MONTRÉAL - Pour Ernst & Young, il ne fait pas de doute : Montréal, avec un nouveau stade, serait en mesure de faire vivre une franchise du Baseball majeur.

C'est le constat qu'a fait le cabinet d'audits financiers chargé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et de Projet Baseball Montréal, groupe dirigé par l'ex-Expo Warren Cromartie, de mener l'étude de faisabilité sur le retour d'une concession près de 10 ans après le départ des Expos.

Pour Ernst & Young, la demande forte pour les abonnements de saison, le prix moyen que les gens seraient prêts à payer pour les billets (ou les loges corporatives), la masse salariale dont l'équipe pourrait disposer, mais surtout, les droits de télévision plus élevés et le partage des revenus font en sorte que le projet serait viable.

Elle rappelle cependant que deux éléments sont nécessaires au projet: la construction d'un nouveau stade et l'acquisition d'une nouvelle équipe, ce qui coûterait 1,025 milliard $, dont un investissement gouvernemental de 335 millions $.

De ce 1,025 milliard $, 500 millions $ seront nécessaires pour la construction d'un stade et 525 millions $ pour l'acquisition d'une équipe, soit le coût moyen de la valeur des 10 équipes ayant la valeur la moins élevée selon l'évaluation faite par le magazine américain Forbes en mars dernier, le type d'équipe qu'un éventuel propriétaire pourrait se procurer.

Ernst & Young croit que l'équipe pourrait aspirer à une masse salariale d'environ 75 millions $ US par saison, ce qui lui permettrait d'être compétitive sans se trouver dans le premier tiers au niveau de la masse salariale.

Construction à financement hybride

L'acquisition de l'équipe se ferait uniquement avec des fonds privés. C'est au niveau de la construction du stade, d'une capacité de 36 000 spectateurs, que la participation des différents paliers de gouvernement serait sollicitée.

Le scénario privilégié par le cabinet d'audits financiers Ernst & Young est un scénario hybride où la participation des gouvernements se ferait à hauteur de 335 millions $, soit les deux tiers de la facture de 500 millions $. 

Selon ce scénario, le stade et le terrain seraient la propriété des gouvernements. Le propriétaire de l'équipe serait l'unique gestionnaire  Trois sites au centre-ville ont été identifiés: un terrain adjacent à l'autoroute Bonaventure, le bassin Wellington et l'actuel site de l'Hôpital de Montréal pour enfants.

Construction à financement hybride

L'acquisition de l'équipe se ferait uniquement avec des fonds privés. C'est au niveau de la construction du stade, d'une capacité de 36 000 spectateurs, que la participation des différents paliers de gouvernement serait sollicitée.

Le scénario privilégié par Ernst & Young est un scénario hybride où la participation des gouvernements se ferait à hauteur de 335 millions $, soit les deux tiers de la facture de 500 millions $. Ce modèle est utilisé par la majeure partie des clubs du Baseball majeur.

Ernst & Young estime que les gouvernements impliqués récupéreraient leur mise en huit ans et engrangeraient des profits de 1,2 milliard $ sur 30 ans, soit la durée moyenne d'un bail dans ce genre de partenariat. Ses estimations reposent sur les revenus de TVQ sur les activités tenues au stade (18 millions $ annuellement), les taxes en période d'exploitation (26 millions $) et les impôts sur le revenu des joueurs montréalais (10 millions $), soit 54 millions $ annuellement. C'est sans compter l'impôt sur le revenu payé par les joueurs adverses, qui ne peut être estimé à ce moment-ci.

 

La firme souligne également qu'à compter de 2014, les équipes profitant du système de partage de revenus toucheront 110 millions $ par saison avant d'avoir vendu un seul billet: une moyenne de 20 millions $ en partage de revenus, 15 millions $ de la vente de marchandises et des revenus de nouveaux médias, de 35 à 40 millions $ en droits de télévision nationaux et de 40 à 60 millions $ en droits de télévision régionaux.

Une moyenne de près de 28 000 spectateurs par partie

Dans son étude, Ernst & Young a évalué la moyenne d'assistance par match de 27 600 à 31 600 personnes pour une moyenne d'environ 2,4 millions par saison, une projection un peu en deça de la moyenne des Mariners de Seattle, des Twins du Minnesota, des Brewers de Milwaukee, des Padres de San Diego et des Diamondbacks de l'Arizona, cinq équipes évoluant dans des marchés comparables à Montréal.

Ernst & Young a également estimé le coût moyen d'un billet à Montréal à 29,57 $, alors que le coût moyen d'un match dans les cinq villes comparables est de 22,95 $ US et de 27,73 $ US dans le Baseball majeur.

Ce sont d'abord les résultats encourageants des sondages menés par Léger Marketing auprès du public et de la communauté d'affaire qui ont mené à cette étude. Pas moins de 69 pour cent des gens sondés étaient favorables au retour du Baseball majeur. Dans la communauté des affaires, cet appui passe à 81 pour cent.