PÉKIN, Chine - L'Espagnol Marc Gasol va tenter de signer un fabuleux doublé en remportant le Mondial de basketball contre l'Argentine, dimanche en finale à Pékin, trois mois après avoir décroché le titre de la NBA avec les Raptors de Toronto.

Un seul joueur a déjà réussi cet exploit, Lamar Odom, champion de la NBA avec les Lakers de Los Angeles en juin 2010 puis de la Coupe du monde avec les États-Unis en septembre.

Il s'agirait de la deuxième médaille d'or mondiale du pivot catalan après celle de 2006. Gasol est l'un des deux seuls du groupe actuel, avec Rudy Fernandez, à avoir participé à la campagne d'il y a 13 ans au Japon.

« Passer l'été avec l'équipe nationale, ce n'est pas facile, surtout quand on a la chance d'aller loin dans le championnat, mais ça vaut vraiment la peine, et pas seulement parce que nous sommes en finale », a dit le joueur, dont la priorité, à 34 ans, est de « passer » le relais à la génération suivante.

33 points en demi-finale

En l'absence de son frère aîné Pau, 39 ans, le meilleur joueur de l'histoire de la sélection ibérique, dont la saison a été gâchée par une blessure au pied et une opération, Marc Gasol assume le rôle de chef de file en Chine.

Relativement discret jusqu'aux demi-finales, le géant (2,15 m) a sorti le grand jeu lors de la victoire miraculeuse sur l'Australie après deux prolongations (95-88). C'est lui qui a ramené l'Espagne dans le match en marquant 11 points au dernier quart et lui aussi qui l'a fait passer devant pour la première fois depuis près de 30 minutes sur deux lancers francs à... 8 secondes de la fin du temps réglementaire. Il a ajouté 11 points pendant les prolongations (33 au total), dont plusieurs paniers à trois points qui ont enfoncé les « Boomers ». 

« Ça ne m'étonne pas. Il n'avait peut-être pas fait un Mondial très brillant jusqu'ici du point de vue statistique, mais il avait été présent en défense et avait été le leader du groupe. En plus aujourd'hui (vendredi), il a mis les tirs », a commenté le meneur Ricky Rubio, l'autre grand artisan du succès espagnol.

Marc Gasol a vécu une saison bénie. Il a fait l'objet, cet hiver, d'un échange entre son ancienne franchise, les Grizzlies de Memphis, et les Raptors (contre le Lituanien Jonas Valanciunas), juste à temps pour contribuer à l'épopée de l'équipe canadienne vers son premier titre.

Plus très loin de Pau

À cette occasion, les Gasol sont devenus la première fratrie à conquérir la fameuse bague, le trophée le plus convoité du basket, que Pau avait gagné à deux reprises avec les Lakers (2009, 2010).

Marc n'est plus très loin de son aîné dans la légende du « baloncesto » espagnol avec ses onze saisons dans la NBA, ses trois sélections au match des étoiles (ils ont aussi été les seuls frères à y participer en même temps en 2015) et son superbe palmarès international (champion du monde, deux fois champions d'Europe, deux fois vice-champion olympique).

Peut-être qu'avec un second sacre mondial dimanche, le sélectionneur Sergio Scariolo ne commettra plus la petite bourde qui a fait sourire tout le monde lors de la conférence de presse d'après-match vendredi. Évoquant les nombreuses absences dans son équipe, l'Italien a dit: « Sans Sergio Rodriguez, sans Nikola Mirotic, sans Gasol, enfin je veux dire sans Pau, nos leaders présents ont dû hausser le ton ». Assis à côté de l'entraîneur, Marc, qui est très proche de son frère, a pris le lapsus avec bonne humeur.