MADRID - Avant même le début samedi de la Coupe du monde de basketball, les deux derniers vainqueurs, les États-Unis, sacrés en 2010, et l'Espagne, titrée en 2006 et qui évoluera sur son sol, paraissent destinés à se retrouver en finale.

Pour se donner encore plus de chances de voir se concrétiser cette finale idéale, la Fédération internationale (FIBA) a retoqué la formule de la compétition afin de faire en sorte que ces deux nations ne puissent en aucun cas se croiser plus tôt.

Ces deux pays, qui dominent le basket international depuis huit ans, ne se présentent pas dans les mêmes dispositions. L'Espagne peut compter sur toutes ses forces vives, avec le retour de son totem Pau Gasol. Les États-Unis alignent une « Dream Team » qui n'en a que le nom, tant les absents de marque sont légion.

Absent de l'Euro 2013, où l'Espagne avait été battue en demi-finales par la France avant de décrocher le bronze, Pau Gasol est presque la garantie d'une médaille pour la « Roja ».

Depuis ses débuts en sélection en 2001, l'intérieur, qui a quitté cet été les Lakers de Los Angeles pour les Bulls de Chicago, a décroché huit médailles en dix compétitions internationales, dont l'or au Mondial 2006 et aux Euros 2009 et 2011, et l'argent aux Jeux olympiques de 2008 et 2012.

Avec son frère Marc et Serge Ibaka, deux autres vedettes de la NBA, il forme le meilleur trio d'intérieurs au monde. Et l'Espagne a également pléthore de talents sur les ailes et à l'arrière, avec notamment Juan Carlos Navarro.

Les États-Unis affaiblis

Autre pilier avec Pau Gasol de la génération des « ninos de oro », sacrés champions d'Europe juniors en 1998, Navarro pourrait vivre sa dernière campagne sous le maillot national, son corps ne lui laissant à 34 ans plus guère de répit.

La motivation est extrême pour les coéquipiers de Pau Gasol, auxquels il ne manque plus qu'une chose: une victoire dans une grande compétition sur les États-Unis, victorieux de l'Espagne en finale des deux derniers Jeux.

L'occasion n'aura sans doute jamais été aussi belle, tant ces derniers sont affaiblis, ne pouvant compter sur LeBron James, Kevin Durant, Carmelo Anthony, Chris Paul, Blake Griffin, Russell Westbrook, Kevin Love et bien d'autres encore, qui ont préféré rester au repos cet été.

Derrick Rose, qui sort de deux saisons presque blanches en raison de blessures au genou, Stephen Curry, Kyrie Irving et James Harden, sont les têtes d'affiche de l'équipe américaine.

Les États-Unis n'ont jamais été champions du monde deux fois d'affilée. Mais ils peuvent compter sur le génie de leur entraîneur Mike Krzyzewski, qui n'a perdu qu'un match, face à la Grèce au Mondial-2006, depuis sa prise de fonctions en 2005.

La France sans Parker

Placés dans la partie de tableau de loin la plus facile, les Américains ont la voie quasiment dégagée jusqu'à la finale. Seule la Lituanie, finaliste de l'Euro 2013, mais très diminuée par la blessure tardive de son meneur titulaire Mantas Kalnietis, paraît susceptible de rivaliser un tant soit peu.

Placée dans le même groupe que l'Espagne, la France, championne d'Europe en titre, aurait elle aussi compté au rang des grands prétendants à la victoire finale si elle avait été au complet.

Mais elle est sévèrement diminuée par l'absence de quatre joueurs de la NBA : Joakim Noah (Chicago), Alexis Ajinça (Nouvelle-Orléans), Kevin Séraphin (Washington) et surtout Tony Parker (San Antonio).

Le meneur, sacré champion de la NBA pour la quatrième fois en juin, a été laissé au repos par l'encadrement français, qui a jugé plus sage de le préserver pour l'Euro 2015 et les Olympiques de 2016.

Sans leur meilleur joueur, les Français seront très heureux de mettre les pieds sur le podium. Mais d'autres ambitieux, à commencer, par le Brésil, la Serbie et la Croatie, voire l'Argentine et la Grèce, rôdent dans cette même partie de tableau.