L'Alliance de Montréal dresse un bilan positif de sa première saison dans la LECB
MONTRÉAL – Même si les succès sur le parquet n'ont pas été particulièrement nombreux, la direction et les joueurs de l'Alliance de Montréal ont néanmoins tiré un bilan extrêmement positif de cette première campagne dans la Ligue élite canadienne de basketball (LECB), mardi.
L'Alliance a conclu sa saison lundi soir avec un dossier de 4-16 pour terminer au 10e et dernier rang du classement général et a été évidemment exclu des séries éliminatoires qui culmineront avec la tenue de la fin de semaine de championnat à compter du 12 août à la Place TD d'Ottawa.
Les difficultés sportives de l'Alliance ne l'ont cependant pas empêché de faire courir les foules avec une moyenne de 2900 partisans par match présenté à l'Auditorium de Verdun, un sommet dans la LECB. Cela a d'ailleurs incité la vice-présidente opérations de l'équipe Annie Larouche à dire que cette campagne inaugurale « est une belle histoire qui a commencé pour longtemps ».
« Depuis le début, les gens nous disaient qu'ils étaient intéressés, qu'ils avaient hâte de voir du basket et c'était vrai, a mentionné Larouche aux journalistes à l'occasion du bilan de l'équipe. Nous avons malheureusement terminé en 10e position, mais à notre dernier match, alors que nous étions déjà éliminés, nous avons quand même fait salle comble et cela signifie beaucoup. »
« Cette première saison a été remplie de hauts et de bas, mais nous avons toujours pu compter sur le support de nos partisans, a ajouté le directeur général et ancien joueur de la NBA Joel Anthony. Gagne ou perd, c'est toujours la même chose. Nous sommes tellement contents. »
Les intervenants qui ont défilé devant les membres de la presse ont été unanimes à ce sujet : l'ambiance qui régnait à l'Auditorium de Verdun les jours de match était vraiment particulière.
« Ç'a été une très belle expérience de pouvoir jouer devant ma famille, a reconnu le vétéran meneur Hernst Laroche. Les gens ont pu voir le genre de calibre qu'offre la [LECB]. C'est un niveau juste en bas de la G League, qui est vraiment très forte. La [LECB], c'est une top ligue. »
« J'ai déjà parlé avec beaucoup de personnes qui prétendent qu'il s'agit de la meilleure ambiance de la ligue et qui aimeraient la vivre, a continué Anthony. Ça va nous aider quand nous allons regarder pour des joueurs. Nous sommes vraiment dans une bonne situation. »
Un manque d'expérience?
L'Alliance n'avait pas forcément connu un mauvais départ en gagnant trois de ses cinq premiers matchs, mais tout s'est écroulé par la suite avec une série de huit défaites et une autre de six pour clore la saison. Entre les deux, le club a dû se contenter d'une maigre victoire, le 11 juillet.
Les blessures et les nombreux changements qu'elles impliquent sont notamment en cause, mais il n'y a pas que cela qui explique pourquoi l'Alliance n'a pas réussi à enlever sa part de matchs.
« Nous nous sommes déjà entraînés à 8 sur un groupe de 14-15 et même 16 joueurs, a d'abord rappelé l'entraîneur-chef Vincent Lavandier. Mais nous avons manqué de maturité, de constance et de régularité. Nous le voyions à l'entraînement et ensuite pendant les matchs.
« Si je pouvais résumer la saison en un mot : apprentissage. Ç'a été beaucoup d'apprentissage pour tout le monde. D'un autre côté, nous savions au départ que nous voulions construire une équipe de développement avec de jeunes joueurs qui étaient là pour apprendre leur métier. »
Laroche, qui était l'un des deux capitaines de l'Alliance, et Lavandier ont fait remarquer que de nombreux joueurs en étaient à une première expérience dans l'univers du basket professionnel.
« C'est vraiment différent de l'université alors qu'il n'y a personne pour te dire d'aller faire de la musculation ou de prendre 100 ou 200 shots après l'entraînement, a précisé Laroche, qui retournera jouer en Tunisie à l'automne. Il n'y a vraiment personne pour te dire quoi faire... »
« Je ne suis pas sûr qu'en deux mois et demi, les joueurs ont la capacité d'apprendre ce métier de professionnel, a renchéri Lavandier. Ils auront besoin de plus de temps, peut-être dans un registre européen, où il y a de huit à dix entraînements, mais qu'un seul match par semaine.
« Pour devenir de meilleurs professionnels, ils doivent apprendre à se prendre en charge eux-mêmes et apprendre à se préparer autant physiquement que mentalement. L'entraînement avec le staff a ultimement ses limites, parce qu'il n'est qu'entre deux et quatre heures par jour. »
Lavandier a exprimé le désir de poursuivre ce qu'il avait commencé, tandis qu'Anthony a indiqué qu'il allait s'asseoir avec le Français cet automne pour discuter de son avenir. « La première année, c'est toujours compliqué, a conclu Lavandier. Il faut de la continuité pour progresser. »