Incompréhension entre NBA et le reste du monde
Basketball lundi, 4 sept. 2006. 12:18 mercredi, 11 déc. 2024. 09:33
SAITAMA (AFP) - Avec l'internationalisation des championnats, on aurait pu penser que la NBA et le reste du monde allaient commencer à s'entendre, mais le Mondial-2006 de basketball au Japon a illustré que les deux univers continuaient à parler un langage différent.
Ce malentendu persistant s'est évidemment traduit d'abord par le nouvel échec - autant sur le fond que sur la forme - de l'équipe américaine qui, pour la troisième fois de suite, n'a pas atteint la finale d'une compétition planétaire.
Avant le tournoi nippon, elle avait pourtant promis que cette fois on ne l'y reprendrait plus. Qu'elle avait analysé ses erreurs passées et compris ce qu'il fallait faire pour retrouver sa place sur le trône du basket mondial.
Pendant tout l'été, l'humilité a été le maître mot, à un point que ça en devenait ridicule, notamment lorsque l'entraîneur Mike Krzyzewski chantait les louanges d'équipes comme la Chine ou le Porto Rico au premier tour du Mondial.
On a commencé alors à se demander si ces belles intentions n'étaient pas tout simplement des belles paroles en l'air. On en a eu la confirmation après la défaite en demi-finale contre la Grèce, lorsque Krzyzewski a fini par lâcher deux aveux hallucinants.
Un, les Etats-Unis n'avaient jamais supervisé l'équipe grecque, pourtant un des favoris, avant le début du Mondial, ce qui dans un sport aussi tactique que le basket frise la faute professionnelle.
Deux, ils ne connaissaient visiblement aucun joueur grec par son nom. Même l'entraîneur les appelait en conférence de presse par leur numéro de maillot.
Finale snobée
"Le 7 nous a fait très mal en deuxième mi-temps", a notamment commenté Krzyzewski en parlant de Spanoulis, qui jouera en NBA la saison prochaine. A l'entendre, on avait du mal à croire qu'on était dans un Championnat du monde et encore moins au stade des demi-finales.
Au vu de ces aveux, les soupirs de pénitence des joueurs américains ("les autres ont progressé", "on a compris ce qu'il nous restait à faire",...) sont forcément tombés un peu à plat, d'autant qu'ils ont superbement snobé la finale pour rentrer au plus vite au pays.
"On a encore beaucoup de choses à apprendre", a déclaré Krzyzewski. En effet, mais encore faut-il s'en donner les moyens.
A côté des difficultés du Team US à saisir le contexte international, on a pu observer une deuxième grande incompréhension, entre les équipes nationales et les clubs NBA.
Ces derniers, échaudés par les blessures du Français Tony Parker et Pau Gasol, ont commencé à laisser entendre que les sélections devraient peut-être faire sans leur stars dans le futur.
Vautours
A l'opposé, le Mondial a été marqué par la charge violente de l'entraîneur de l'équipe turque, Bogdar Tanjevic, contre les franchises américaines, qu'il a comparées à des vautours pillant le basket mondial.
Le sélectionneur français Claude Bergeaud a lui aussi fait part de son inquiétude de voir le jeu de certaines équipes - dont la sienne - s'appauvrir avec le départ de plus en plus fréquent et de plus en plus précoce des jeunes talents en NBA.
Il redoute qu'avec le culte du défi individuel qui prime aux Etats-Unis, les joueurs européens tombent à leur tour dans un jeu unidimensionnel, sans aucun sens tactique, d'autant qu'ils partent le plus souvent sans avoir terminé leur apprentissage.
Aujourd'hui, presque toutes les équipes nationales possèdent au moins un joueur NBA. Le plus souvent c'est même la grande vedette de l'équipe.
Avec la poursuite de l'exode massif en NBA, l'éventuelle installation de franchises sur d'autres continents, la puissance économique de la grande ligue, cette tendance ne devrait pas s'infléchir dans un proche avenir.
Ce qui amène à se demander si un jour on ne jouera pas avec les règles NBA, plus adaptées aux situations de "un contre un", dans les compétitions internationales. Au moins, les Etats-Unis auraient plus de chances de gagner à nouveau.
Ce malentendu persistant s'est évidemment traduit d'abord par le nouvel échec - autant sur le fond que sur la forme - de l'équipe américaine qui, pour la troisième fois de suite, n'a pas atteint la finale d'une compétition planétaire.
Avant le tournoi nippon, elle avait pourtant promis que cette fois on ne l'y reprendrait plus. Qu'elle avait analysé ses erreurs passées et compris ce qu'il fallait faire pour retrouver sa place sur le trône du basket mondial.
Pendant tout l'été, l'humilité a été le maître mot, à un point que ça en devenait ridicule, notamment lorsque l'entraîneur Mike Krzyzewski chantait les louanges d'équipes comme la Chine ou le Porto Rico au premier tour du Mondial.
On a commencé alors à se demander si ces belles intentions n'étaient pas tout simplement des belles paroles en l'air. On en a eu la confirmation après la défaite en demi-finale contre la Grèce, lorsque Krzyzewski a fini par lâcher deux aveux hallucinants.
Un, les Etats-Unis n'avaient jamais supervisé l'équipe grecque, pourtant un des favoris, avant le début du Mondial, ce qui dans un sport aussi tactique que le basket frise la faute professionnelle.
Deux, ils ne connaissaient visiblement aucun joueur grec par son nom. Même l'entraîneur les appelait en conférence de presse par leur numéro de maillot.
Finale snobée
"Le 7 nous a fait très mal en deuxième mi-temps", a notamment commenté Krzyzewski en parlant de Spanoulis, qui jouera en NBA la saison prochaine. A l'entendre, on avait du mal à croire qu'on était dans un Championnat du monde et encore moins au stade des demi-finales.
Au vu de ces aveux, les soupirs de pénitence des joueurs américains ("les autres ont progressé", "on a compris ce qu'il nous restait à faire",...) sont forcément tombés un peu à plat, d'autant qu'ils ont superbement snobé la finale pour rentrer au plus vite au pays.
"On a encore beaucoup de choses à apprendre", a déclaré Krzyzewski. En effet, mais encore faut-il s'en donner les moyens.
A côté des difficultés du Team US à saisir le contexte international, on a pu observer une deuxième grande incompréhension, entre les équipes nationales et les clubs NBA.
Ces derniers, échaudés par les blessures du Français Tony Parker et Pau Gasol, ont commencé à laisser entendre que les sélections devraient peut-être faire sans leur stars dans le futur.
Vautours
A l'opposé, le Mondial a été marqué par la charge violente de l'entraîneur de l'équipe turque, Bogdar Tanjevic, contre les franchises américaines, qu'il a comparées à des vautours pillant le basket mondial.
Le sélectionneur français Claude Bergeaud a lui aussi fait part de son inquiétude de voir le jeu de certaines équipes - dont la sienne - s'appauvrir avec le départ de plus en plus fréquent et de plus en plus précoce des jeunes talents en NBA.
Il redoute qu'avec le culte du défi individuel qui prime aux Etats-Unis, les joueurs européens tombent à leur tour dans un jeu unidimensionnel, sans aucun sens tactique, d'autant qu'ils partent le plus souvent sans avoir terminé leur apprentissage.
Aujourd'hui, presque toutes les équipes nationales possèdent au moins un joueur NBA. Le plus souvent c'est même la grande vedette de l'équipe.
Avec la poursuite de l'exode massif en NBA, l'éventuelle installation de franchises sur d'autres continents, la puissance économique de la grande ligue, cette tendance ne devrait pas s'infléchir dans un proche avenir.
Ce qui amène à se demander si un jour on ne jouera pas avec les règles NBA, plus adaptées aux situations de "un contre un", dans les compétitions internationales. Au moins, les Etats-Unis auraient plus de chances de gagner à nouveau.