Pendant que l'équipe de France de basket-ball prépare les jeux Olympiques à Biarritz, Jérôme Moïso, le deuxième Français à évoluer dans la NBA, pense à sa première saison professionnelle à Boston.

En juillet, Moïso, 22 ans, a décliné une éventuelle sélection en équipe de France pour les Jeux Olympiques de Sydney. Mais ce refus ne s'apparente pas à une envie soudaine de renier les structures fédérales françaises qui l'ont formé pendant quatre ans à l'INSEP. Le Guadeloupéen né à Paris a un challenge tout aussi énorme à relever et il doit s'y préparer dès maintenant.

"La NBA prime actuellement pour moi, je dois m'engager à fond dans le programme établi par mon nouveau coach, Rick Pitino, explique Moïso, repêché N.11 en juin par les Celtics de Boston, le club le plus titré de la NBA. A partir du moment où on me donne un programme spécifique dès début août, je dois le respecter".

"Pour cette année, je dois passer l'éponge sur l'équipe de France, mais lorsque mon intégration sera réussie en NBA ce sera plus facile de jouer pour mon pays," poursuit le joueur.

Pourtant, cet ailier de 2,09 m et 105 kg aurait pu apporter beaucoup à l'équipe de France, déjà privée de Tariq Abdul-Wahad, l'autre Français dans la NBA. D'autant qu'il connaît le groupe pour l'avoir côtoyé lors de l'Euro-97, où il était tout juste âgé de 19 ans.


Sacrifice olympique
"Bon scoreur, sachant marquer quand il le faut", celui qui vient de passer deux ans en Californie dans la prestigieuse université UCLA sait aussi qu'il peut être un bon défenseur. Pour cela, il doit pourtant prendre du poids et être plus performant en endurance et physiquement, et gommer une certaine nonchalance, surtout sur les parquets où l'agressivité est une vraie qualité.

De retour à Los Angeles cette semaine, après un crochet par la France, Moïso, qui signera son contrat d'environ 1 million de dollars (un peu plus de 7 millions de francs) vers la mi-août, a retrouvé un entraîneur personnel de l'université californienne pour travailler son physique en vue des matches de préparation, qui commencent au début du mois d'octobre, avec son nouveau club.

Alors, plutôt que d'accompagner les Français à Sydney et de "débuter la saison NBA fatigué", il préfère s'installer à Boston dès septembre pour être sûr d'avoir ses marques dans une ville qu'il ne connaît pas encore. Quitte à "sacrifier" le rendez-vous olympique.

Il regardera donc ses compatriotes sur les parquets australiens en septembre, mais pour se consoler, il pensera sûrement à l'objectif personnel que lui a fixé l'entraîneur de Boston: devenir la recrue de l'année. Alors, Sydney sera bien loin.