MONTCLAIR, N. J. - Tandis que les histoires issues d'une vie passée dans le monde du baseball ont meublé les conversations en cette triste journée, les gens qui ont célébré les funérailles de Yogi Berra s'en sont également rappelés pour ses grandes réalisations à l'extérieur du losange.

Outre ses exploits dans l'uniforme des Yankees de New York, son courageux passage dans la marine, son amour de la famille et les sourires qu'ont provoqué ses nombreuses envolées verbales, ses fameux « yogismes », ont été célébrés.

L'ex-gérant des Yankees Joe Torre a prononcé un éloge funèbre, qualifiant Berra de porte-bonheur de l'équipe devant une salle comble. Il l'avait surnommé ainsi parce que lorsqu'il est revenu dans l'entourage du Yankee Stadium en 1999, après avoir mis fin à une dispute de 14 ans avec George Steinbrenner, le propriétaire de l'équipe à l'époque, David Cone a lancé un match parfait face aux Expos de Montréal.

L'actuel gérant des Yankees, Joe Girardi, était le receveur et il s'était servi de la même mitaine qu'avait utilisée Berra pour capter un lancer d'avant-match effectué par Don Larsen, l'auteur du seul match parfait de l'histoire de la Série mondiale, en 1956.

Berra qui, dans les mots de Torre, « représentait le rêve américain », est décédé la semaine dernière à l'âge de 90 ans. Incinéré, ses cendres ont été déposées sur l'autel, sous un gant de receveur en or et aux côtés d'un drapeau américain.

Au fil de sa glorieuse carrière, qui s'est échelonnée de 1946 à 1965, Berra a été élu trois fois joueur le plus utile à son équipe dans la Ligue américaine et a fait partie de dix équipes championnes de la Série mondiale.

« Il était toujours tellement bon, tellement honnête, tellement humain et tellement sincère, a loué Torre lors de la cérémonie qui s'est déroulée en présence de nombreuses personnalités, dont les anciens Yankees Derek Jeter, Bernie Williams et Jorge Posada. Il n'était pas nécessaire d'être un amateur de baseball pour savoir qui était Yogi. »

L'archevêque Timothy Cardinal Dolan a terminé son homélie en rendant hommage à Yogi Berra en croisant deux de ses célèbres « yogismes » : « Il n'y a pas d'embranchement sur la voie vers la vie éternelle. C'est pourquoi ce n'est pas fini ».