuelle est bien en deçà de mes attentes.

J'ai toujours pensé qu'un frappeur doit être dans le bon état d'esprit quand il se présente au bâton. Durant le mois d'avril, je ne me sentais pas totalement à l'aise. Or, depuis quelques matchs, je sens que la confiance revient petit à petit; je suis moins crispé et j'ai moins tendance à tirer la balle. Il reste du travail à faire, mais j'estime que je serai en mesure de me ressaisir rapidement.

À l'heure actuelle, j'ai effectué des ajustements sur mon élan et je sens que ça porte fruit. Maintenant, tout ce que je recherche, c'est cette fameuse petite étincelle. Dès lors, je saurai que les choses iront mieux pour moi en attaque. Il reste 5 mois à la saison, j'ai amplement le temps de me ressaisir.

Est-ce qu'une promotion dans l'ordre des frappeurs pourrait m'aider à retrouver mon aplomb? J'en doute. En effet, je me sens à l'aise où je suis dans l'alignement et il serait insensé de prendre la place de quiconque sur une base régulière. Chez les Yankees, les noms parlent d'eux-mêmes.

Ce n'est pas la première fois que je connais un tel passage à vide et j'ai toujours su m'en sortir. C'est pour cela que j'évite de me fixer des objectifs personnels avant une saison. Je pense simplement à ce que je peux faire pour aider mon équipe à gagner en donnant le maximum de moi-même. En étant un joueur intense, c'est ce qui m'importe le plus.

Si vous avez des interrogations, je vous invite à communiquer avec moi via la section Qu'en pensez-vous? située au bas de cette chronique, mon compte Twitter @russellmartin55 ainsi que sur ma page Facebook.

*Propos recueillis par Nicolas Dupont, avec la collaboration d'Ivan Naccarata