Assurés depuis dimanche de leur place en séries éliminatoires, les Yankees doivent une fière chandelle à Russell Martin, qui a retrouvé son aplomb au bâton au moment le plus important de la saison régulière.

Joueur le plus opportuniste des Yankees depuis une trentaine de jours, Martin a aidé son équipe à tenir tête aux Orioles, qui, après avoir grugé énormément de terrain au classement depuis la pause du match des étoiles, ne se retrouvent qu'à un match des Bombardiers du Bronx dans la division Est de l'Américaine.

Cette résurgence du receveur québécois à la plaque réjouit tout le monde dans l'organisation des Yankees, mais personne n'est plus heureux que son grand ami, Nick Swisher.

« Il a travaillé tellement fort tout au long de la saison pour redevenir une menace aux yeux des lanceurs adverses », a raconté Swisher lors d'un entretien avec le RDS.ca. « Il a dû composer avec les mauvaises performances et la malchance, mais il n'a jamais baissé les bras. C'est plaisant de le voir aller en ce moment ; c'est un rouage important de notre équipe. »

Impressionné par la grande persévérance du receveur, Swisher est convaincu que Martin jouera un rôle primordial en séries pour New York.

« Notre équipe est tissée serrée et nous savons que nous pourrons compter sur lui, autant offensivement que défensivement, dans les moments les plus cruciaux des prochaines séries », a expliqué le sympathique voltigeur.

« Les points positifs étaient nombreux et c'est pourquoi nous n'avons jamais cessé de l'encourager. C'est un athlète fier et de bonnes choses finissent toujours par arriver aux joueurs qui prennent leur sport au sérieux. »

Quant à lui, le principal intéressé soutient que la confiance est la clé de ses succès actuels. Depuis le 3 septembre dernier, Russell Martin frappe pour une moyenne de ,276 (21 en 76), mais il se distingue davantage avec une récolte de sept circuits et 17 points produits. Le 21 septembre dernier, il a donné la victoire aux Yankees avec un circuit dramatique en fin de 10e manche.

« J'ai davantage confiance en moi lorsque je m'élance. Je vois la balle un peu mieux et la chance est de mon côté », a indiqué le Québécois lorsque rencontré à Toronto dans le cadre de la récente série contre les Blue Jays. « La balle trouve des endroits où tomber contrairement au début de la saison. »

« Mon approche au bâton a toujours été constante. J'ai frappé la balle solidement tout au long de l'année, mais je n'avais pas les résultats escomptés. »

Malgré la décevante saison qu'il a connue en attaque, Russell Martin se réjouit d'avoir récemment cogné son 20e circuit, un sommet personnel dans son cas.

« Évidemment, je n'ai pas une moyenne au bâton à la hauteur de mes attentes, mais c'est quand même plaisant d'atteindre ce plateau », a affirmé celui qui a disputé 130 matchs derrière le marbre pour New York en 2012. « Quand je vois 21 circuits à côté de mon nom sur l'écran géant du Yankee Stadium, je trouve ça pas mal cool. »

Game Over

Russell Martin a commenté pour la première fois les déclarations faites par son ancien coéquipier chez les Dodgers Éric Gagné dans la foulée de la sortie de sa biographie "Game Over : l'histoire d'Éric Gagné", écrite par le journaliste Martin Leclerc.

Impliqué au beau milieu d'une course au championnat, le receveur soutient qu'il n'a pas encore eu le temps de lire le bouquin, mais il a tout de même réagi aux allégations d'utilisation d'hormones de croissance par 80 pour cent des joueurs des Dodgers.

« Éric a le droit de dire ou d'écrire ce qu'il veut, personne ne va l'empêcher. Il a sûrement ses raisons de sortir publiquement de la sorte. Mais ce sont ses opinions et je ne sais pas à quel point ça représente la réalité. »

« 80 pour cent me semble un chiffre assez élevé et comme Adrian Beltre l'a mentionné, ça écorche tout le monde chez les Dodgers. À sa place, je me serais abstenu de faire de telles déclarations. »

Martin est également revenu sur ce match du 7 juin 2006 où lui et Éric Gagné ont sauvegardé un match pour devenir le premier duo québécois à réaliser une telle chose. L'actuel joueur des Yankees raconte qu'il s'agit d'un moment important de sa carrière, mais qu'il a eu du mal à l'apprécier pleinement puisqu'il savait Gagné meurtri. En effet, le releveur numéro un de l'équipe s'était infligé une blessure la journée même.



« Mes sentiments sont partagés par rapport à cette performance-là, car je voyais bien qu'il ne se sentait pas bien. Il ne semblait pas à l'aise du tout au monticule », a confié Martin. « Cependant, j'étais content d'être le receveur d'un récipiendaire du trophée Cy-Young, qui est en même temps le meilleur lanceur québécois de tous les temps. »