WASHINGTON, (AFP) - L'Allemand Dirk Nowitzki, qui connaît sa meilleure saison depuis ses débuts en NBA il y a deux ans et demi, a certes gagné le respect de ses pairs. Mais cela n'a pas été suffisant pour lui permettre de les rejoindre sur le terrain à l'occasion du match des All-Stars dimanche à Washington.

Les progrès de l'ailier-fort allemand, pour sa troisième saison à 22 ans dans l'élite américaine du basket, a transformé les Dallas Mavericks d'une équipe quelconque en prétendants au titre. Mais, bien que meilleur marqueur de Dallas, avec Michael Finley, avec une moyenne de 21,2 points, auquel il ajoute 9,2 rebonds par rencontre, Nowitzki n'était pas de la rencontre de gala de la NBA opposant tous les ans à la mi-saison les meilleurs des Conférences est et ouest.

Finley, lui, a décroché la sélection, récompense que l'Allemand reconnaît être méritée. "C'est lui le leader de notre équipe, a-t-il souligné. S'il y en a un qui y va, ce doit être lui. Ce serait excitant si je pouvais en être une fois dans ma carrière. Ce serait un grand honneur et je vais travailler le plus que je peux pour y parvenir".

Divac l'heureux élu

Quand le pivot des Los Angeles Lakers Shaquille O'Neal a confirmé mardi son forfait pour une blessure à un pied, beaucoup ont pensé que l'heure de Nowitzki allait sonner. Mais c'est un autre joueur européen, Vlade Divac, le Serbe de Sacramento, qui a été appelé pour son premier match des All-Stars après 12 années de NBA.

"Je pensais vraiment que Nowitzki en serait", a estimé Antonio Davis, l'ailier de Toronto, qui figure dans la sélection de la Conférence est. "Il effectue une grande saison et a montré qu'il le méritait". "C'est une injustice", a fait valoir de son coté Steve Nash, coéquipier de Nowitzki dans l'équipe de Dallas. "Je ne veux pas manquer de respect envers Vlade (Divac), mais Dirk a fait un boulot merveilleux pour nous cette année".

"Je n'ai pas été vraiment surpris quand il a été choisi, a indiqué l'Allemand beau joueur. Divac effectue une grande saison. C'est un pivot et je suis un ailier fort. Je méritais peut-être la sélection, mais lui aussi, et je ne m'attendais pas à l'obtenir. Il y a de toute façon toujours un ou deux laissés pour compte."

Les progrès de Nowitzki en NBA ont été constants, l'Allemand passant de 8,2 points par match au cours d'une première saison difficile à 17,5 en 1999-2000 et faisant encore mieux cette année avec des schémas de jeu beaucoup plus faits pour utiliser ses qualités.

"C'est une menace constante avec ou sans la balle, il est athlétique, il est grand et en plus il a du talent", a fait remarquer Allan Houston, la vedette des New York Knicks. "Regardez le chemin parcouru par Dallas comme équipe. Les Mavericks ont fait beaucoup de progrès et il les a aidés à gagner un paquet de matches".

Comparé à Larry Bird

Nowitzki, qui plus jeune idolâtrait Scottie Pippen, l'ex-lieutenant de Michael Jordan dans la grande équipe des Chicago Bulls, a souvent été comparé à Larry Bird, l'ancienne grande vedette des Celtics de Boston. Un parallèle qu'il réfute. "Je n'aime pas cette comparaison, dit-il. Bird est un des plus grands joueurs de tous les temps et moi je débute à peine. Ce n'est vraiment pas juste pour lui".

Don Nelson, l'entraîneur de Dallas, qui lui avait servi de mentor lors de ses débuts américains, ne doute pas de l'avenir du jeune Allemand. "C'est le joueur de 19 ans le plus doué que j'ai jamais vu, a-t-il souligné. Et je ne parle pas seulement de l'Europe".

Nowitzki sait tout ce qu'il doit à son Nelson dans son épanouissement sous le ciel de Dallas. "Il a toujours été mon supporteur numéro un, reconnaît-il, même quand j'éprouvais des difficultés. Il a toujours su me redonner confiance. C'est lui qui m'a remis dans le cinq de départ en me disant 'montre ce que tu sais faire'. Quand je suis arrivé d'Europe, j'étais intimidé et je ne parlais pas beaucoup. Maintenant je suis bien plus confortable. Et comme équipe nous nous amusons beaucoup. Tout le monde s'entend avec tout le monde".