Ismaël Diouf : un été chez les pros
Tous les matchs locaux de l'Alliance cette saison seront présentés sur les plateformes de RDS.
MONTRÉAL – Ismaël Diouf est touché. Droit au cœur.
Les éloges ont beau fuser de partout pour l'étoile du Rouge et Or de l'Université Laval depuis qu'il a conduit les siens à la conquête du Championnat canadien la plus inattendue de l'histoire du basketball universitaire, il ne s'y s'habitue pas encore.
Lundi, durant une journée médias tenue par l'Alliance de Montréal, c'est attablé devant un micro où plusieurs de ses nouveaux coéquipiers se sont succédé que la recrue a tendu l'oreille aux louanges d'un visage familier.
Dwight Walton, membre de l'équipe canadienne qui a participé aux Jeux olympiques de 1988 à Séoul, connaît bien le longiligne ailier de 6 pi 9 po. À titre d'entraîneur adjoint des Stingers de Concordia, il l'a affronté dans le RSEQ au fil des deux dernières saisons.
« Sois fier de tes accomplissements. Sois fier d'avoir été le tout premier choix du repêchage de la Ligue élite canadienne de basketball (LECB). Ç'a été un plaisir d'être un témoin de ton développement et j'ai hâte de voir où ça te mènera. La LECB, ce n'est que le début. »
Cet été chez les pros, ce n'est en effet que le commencement pour Diouf. Ses minutes de jeu dans la rotation seront peut-être limitées, mais son statut de joueur de développement U Sports lui assure à tout le moins d'acquérir une précieux savoir aux côtés de vétérans et d'entraîneurs expérimentés avant de retourner à Québec l'automne prochain pour sa troisième saison universitaire.
« Ce sera un visage qu'on va voir beaucoup dans les années à venir, mais il faut faire preuve de patience et ne pas trop lui en mettre sur les épaules », a prêché Walton, également analyste des matchs de l'Alliance à l'antenne de la station de radio TSN 690.
« Mais est-ce qu'il mérite d'être avec l'Alliance présentement? Oui, à 1000 %. »
Du D2 aux professionnels
Le cours de la carrière de Diouf a changé en l'espace d'à peine trois jours, les 8, 9 et 10 mars dernier.
À titre d'hôte du 8 Ultime, le tournoi de fin d'année du circuit universitaire canadien, le Rouge et Or accueillait alors sur le plancher du PEPS la crème du pays. Avec un dossier de 6-10 en saison régulière et l'étiquette de 8e tête de série, les Lavallois n'en faisaient pas exactement partie.
Une perception que Diouf s'est empressé de modifier.
Mené par les 18,3 points et 11,7 rebonds que l'athlète de 22 ans a amassés en moyenne au fil des trois matchs de la compétition, le Rouge et Or a coup sur coup fait tomber les Vikes de l'Université Victoria (no 1), les Tigers de l'Université Dalhousie (no 4) et les Gaels de l'Université Queen's (no 2), remportant le premier titre de son histoire, le premier pour une université francophone.
Un mois jour pour jour après avoir été nommé joueur par excellence du 8 Ultime, Diouf était sélectionné au tout premier rang du repêchage de la LECB par le directeur général de l'Alliance Joel Anthony.
Depuis, l'athlète natif de Saint-Jean-sur-Richelieu a visité des écoles de la région de Québec avec l'Alliance pour partager son parcours et multiplié les entrevues. La semaine dernière, à son arrivée à Montréal en prévision du camp d'entraînement des Alliés, il s'est notamment arrêté dans les studios de RDS pour un entretien présenté durant l'entracte d'un match des séries de la NBA.
Une ascension soudaine qui n'est pas sans donner le vertige.
« Au début, ça faisait un peu peur, a reconnu Diouf en début de semaine. Je me retrouvais soudainement avec de la pression. Mais au final, ça me motive à travailler encore plus fort pour être prêt pour la LECB. Dans les dernières semaines, j'ai donc juste travaillé sur mon basketball et mon physique. »
« Ça toujours été mon but [de jouer chez les professionnels]. Je savais que j'avais vraiment beaucoup de défis à relever. [...] C'est arrivé un peu plus tôt que je pensais, mais je suis vraiment content », s'est réjoui celui qui évoluait dans rangs collégiaux de division 2 avec les Géants du Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu il y a deux ans à peine.
« Même si je viens d'un programme de division 2, j'ai réalisé que je suis capable de jouer contre des pros, contre d'excellents joueurs, et de remporter un championnat national. Même si le D2 est un niveau plus bas, ça n'a pas d'importance, les gars du D2 ont du talent et ils peuvent faire de grandes choses. »
Ismaël Diouf
Compétition québécoise
À l'Auditorium de Verdun, où s'est ouvert mardi le camp d'entraînement de l'Alliance, Diouf côtoie deux autres Québécois sélectionnés au dernier repêchage : Bahaïde Haïdara et Renoldo Robinson.
Selon les règles en vigueur dans la LECB, chaque équipe est tenue d'intégrer au moins un joueur de développement U Sports ou un joueur international dans sa formation active. Jusqu'à trois joueurs de développement peuvent en faire partie. Au terme de la saison, ces espoirs sont libérés de leurs engagements avec leurs clubs respectifs et sont de nouveau admissibles au repêchage l'année suivante.
Haïdara – qui est de retour avec l'Alliance pour une deuxième saison de suite après terminé sa carrière universitaire – et Robinson sont identifiés par le club comme des joueurs évoluant au poste de meneur. Cela pourrait jouer en faveur de Diouf, un ailier athlétique de grand gabarit capable de protéger l'anneau et de marquer des trois niveaux.
« C'est vraiment une bonne occasion de développement pour mon futur basket et ça ne peut que me donner l'opportunité d'apprendre ce qu'un pro est et ce qui me reste à travailler pour en devenir un. »
L'Alliance jouera lancera sa saison le 23 mai prochain à Vancouver face aux Bandits. L'ouverture locale aura quant à elle lieu le 30 mai contre les Stingers d'Edmonton.