(PC) - Le premier ministre Jean Charest est attristé par le départ des Expos, mais demeure convaincu que le gouvernement a pris la bonne décision en refusant d'engloutir des fonds publics dans ce dossier.

"Si l'État devait intervenir, il devait le faire sur une base d'affaires. Malheureusement, dans le cas des Expos, les chiffres n'étaient pas au rendez-vous", a dit M. Charest, mercredi, lors d'un point de presse à Québec.

A partir du moment où la concession a cessé de faire ses frais, son départ devenait inévitable, pense le premier ministre.

"On savait depuis quelques années, depuis qu'il y eu des tentatives très louables de sauver les Expos, que ce jour allait arriver", a-t-il souligné.

La disparition des Expos relance tout le débat sur l'avenir du Stade olympique, a estimé, pour sa part, la ministre déléguée au Développement régional, Nathalie Normandeau.

"Il nous faudra voir la future vocation du stade", a-t-elle dit, avouant du même coup que le gouvernement "n'a aucun scénario précis" dans ses dossiers.

Le stade conservera-t-il sa vocation sportive ou deviendra-t-il un centre de foires? "Tout est sur la table", a répondu Mme Normandeau.

Peu importe sa future vocation, l'avenir du stade est intimement lié à la résolution, une fois pour toutes, de la question du toit, a poursuivi la ministre.

"Le conseil des ministres a autorisé la RIO l'été dernier à aller en appel d'offres auprès du secteur privé pour trouver une solution au toit. On devrait avoir le résultat de l'appel d'offres le 15 octobre", a-t-elle dit.

Le transfert à Washington de l'équipe de baseball fera perdre 500 000 $ à la Régie des installations olympiques (RIO), une somme relativement modeste si l'on tient compte de l'ensemble des revenus de la RIO, qui atteignent 16 millions $.

La disparition des Expos est bien triste, mais "ce sont les affaires", a de son côté commenté le ministre responsable du Sport, Jean-Marc Fournier, un brin fataliste.

"Quand vous êtes dans cette business, les chiffres doivent être là et dans le cas des Expos, ils n'étaient pas là."

Si le départ de la concession est une perte, surtout pour "les jeunes qui jouent au baseball", il faut aussi reconnaître que les Expos avaient, depuis un bon bout de temps, "un pied ici et un pied ailleurs", a poursuivi le ministre.

Comme sa collègue Normandeau, M. Fournier est préoccupé par l'avenir du coûteux et immense stade de béton érigé par l'architecte Roger Taillibert dans l'Est de Montréal, en vue des Jeux olympiques de 1976.

"Cet immeuble a une signification en terme d'héritage sportif et il faut qu'on essaie de voir ce qu'on pourrait faire avec ça", a-t-il dit.

M. Fournier assure que le gouvernement du Québec est prêt à faire sa part pour aider à maintenir la vocation sportive du stade, mais prévient du même coup, que "les fonds publics qui peuvent être attribués à cela sont en quantité limitée".