Le quotidien gratuit « 24 heures» a publié au cours des derniers jours une série d'articles faisant le portrait du baseball au Québec. Voici, un après l'autre, les articles qui ont été publiés en commençant par celui du 20 mai ayant pour sujet : Comment ramener les jeunes sur les losanges.

Le président de Baseball Québec, Benoît Lavigne, l'admet d'entrée de jeu, son sport « n'est pas en santé » présentement. Dotée d'une nouvelle mission, la Fédération n'est pas à la recherche d'un grand chelem inespéré, mais de coups sûrs qui un à un ramèneront les jeunes Québécois sur les losanges.

Les chiffres sont éloquents. En 2007, l'intérêt pour le sport de Babe Ruth n'a jamais été aussi bas avec seulement 26 220 inscriptions dans les associations de baseball mineur de la province. En 1994, plus du double de jeunes 57 759, arpentaient les terrains de balle.

Une baisse marquée qui coïncide avec toute la controverse au milieu des années 90 entourant le départ annoncé des Expos de Montréal et la grève de 1995 dans le baseball majeur.

« Quand les gens parlaient de baseball dans les années 90, ils pensaient aux Expos. Ils pensaient donc négativement à notre sport. C'est sûr que ça n'a pas aidé », explique Lavigne.

Mea culpa
Or, Baseball-Québec a également sa part de responsabilité dans cette chute dramatique de popularité. Le grand parton de la fédération ne se fait d'ailleurs pas prier pour y aller d'un mea culpa.

« On ne s'est pas adapté à la clientèle, aux jeunes et aux parents. Leurs besoins ont évolué. Quand on était jeune, on n'avait pas le choix. On jouait au baseball l'été et au hockey l'hiver. Peu importe ce qu'était l'offre des services des sports, on jouait à ça et that's it that all. Les choses ont changé. »

« Les jeunes veulent bouger. Les parents veulent que le jeune soit actif, qu'il réussisse », précise Lavigne.

S'il reconnaît que le baseball au Québec a tardé à se remettre en question, il signale toutefois que de nouveaux programmes ont été lancés pour combler l'important retard.

« On a fait beaucoup de choses pour adapter notre sport aux besoins du jeune, sans toutefois le changer du tout au tout. »

Et ça commence par un nouveau mandat, une nouvelle mission.

« La première priorité de Baseball-Québec et notre sport doit être les jeunes et non pas de faire des règlements et de la régie. C'est que le jeune s'amuse, bouge, s'accomplisse et qu'il ait toutes les opportunités et les programmes pour y arriver », explique Lavigne.

Mais pour que les jeunes éprouvent un certain plaisir à lancer et frapper la balle, il faut d'abord l'attirer, l'amener dans la cage des frappeurs.

« Le baseball, c'est le plus individuel des sports collectifs. Il permet de développer plusieurs habiletés essentielles, ce que d'autres sports ne font pas. Attraper, lancer, courir et frapper, ce sont toutes des habiletés que le baseball va développer alors qu'un sport comme le soccer c'est courir, courir, courir, courir, puis on court encore », vend Lavigne.

Et courir, Baseball Québec devra le faire encore longtemps pour retrouver ses lettres de noblesse dans un marché où le soccer et le football gagnent du terrain. Mais parole de Benoît Lavigne, son sport remontera sur le monticule. Lentement, mais sûrement.

« On sent un engouement qu'on n'a pas vu depuis 10 ans. Depuis un an, on sent beaucoup plus de positivisme au tour de notre sport.

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Au niveau atome

Fini les retraits sur des prises!


Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 20 mai 2008

Imaginez-vous à 7 ans. Vous participez à votre premier match de baseball de votre vie, au niveau atome. À chaque fois que vous vous présentez au bâton pour frapper la balle, vous êtes retiré sur des prises. Difficile de développer un intérêt pour ce sport quand on fend l'air tout l'été…

« À 7 ou 8 ans, le jeune ne comprend pas qu'une moyenne de 1 en 3 c'est bon », signale le président de Baseball-Québec, Benoît Lavigne.

« Quand tu es dans le baseball majeur, frapper pour ,300, c'est excellent. Dans l'atome, frapper pour ,300, ce n'est pas bon. Je veux que tous les jeunes frappent pour ,500. Je veux que tous les jeunes frappent », insiste-t-il.

Il suffit donc d'éliminer les retraits au bâton. Tout simplement. C'est l'expérience que tente Baseball-Québec depuis l'an dernier dans diverses associations régionales de baseball mineur de la province.

« Le lance-balle lance. Si après cinq lancers le frappeur n'a pas touché à la balle, on sort le t-ball! », explique Lavigne.

Placée au sommet du t-ball, une espèce de manche vertical ajustable, la balle est immobile et ne demande qu.à être frappée.

Le jeune frappe donc la balle à chacune de ses présences au bâton. Incidemment, il courra à chacune d'entre elles également. Quant aux joueurs qui se retrouvent au champ extérieur, ils attraperont la balle beaucoup plus souvent.

« Tout le monde est beaucoup plus actif », conclut Lavigne.

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La dégringolade

Affiliations dans le baseball mineur québécois depuis 1994

1994- 57 759
1995- 57 070
1996- 50 843
1997- 47 095
1998- 45 132
1999- 39 962
2000- 36 803
2001- 33 898
2002- 30 569
2003- 28 412
2004- 29 059
2005- 28 270
2006- 27 750
2007- 26 220

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Loin des yeux…

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 20 mai 2008

… loin du cœur. Le départ des Expos de Montréal pour Washington au terme de la saison 2004 a porté un dur coup au baseball au Québec, particulièrement à Montréal où les jeunes n'ont plus d'équipe à laquelle s'identifier. Le départ annoncé des Expos à la fin des années 90 a donné une image négative à la pratique du baseball dans la province selon Benoît Lavigne, président de la fédération Baseball-Québec.

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Infrastructure

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 20 mai 2008

Conséquence de la baisse de popularité du baseball, les infrastructures consacrées à ce sport sont mal en point selon Benoît Lavigne. « Il n'y en a pas d'infrastructures. Quand il y en a, souvent elles sont déficientes, et ce, dans toutes les villes un peu partout. Surtout à Montréal. Il y a des gens qui veulent ramener du baseball professionnel à Montréal, mais il n'y a aucun stade de 5 000 palaces, ce qui est inacceptable.

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Un succès « Capitales »

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 20 mai 2008

Si le départ des Expos a fait dégringoler le baseball à Montréal, l'arrivée des Capitales à Québec, de la ligue Can-Am a fait du baseball un sport à la mode dans la Vieille Capitale. Avec 2 984 inscriptions dans le baseball mineur en 2007, la région de Québec domine toutes les autres de la province. La Rive-Sud de Montréal suit avec 2763, devant les Laurentides (1 535), Lanaudière (1535) et Montréal (1 526). La Côte-Nord arrive bonne dernière avec 244. Il faut toutefois tenir compte du bassin de population pour chacune des régions.

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Nouveaux programmes

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 20 mai 2008

Au cours des dernières années, Baseball-Québec a implanté deux programmes pour adapter son sport à la réalité des jeunes d'aujourd'hui. Destiné aux jeunes de moins de huit ans, Rallye Cap a pour mandat de susciter l'intérêt. « C'est un programme qui est fait en fonction des habiletés du jeune et dans lequel ça bouge constamment. À la place de faire des parties neuf contre neuf, où le voltigeur de gauche a le temps de faire un beau château de sable, c'est du six contre six », résume Benoît Lavigne, président de Baseball-Québec. La fédération a également mis sur pied, Baseball en action, qui se veut une initiation au baseball dès l'école primaire.

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Le baseball, un excellent complément

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 21 mai 2008

Le quotidien gratuit "24 heures" propose cette semaine une série d'articles faisant le portrait du baseball au Québec. Aujourd'hui... Le baseball, un sport complémentaire au hockey.

« Ceux qui disent que le baseball est plate lorsqu'on est âgé de huit ou neuf ans ont peut-être raison », reconnaît Alex Agostino, directeur technique de Baseball-Québec.

À ceux qui ont peu d'intérêt pour le baseball, Agostino leur propose une autre facette un peu méconnue de la pratique de ce sport à un bas âge.

« Lancer une balle, frapper un objet, courir, plonger pour attraper une balle, ce sont tous des gestes d'équilibre, d'agilité et d'athlète. Si le jeune joue au hockey plus tard, tout cela va peut-être l'aider. »

Complémentarité
Malgré la baisse de popularité marquée du baseball par rapport au soccer, au football et au hockey chez les jeunes, Agostino ne voit pas son sport comme un concurrent, mais plutôt un complément. La pratique du baseball serait surtout profitable pour les hockeyeurs selon ce dernier.

« Il faut être ami avec le hockey. Il faut aller chercher les jeunes qui jouent au hockey à 5,6 ou 7 ans. »

« On aime-rait que les bons athlètes pratiquent deux sports lorsqu'ils sont jeunes. À 12 ans, un talentueux joueur de hockey a autant de chance de l'être au baseball. Éric Gagné, Russell Martin, Denis Boucher et Éric Cyr ont tous joué au hockey jusqu'au niveau bantam », ajoute-t-il.

« Jouer au hockey 12 mois par année ça n'aide pas le jeune de 7 ans à se développer comme hockeyeur. Il doit faire autre chose », pense Agostino.

Ce qu'ont fait durant leur enfance Martin Brodeur et Roberto Luongo, deux des meilleurs gardiens de but au monde.

« Plein de joueurs ont fait cela et les gens ont tendance à oublier », déplore Agostino.

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Jouer au Québec pour mieux atteindre les majeures

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 21 mai 2008

Avoir du talent c'est une chose. Encore faut-il l'exposer et se faire remarquer des dépisteurs professionnels de baseball. Le temps où les joyaux québécois sombraient dans l'oubli et l'ignorance est toutefois terminé. Le regard des dépisteurs américains pointe de plus en plus vers chez-nous.

« Il vaut mieux pour un jeune d'être bon au Québec que de l'être trop en Floride », lance d'un ton convaincant Alex Agostino, directeur technique de Baseball-Québec et dépisteur professionnel au service des Phillies de Philadelphie.

À condition de suivre les programmes élite et de haute performance de la fédération, le joueur qui démontre un certain talent a d'excellentes chances de réaliser son rêve, assure Agostino.

« Ce que j'explique aux jeunes qui rentrent chez nous et qui atteignent le Midget AAA (16, 17 et 18 ans), c'est que le pourcentage de chance de réussir et de monter à l'autre niveau - le junior élite, le collégial américain, l'équipe nationale ou le professionnel - est beaucoup plus élevé que pour un joueur de hockey junior majeur », précise Agostino, qui a également été dépisteur pour les Expos de Montréal et les Marlins de la Floride.

Une vitrine efficace
Non seulement Baseball-Québec affirme fournir aux joueurs les outils nécessaires, mais surtout une vitrine qui a fait ses preuves, l'Académie Baseball Canada (ABC).

Mise sur pied à Montréal en 1990, l'ABC est un centre d'entraînement offrant un programme haute performance aux joueurs d'élite de l'Est du pays, âgés entre 16 et 21 ans, et qui aspirent à une carrière professionnelle.

« Le programme de l'ABC a atteint un certain statut avec les succès de Steve Green, Russell Martin, Éric Gagné, Éric Cyr, Pierre-Luc Laforest (…). Ils sont tous passés par là », rappelle Agostino.

Quand l'ABC se déplace annuellement en Floride au mois de mars pour disputer quelques matchs contre les équipes de collèges américains, les dépisteurs sont au rendez-vous, à la recherche du prochain Russell Martin.

« Si tu es bon, tu es vu », résume Agostino.

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Pionniers

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 21 mai 2008

Depuis que le lanceur québécois Éric Gagné a remporté le trophée Cy Young avec les Dodgers en 2003, les portes des ligues majeures semblent s'ouvrir aux joueurs de la Belle Province. Les succès du receveur Russell Martin, lui aussi des Dodgers, ne font qu'amplifier le tout. Dans l'histoire, 27 athlètes québécois ont joué au moins un match dans le baseball majeur. Le dernier en lice, Luke Carlin, a récemment été rappelé par les Padres de San Diego.

Collèges américains

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 21 mai 2008

Les collèges américains jettent un œil de plus en plus attentif à l'égard des joueurs de baseball québécois. Selon la Ligue de baseball élite du Québec, en 2006, 26 Québécois ont évolué au sein du baseball collégial et universitaire américain, un record. L'an dernier, 27 joueurs de chez-nous y étaient encore. Cette année, malgré le départ de 10 d'entre eux, le Québec a toujours 27 représentants dans les rangs collégiaux.

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Recrutement scolaire

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 21 mai 2008

Pour Baseball-Québec, le recrutement de nouveaux joueurs de balle passe par l'école. Dans le cadre du programme Baseball en action, la fédération a distribué 300 sacs de matériel d'une valeur de 300 $. Le problème : on ne sait pas vraiment ce que les écoles primaires en ont fait. « On ne sait pas si les jeunes ont été initiés à l'école. On sait qu'il y a 300 poches qui se promènent dans la province, mais sont-elles dans un entrepôt? », se questionne Alex Agostino, directeur technique de Baseball-Québec. Ce dernier assure toutefois qu'un chargé de projet est sur le point d'être engagé pour faire le tour des écoles.
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Encore beaucoup de passionnés, mais…

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 21 mai 2008

À en croire Alex Agostino, directeur technique de Baseball-Québec, il y a encore énormément de gens dans la province dont le cœur vibre encore pour le baseball. « Il y a beaucoup de passionnés de baseball âgés entre 30 et 50 ans car ils ont tous suivi les Expos de Montréal. Ce qui me fait peur, c'est la prochaine génération. Les gens de 30 ans et moins. Est-ce que ces derniers ont eu la chance de voir un Vladimir Guerrero et de capoter pour les Expos, s'interroge-t-il. Aujourd'hui, s'ils ouvrent la télé, il y a autant sinon plus de matchs de baseball, mais ils ne vibrent pas autant que pour les Expos.

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Croissance des programmes Sports-études baseball au Québec

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 22 mai 2008

Le quotidien gratuit "24 heures" propose cette semaine une série d'articles faisant le portrait du baseball au Québec. Aujourd'hui... La croissance des programmes Sports-études baseball au Québec.

Jonquière, Boucherville, Sherbrooke, Laval, les programmes sport-études de baseball naissent un peu partout au Québec. Si pour certains il s'agit d'un excellent véhicule pour populariser ce sport, pour d'autres, cela trahit quelque peu l'objectif primaire d'un programme sport-études : développer l'élite.

Il y a à peine deux ans, seulement trois programmes sport-études consacrés au baseball existaient dans la province. À Montréal, Québec et Trois- Rivières. En 2006, Gatineau s'est ajouté à la liste, tout comme Laval l'année suivante. Au cours de la prochaine saison, trois autres programmes feront leurs débuts à Sherbrooke, Boucherville et Jonquière.

« À la fin des années 80 et au début des années 90, des programmes sport-études, il n'y en avait pas, rappelle Benoît Lavigne, président de Baseball-Québec. Maintenant les gens veulent que les jeunes bougent et ça commence à pousser un peu partout. »

Consciente que le recrutement de nouveaux joueurs passe inévitablement par le baseball scolaire, la fédération implante ces programmes en collaboration avec les régions qui manifestent un intérêt. « Ce sont des initiatives conjointes », ajoute Lavigne.

Lors de la saison 2007-2008, c'est un peu plus de 300 joueurs qui étaient répartis dans ces programmes. À raison de quatre à cinq jours par semaine, ces athlètes s'entraînent environ 15 heures.

Mise en garde
Responsable depuis 1990 du tout premier programme sport-études à voir le jour au Québec, celui de l'école secondaire Édouard-Montpetit à Montréal, Stéphane Lepage s'inquiète de cette popularité soudaine.

« Le principal objectif d'un programme sport-études c'est d'entraîner l'élite, rappelle-t-il. C'est-à-dire les athlètes qui sont identifiés dans la structure d'excellence de Baseball-Québec. »

« En partant des sport-études un peu partout, Baseball-Québec vise partiellement cet objectif. Ce que les gens de la fédération se disent c'est que plus il va y avoir de jeunes qui vont jouer au baseball l'hiver, mieux ce sera », ajoute Lepage.

« C'est bien beau de vouloir implanter des programmes, mais il faut qu'il y ait du potentiel. »

Lepage, qui s'implique sur la scène québécoise depuis maintenant 28 ans, cite en exemple son programme. Sur 70 joueurs inscrits cette année, 52 sont identifiés par Baseball-Québec comme la " relève ". Une situation que l'on ne retrouve pas dans certains programmes selon ce dernier.

« S'il y en a trop et qu'on ne fait pas attention, il y en a qui vont tomber », prédit Lepage.

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Un passage obligé

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 22 mai 2008

Pour quiconque espère un jour se joindre aux Éric Gagné et Russell Martin dans le baseball majeur, les programmes sport-études s'imposent au Québec.

« Comme au Québec on ne joue au baseball que de quatre à cinq mois par année, ce n'est pas assez », souligne Stéphane Lepage, responsable et entraîneur-chef du programme sport-études de l'école secondaire Édouard-Montpetit.

« Je pense que de passer par un programme sport-études est inévitable si ton rêve est de jouer dans le baseball majeur, avec l'équipe nationale ou un collège américain. Un gars qui fait du sport-études au Québec joue au baseball 11 mois par année » , ajoute-t-il.

Pour Alex Agostino, directeur technique de Baseball-Québec, « les programmes sport-études font en sorte que les jeunes sont initiés entre l'âge de 12 et 17 ans à l'entraînement du baseball sur une base quotidienne ».

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Une ligue scolaire?

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 22 mai 2008

Contrairement aux États-Unis, une ligue scolaire n'existe pas qu'au Québec. En général, les équipes des différents programmes sport-études baseball de la province jouent de 15 à 25 matchs par année. Ces rencontres sont souvent organisées à l'automne lors de tournois se déroulant la fin de semaine et auxquels prennent part ces équipes. La situation pourrait toutefois être appelée à changer étant donné la popularité de ces programmes. « On n'a pas de calendrier, mais on y pense », confie Alex Agostino, directeur technique de Baseball-Québec.

Trop d'impondérables...
Prédire dès le programme sport-études qu'un joueur atteindra un jour les ligues majeures est pratiquement un acte de Dieu. « On est capable de voir qu'ils ont du talent, qu'ils ont un bras plus fort que les autres, le coup de bâton ou la puissance. Mais de prédire qu'ils vont jouer de façon régulière dans le baseball majeur, il y a trop d'impondérables pour réussir à dire cela », affirme Stéphane Lepage, responsable du programme sport-études de l'école secondaire Édouard-Montpetit. « Ça prend de la chance, de la persévérance, éviter les blessures, être aimé de l'entraîneur et de l'organisation. Sur 120 joueurs des ligues mineures, 20 vont atteindre les ligues majeures », souligne celui qui a entraîné les Russell Martin, Éric Gagné, Pierre-Luc Laforest et plusieurs autres.

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L'ABC du baseball et encore plus...

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 23 mai 2008

Le quotidien gratuit "24 heures" propose cette semaine une série d'articles faisant le portrait du baseball au Québec. Aujourd'hui... Le développement des joueurs au Québec à l'Académie de Baseball Canada… ou dans les collèges américains.

Graduer de l'Académie Baseball Canada (ABC) c'est avoir un pied dans les majeures. Phillippe Aumont, Russell Martin, Pierre-Luc Laforest, Luke Carlin et bien sûr Éric Gagné sont tous des produits de l'ABC.

Depuis sa création en 1990, ce programme d'excellence établi à Montréal est une véritable pépinière de talents québécois.

De septembre à avril, l'ABC accueille la crème des joueurs québécois évoluant dans la ligue de développement Midget AAA et dans le junior élite. En plus du programme d'entraînement physique et tactique, les athlètes affrontent dès l'automne les formations de division I des Universités du Vermont, du Maine et de l'Albany. Trois équipes qui s'échangent le championnat du Nord-Est américain d'une année à l'autre.

Un voyage en Floride à la mi-mars leur permet ensuite de se mesurer à d'autres collèges américains ainsi qu'à quelques équipes professionnelles.

« Le mandat premier de l'ABC est de prendre en charge un athlète avec un certain potentiel au point de vue baseball ou physique, et de le mener au niveau supérieur », résume Joël Landry, entraîneur-chef de l'ABC.

« Ce que l'on veut lorsque le joueur termine son passage à l'ABC, c'est qu'il court plus vite, lance plus vite, frappe plus fort et qu'il soit meilleur défensivement », ajoute ce dernier.

Contrairement aux grands collèges américains, où les entraîneurs-chefs sont davantage préoccupés par la victoire et le prestige de leur école, le concept d'équipe n'existe pas vraiment à l'ABC.

« J'ai 32 joueurs à l'ABC. C'est 32 petites équipes, 32 petites PME. Dès la première semaine d'activités en septembre, je rencontre chacun des joueurs pour établir un plan de l'année avec eux. Ce qu'ils veulent améliorer sur le plan physique, technique et tactique. On fixe des objectifs. »
« Dans les collèges américains, le coach veut gagner le titre de sa conférence et le championnat. Si un joueur éprouve de la difficulté à suivre les instructions de ce dernier, il risque de jouer le reste de l'année sur le banc. »

Cela n'empêche toutefois pas certains joueurs de tenter leur chance au sud de la frontière.

« Il y en a beaucoup au cours des dernières années qui sont partis pour finalement revenir ici. Ils n'étaient pas prêts », explique Landry.

Bien qu'il y ait toujours des exceptions, ce dernier précise qu'un joueur doit passer généralement deux à trois ans avec l'ABC avant d'atteindre la maturité physique et mentale nécessaire pour évoluer dans les niveaux de compétition supérieurs.

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Des collèges pas si accessibles

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 23 mai 2008

Les collèges américains sont bien souvent la porte d'entrée des ligues majeures pour les joueurs de baseball talentueux. Malheureusement pour les Québécois, il n'est pas toujours facile d'y accéder. Même après un passage à l'Académie Baseball Canada.

« Sur 32 joueurs à l'ABC cette année, 32 peuvent jouer demain matin dans un collège américain. N'importe où, n'importe quand, et ce à différents niveaux. Là où il y a problème, c'est du côté des notes scolaires et de la barrière de la langue », explique Joël Landry, entraîneur-chef de l'ABC.

Ce n'est pas tout. Faire son entrée dans un collège américain est loin d'être gratuit. « Beaucoup de joueurs décident de rester ici car ils ne peuvent se le permettre », ajoute Landry.

Souvent, les bourses scolaires offertes par ces collèges aux joueurs québécois ne couvrent qu'une partie des droits de scolarité qui peuvent varier entre 10 000 et 12 000 $ par session, déplore Landry.

À l'ABC, il en coûte 3000 $ pour l'année complète, mais les joueurs peuvent recevoir un crédit d'impôt de 2000 $.

« Pour plusieurs, même s'ils sont mûrs pour autre chose, la meilleure option est de demeurer à l'ABC » , conclut Landry.

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Ce blanc venu du nord...

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 23 mai 2008

L'arrivée de Québécois dans les collèges américains n'est pas sans surprendre les joueurs du pays de l'Oncle Sam. « L'Américain qui est bon au baseball éprouve une certaine fierté à dominer son sport. Quand ce dernier voit arriver du Nord un Blanc qui ne parle pas la même langue que lui mais qui connaît le baseball, il ne comprend pas pourquoi », confie l'entraîneur-chef de l'Académie Baseball Canada, Joël Landry.

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Un laboratoire

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 23 mai 2008

Ce n'est peut-être pas un centre d'entraînement des ligues majeures, mais les installations de l'Académie Baseball Canada (ABC), au Centre Claude-Robillard, sont loin de désavantager ce programme d'excellence. « S'entraîner à l'intérieur durant l'hiver c'est normal pour nous, lance Joël Landry, entraîneur-chef de l'ABC. Depuis presque 20 ans nous avons de bons résultats quoiqu'on travaille dans les mêmes bureaux, le même gymnase. Pour nous, c'est notre laboratoire. »"

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Rien à envier à personne

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 26 mai 2008

Pour une deuxième semaine consécutive, le quotidien gratuit « 24 heures » propose, sous la plus du journaliste Mikaël Fillion, une série d'articles faisant le portrait du baseball au Québec. Aujourd'hui... une fédération qui a à coeur la formation et le soutien à ses entraîneurs, qui par ailleurs sont toujours de plus en plus qualifiés.

Si de plus en plus de joueurs québécois atteignent le baseball majeur, c'est qu'il y a nécessairement des entraîneurs de qualité dans la province.

" Les entraîneurs professionnels au Québec, il n'y en a pas des tonnes, indique Alex Agostino, directeur technique de Baseball-Québec et dépisteur à l'emploi des Phillies de Philadelphie. Ceux qui sont payés, que ce soit dans les sport-études, la Ligue de baseball élite du Québec et l'Académie Baseball Canada, sont tous plus qualifiés. "

" Est-ce qu'ils sont meilleurs qu'auparavant? Non. Il sont plus formés, plus qualifiés parce qu'ils ne baignent que dans le baseball, pense Agostino. Il y a 20 ans, c'était de bonnes têtes de baseball, mais les gars avaient aussi un emploi autre que celui d'entraîneur. "

Non seulement sont-ils plus expérimentés, ils ont une longueur d'avance sur leurs homologues canadiens selon Agostino.

" On n'a rien à envier à personne. Quand je me promène au Canada dans mon rôle de dépisteur ou dans mes fonctions de directeur technique, honnêtement, je pense qu'on est supérieurs sur le plan entraînement. "

Ce dernier ajoute que c'est davantage du côté de la pédagogie et non pas de la stratégie que les entraîneurs québécois tirent leur épingle du jeu.

Il ne faut toutefois rien enlever aux pilotes des autres provinces puisque plus d'une vingtaine de Canadiens excellent dans le baseball majeur présentement. Parions que de plus en plus de représentants de la Belle Province gonfleront les rangs au cours des prochaines années.

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Des outils pour faire la différence

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 26 mai 2008

Chaque été, 4 500 entraîneurs ont pour mandat de faire du baseball une expérience amusante pour des milliers de jeunes Québécois. Une mission plus qu'importante quand on sait que ces derniers ont développé une nouvelle passion pour le soccer et le football.

" Le coach fait souvent la différence à savoir si le jeune a aimé son été ou pas ", rappelle Benoît Lavigne, président de la fédération Baseball-Québec. On veut tous les rendre meilleurs et les développer, mais à la base, l'objectif c'est que le jeune s'amuse. On veut s'assurer que l'entraîneur a toutes les habiletés possibles pour que le joueur soit actif et y prenne plaisir. "

Tout cela passe évidemment par la formation. " On veut que chaque équipe ait un entraîneur formé ", souhaite Lavigne.

Pour faciliter le rôle de ce bénévole de première importance, Lavigne espère que les plans de pratique développés cet hiver (quatre pour gymnase et sept pour l'extérieurs) porteront fruit.
Baseball-Québec mise également beaucoup sur la formation en ligne de ses entraîneurs. Le site Internet de la fédération offre notamment quelques indications et conseils pratiques pour bâtir une séance d'entraînement efficace, autant à l'extérieur qu'en gymnase.

" Les entraîneurs veulent des outils éducatifs, des plans de pratique. C'est bien beau les livres, la technique et la vidéo, ce qu'ils désirent , c'est des idées de pratique ", assure Alex Agostino, directeur technique de Baseball-Québec.

Un rendez-vous populaire
Cette volonté de se perfectionner se fait d'ailleurs de plus en plus sentir selon Lavigne.

" En janvier dernier, nous avons battu un record de présence à notre Convention annuelle des entraîneurs en accueillant 300 d'entre eux. "

Au cours de cette rencontre, les entraîneurs reçoivent les conseils des meilleurs formateurs de la province, dont Joël Landry et Sylvain Saindon, entraîneurs à l'Académie Baseball Canada. Un programme d'excellence par lequel ont passé les Russell Martin, Éric Gagné, Pierre-Luc Laforest, Phillippe Aumont et bien d'autres.

L'entraîneur n'est donc plus laissé à lui-même. Le parent qui accepte volontiers de diriger la petite troupe de son quartier a d'autres outils que la traditionnelle crème glacée pour divertir ses jeunes.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault, collaborateur au site Internet de Baseball Québec