La tournée floridienne de l'Académie Baseball Canada (ABC), un programme de la Fédération du baseball amateur du Québec, est en cours actuellement, et ce, depuis le 6 mars dernier. Les 28 joueurs de cette formation proviennent en majorité d'équipes de la Ligue de Baseball Élite du Québec (LBÉQ). Richard Émond dirige l'équipe et il est secondé par Joël Landry, Denis Boucher et Sylvain Saindon.

C'est maintenant une tradition, l'ABC profite de la période des camps d'entraînement des équipes du baseball professionnel pour effectuer une tournée où l'équipe québécoise est opposée à différentes formations canadiennes, collégiales américaines et professionnelles présentes en Floride à cette période de l'année.

Le voyage annuel de l'ABC en Floride, est le moment pour tous les joueurs du programme, de constater leur évolution en se comparant aux joueurs professionnels. C'est également une occasion d'être remarqués par les dépisteurs du baseball majeur.

Déjà certains joueurs épatent la galerie
Depuis leur arrivée au pays de l'Oncle Sam, plusieurs joueurs ont déjà attiré l'attention. Chez les lanceurs, on note les prestations des Jimmy Durette, Adam Leduc et Simon Gagnon.

Jimmy Durette, un lanceur gaucher, ayant évolué la saison dernière avec les Ailes du Québec et qui évoluera avec les Voyageurs de Jonquière cette saison, laisse filer ses balles rapides à des vitesses variant entre 87 et 90 m.p.h.

Adam Leduc, un artilleur droitier, lui aussi avec les Ailes l'an dernier et qui s'alignera avec les Cardinals de LaSalle en 2003, expédie, pour sa part. ses rapides à 87-88 m.p.h.

Simon Gagnon, des Bisons de St-Eustache, qui malgré une seule vraie année d'entraînement derrière la cravate et victime d'une blessure au bras l'automne dernier, réussit à diriger ses tirs à 84 et 87 m.p.h à sa première sortie.

Chez les joueurs de position, on ne peut passer sous silence les performances éblouissantes de Patrice Lepage, des Ducs de Longueuil. Sa puissance au bâton et les boulets de canon qu'il expédie au deuxième-but de sa position de receveur, font écarquiller les yeux de plusieurs dépisteurs.

Présence de dépisteurs d'équipes professionnelles et de Baseball Canada
Plusieurs jeunes de 18 ans et moins ont également eu la chance d'être épiés par Greg Hamilton, l'entraîneur-chef de l'équipe Nationale du Canada (Youth Team). Hamilton est en Floride uniquement pour superviser les joueurs de l'ABC et ceux de « Team Ontario ».

Rejoint en Floride, Sylvain Saindon, qui est également entraîneur-chef des Ducs de Longueuil au sein de la LBÉQ, nous a mentionné : « Nos joueurs auront la chance de séduire davantage les dépisteurs au cours des prochains jours. En plus d'affronter de nombreuses équipes de collèges américains, nos porte-couleurs auront la chance d'affronter les joueurs des filiales des Dodgers de Los Angeles, des Marlins de la Floride, des Mets de New-York et des Expos de ... Montréal ! »

Les collèges américains : l'envers de la médaille
Suite aux nombreux articles parus sur le site Internet de la Ligue relativement aux joueurs québécois qui passent leur hiver dans des collèges américains, Sylvain Saindon croit important de préciser que le programme de l'ABC et celui des collèges américains, sont en quelque sorte complémentaires.

Il mentionne que le programme des collèges n'est pas fait sur mesure pour tous les athlètes québécois. « Je crois que c'est une formidable opportunité pour les nôtres de pouvoir combiner baseball et études, tout en perfectionnant la maîtrise de la langue de Shakespeare. Toutefois, au terme de plusieurs discussions que j'ai tenues avec des intervenants gravitant au sein du baseball junior, il me semble important de bien informer les jeunes sur les activités de nos voisins américains.

« Je crois que le programme des collèges est très pertinent lorsque vous êtes un joueur de baseball au talent établi, un joueur qui a terminé sa période dite de raffinement... pas avant ! Je m'explique : les collèges américains permettent surtout aux jeunes de se mesurer à d'autres athlètes aussi bons sinon meilleurs qu'eux ! Il faut donc être déjà très bon lorsqu'on y arrive, parce que si tu ne réussis pas à t'imposer dès les premiers matchs, c'est simple, tu ne joues plus, point. »

À son avis, les jeunes Québécois sont tentés trop tôt par l'aventure américaine. « Plusieurs sont encore en pleine progression physique et mécanique et la surcompétition qui leur est imposée au sein de certains collèges les empêchera de poursuivre leur progression de façon normale.

Le Championnat du monde et le repêchage : deux objectifs de l'ABC
L'Académie (ABC) poursuit deux objectifs majeurs : tout d'abord bien préparer les joueurs afin qu'ils puissent tenter leur chance au sein de l'équipe nationale et ainsi représenter le Canada au Championnat du monde. Deuxièmement, leur permettre d'être vus par des dépisteurs pour améliorer leurs chances d'être sélectionnés lors de la séance de repêchage des joueurs amateurs par les équipes du baseball professionnel.

« Présentement, on peut dire que nos joueurs sont choyés à cet égard ! Il y avait lundi matin (2003/03/10) pas moins d'une trentaine de dépisteurs qui assistaient à la présentation des joueurs qu'avait organisée l'ABC.

« De plus, en après-midi, alors que nous disputions un programme double, tous ces dépisteurs étaient derrière le marbre à épier les faits et gestes de nos joueurs ! Et,

fait assez rare, il y avait quatre ou cinq superviseurs de dépisteurs présents. Ces superviseurs ont comme fonction de vérifier l'évaluation d'un premier "Scout" afin d'être bien certain que le joueur convoité vaut bien les... 15 premières rondes !!!

« Certains de nos joueurs ont même été filmés par le "Major league Scouting Bureau". Il s'agit d'un organisme indépendant qui a pour fonction de fournir de l'information aux équipes professionnelles. »

Lors de leur retour au Québec, les joueurs de l'ABC poursuivront leur entraînement jusqu'à la fin avril. Après, ils rejoindront, fins prêt, leur équipe Élite.