KISSIMMEE, Flo. (AP) - John Smoltz veut terminer sa carrière comme il l'a commencée: à titre de lanceur partant.

Smoltz, le plus ancien joueur chez les Braves d'Atlanta, s'est présenté au camp d'entraînement excité comme une recrue. Après trois saisons à titre de releveur - l'un des plus dominants du baseball majeur dans ce rôle - le droitier de 37 ans est de retour dans la rotation des partants.

Et c'est exactement ce qu'il voulait.

"J'ai toujours adoré commencer des matchs, a déclaré Smoltz, samedi. Je n'ai jamais pensé que j'en avais fini avec le rôle de partant."

Il y a quelques années, les Braves croyaient qu'ils pourraient prolonger la carrière de Smoltz en l'insérant au sein du personnel des releveurs. Il venait de subir une troisième opération au coude et son tempérament de compétiteur semblait bien cadrer avec le rôle de releveur no. 1.

Personne ne s'est plaint des résultats. Smoltz a signé 144 sauvetages au cours des trois dernières saisons, y compris un nombre record de 55 en 2002. Mais son coude a commencé à l'incommoder encore une fois - une autre intervention chirurgicale a suivi à la suite des séries de 2003 - et il avait encore le goût de commencer des matchs, pas seulement les terminer.

Smoltz a fait part de ses sentiments au directeur général John Schuerholz, qui n'a pas fait d'efforts particuliers pour combler ses désirs. Le dg savait toutefois qu'il devait remplacer les partants Jaret Wright et Russ Ortiz.

Lorsque les Braves ont réussi à mettre la main sur le releveur Dan Kolb, des Brewers de Milwaukee, Smoltz a reçu l'appel qu'il attendait: il n'aura plus sa place habituelle dans l'enclos des releveurs.

"C'est mon 20e camp d'entraînement, a souligné Smoltz. Je devrais être blasé. Mais je suis pas mal excité."

Smoltz, qui a remporté le trophée Cy Young en 1996 à titre de partant, pourrait donc devenir un pionnier. Déjà qu'il a été l'un des rares lanceurs - avec Dennis Eckersley - à réussir la transition de partant à releveur. Mais personne n'a jamais commencé un match après avoir récolté 50 sauvetages ou plus au cours d'une saison.

"Il faut un athlète exceptionnel pour changer de rôle comme ça, a déclaré le gérant Bobby Cox. Bien peu de joueurs ont même songé à tenter une telle chose."

Certains s'inquiètent du fait qu'en lançant plus de 200 manches en une saison, Smoltz pourrait mettre sa carrière en danger. Cox et l'instructeur des lanceurs Leo Mazzone le surveilleront d'ailleurs de très près, surtout en début de saison. Smoltz commencera des matchs, mais il faudra attendre un bon moment avant qu'on ne lui donne l'occasion de les compléter.

Smoltz, lui, ne craint pas de se blesser. Il est convaincu qu'il mettait tout autant son coude à l'épreuve à titre de releveur.

"Les gens disaient que je prolongeais ma carrière en jouant le rôle de releveur, a-t-il noté. Ce n'était pas nécessairement l'impression que j'avais."

Les statistiques de Smoltz à titre de releveur ne tiennent pas compte de toutes les fois où il est allé s'échauffer sans être appelé à lancer dans le match. Il y a aussi le fait qu'un releveur no. 1 doit toujours lancer au maximum, tandis qu'un partant peut varier l'étoffe de ses tirs selon le contexte de la rencontre.

"On se retrouve un peu dans l'inconnu, a admis Schuerholz. Mais selon ce qu'on connaît de John, étant donné qu'il est avec nous depuis toutes ces années et que nous savons à quel point il est un professionnel, nous avions le sentiment que c'était la bonne chose à faire."