BOSTON (AP) - Clemens contre Martinez. Ce sera bien plus qu'un match de baseball. C'est la grande vedette qui a quitté Boston face à son successeur comme as de la formation des Red Sox.

C'est le grand guerrier des Yankees de New York qui affronte un autre grand leader, deux lanceurs très fiers qui n'ont pas peur de "coucher" les frappeurs adverses.

Et comme Roger Clemens en sera à son dernier départ à Fenway Park où il a joué pendant les 13 premières saisons de sa carrière, il est certain que les émotions seront à leur comble samedi quand il affrontera Pedro Martinez dans le troisième match de la série de championnat de la Ligue américaine.

Le gérant des Yankees, Joe Torre, se souvient très bien comment il se sentait le 31 août dernier quand Clemens a reçu une ovation monstre après avoir lancé lors de son dernier match en saison régulière à Boston.

"J'en avais la chair de poule," a dit Torre.

Ali et Frazier se sont affrontés trois fois, mais le Rocket et Pedro en seront à leur cinquième affrontement. Martinez a gagné le premier très facilement 13-1 à Fenway lors du troisième match de la série de championnat en 1999, puis a battu Clemens 2-0 le 28 mai suivant quand Trot Nixon a claqué un circuit de deux points en neuvième au Stade des Yankees. Puis, le 14 juin 2000 à New York et le 14 avril 2001 à Boston, ils n'ont participé à la décision ni l'un ni l'autre.

Clemens, qui a l'intention de se retirer après la saison, ne veut pas que ce soit son dernier départ en carrière. De toute façon, les deux pourraient s'affronter à nouveau s'il y a un septième match. Et Clemens veut participer une autre fois à la Série mondiale.

"Je sais qu'à mesure où nous avançons dans ces séries, j'aurai de moins en moins de départs, a-t-il dit. Je ne veux tout simplement pas que le prochain soit le dernier."

Pour ce qui est de Martinez, on ne sait pas vraiment ce qu'il pense de tout cela parce qu'il ne parle plus aux journalistes depuis des mois.

"C'est quand il a cessé de parler aux journalistes au milieu de la saison qu'il a commencé à connaître de meilleurs résultats, a dit le gérant des Red Sox, Grady Little. Je pense qu'il va un jour se remettre à parler avec les gens des média. Mais là, il ne veut tout simplement rien changer à ce qu'il fait si bien depuis quelque temps."

Les Yankees en voulaient à Martinez cet été. Le 7 juillet, il a atteint Alfonso Soriano et Derek Jeter, deux jours après que Clemens eût atteint Kevin Millar. Ils ont tous deux dit que ce n'était évidemment pas intentionnel.

"Les gars n'évitent pas les tirs comme ils le faisaient avant," a commenté Clemens.

Clemens n'aime pas beaucoup voir les frappeurs se présenter dans le rectangle en armures.

"Certains gars portent des protecteurs incroyables. Je pense qu'avec leur attirail, ils pourraient se sentir en sécurité en Irak."

Les joueurs des Red Sox sont fier de la façon dont Martinez les protège. C'est ce qui fait de lui un leader.

"S'il croit que le lanceur adverse a couché un de ses coéquipiers de façon volontaire et qu'il faut riposter, il s'en chargera, a dit Millar. Il m'a interrogé à quelques reprises pour connaître mon opinion. Ce ne sont pas tous les lanceurs qui agissent de la sorte. Certains ont peur de le faire."

Martinez a admis il y a deux ans que rien ne l'affectait.

"Je ne crois pas aux rivalités, a-t-il dit. Je ne crois pas aux malédictions non plus. Ressuscitez le Bambino s'il le faut et je l'atteindrai."