Après le match des Expos du 11 août 1994, la grève du baseball était déclenchée, mais peu croyaient à l’époque que ce conflit allait marquer l’histoire du baseball et du sport en général. La plupart parlaient de quelques matchs et les Expos allaient poursuivre sur leur incroyable saison. On connaît la suite. Selon moi, il ne fait aucun doute, c’est cette foutue grève qui a possiblement chassé les Expos de Montréal. Par contre, la beauté dans toute cette histoire c’est le souvenir de la meilleure équipe du baseball majeur, les Expos de Montréal. On n’a jamais connu le dénouement d’une saison de rêve, qui aurait pu avoir une influence importante sur la franchise. Pour avoir un peu de plaisir avec cet anniversaire, je vous propose deux scénarios bien différents sur la fin de la saison 1994.

Scénario 1

Les Expos détiennent une avance de 6 matchs sur les Braves, mais des blessures à Larry Walker et Ken Hill à la fin du mois d’août provoquent un écroulement et l’avance des Expos n’est que d’un seul match au 1er septembre. John Smoltz, qui connaissait une saison difficile, retrouve ses moyens et les Braves ne perdent plus. Les Expos sont incapables de retrouver leur rythme et sont impuissants devant la troupe de Bobby Cox. Les Braves se forgent une avance de 5 matchs au 15 septembre. La foule abandonne les Expos et seulement 14 000 spectateurs se présentent au stade pour le dernier match de la saison. Plusieurs partisans qui s’étaient réservé un abonnement pour l’été 1995 se ravisent et n’en veulent plus. Les Expos ont très mauvaise presse dans le monde du baseball. Les mordus des Expos veulent sortir Felipe Alou de Montréal qui a laissé filer cette avance de 6 matchs au 12 août. Larry Walker et John Wetteland annoncent publiquement qu’ils veulent quitter Montréal le plus vite possible. Les Expos sont forcés d’échanger leurs joueurs mécontents et vident l’équipe de ses meilleurs éléments afin de reconstruire une autre fois. Les partisans ne suivent plus et délaissent le stade. Montréal devient la risée du baseball.

Scénario 2

Les Expos terminent le mois d’août avec une fiche de 24-6 et détiennent une avance de 9 matchs sur les Braves. La ville est complètement baseball! Les dirigeants du baseball sont ravis de l’ambiance et de l’intérêt du baseball à Montréal. Le département des ventes des Expos doit embaucher de nouveaux employés afin de réussir à satisfaire toutes les demandes. Les Expos amorcent le mois de septembre de la même façon et ils s’assurent du championnat de la division le 16 à la suite d’une victoire contre les Pirates de Pittsburgh au stade olympique. La province au grand complet est maintenant baseball. Avant la fin du calendrier, les Expos annoncent la mise sous contrat à long terme de Larry Walker, Marquis Grissom, John Wetteland et Ken Hill. Le directeur général, Kevin Malone mentionne que ce fût des négociations assez simples, les joueurs voulaient rester ici et gagner! Les Expos disposent des Dodgers en première ronde et se frottent aux Braves en séries de championnats, eux qui s’étaient faufilés en séries à titre de meilleur deuxième.

Lors du 6e match, Moises Alou expédie un tir de Tom Glavine dans les estrades du champ gauche au stade pour donner la victoire aux Expos et ainsi éliminer les Braves. Les Expos s’en vont en série mondiale contre les Yankees de New York.

Je ne suis pas de ceux qui vivent dans le passé. J’aime que l’on puisse apprendre de nos erreurs du passé et devenir meilleur pour la suite des choses. Par contre, il n’y a pas de mal à s’imaginer le meilleur des scénarios. Lorsque je pense à la saison 1994, c’est le scénario 2 qui me vient en tête et après 20 ans, je suis  convaincu que c’est ce scénario qui se serait déroulé sans ce foutu lockout!