SAITAMA (AFP) - L'Espagne s'est qualifiée pour la finale du Mondial-2006 de basket-ball, en battant l'Argentine d'extrême justesse 75 à 74 (mi-temps: 40-38) en demi-finales, vendredi à Saitama.

Elle sera opposée dimanche dans une finale 100% européenne à la Grèce, vainqueur plus tôt des Etats-Unis (101-95).

Ce sera la sixième fois que deux équipes du Vieux Continent se disputent la finale d'un Championnat du monde. Lors des cinq précédents (en 1967, 1974, 1978, 1990 et 1998), l'affiche opposait à chaque fois la Russie (ou URSS) à la Serbie-Monténégro (ou Yougoslavie).

L'Espagne, dont le meilleur résultat toutes compétions confondues est une médaille d'argent aux JO-1984, est donc assurée de remporter sa première médaille dans un Championnat du monde.

L'Argentine, championne olympique et vice-championne du monde en titre, affrontera, elle, les Américains pour la médaille de bronze.

La sélection ibère s'est imposée au terme d'une partie extrêmement tendue et accrochée. L'Argentin Andres Nocioni avait la balle de match en main, lorsque, à trois secondes de la fin, il a dégainé à trois points. Mais le ballon a ripé sur l'arceau, envoyant les Espagnols au paradis.

Ceux-ci ont fait la course en tête à partir de la quinzième minute (31-30), une fois digéré un départ catastrophique (2-13). Toujours devant, ils ne parvenaient cependant jamais à décrocher des Argentins, pourtant très nerveux.

Surexcités

Chaque décision d'arbitrage un tant soit peu litigieuse a provoqué aussitôt un envahissement du terrain par tout le banc sud-américain.

Surexcités à l'image de Scola et Nocioni, les Argentins ont ainsi écopé d'un nombre conséquent de fautes personnelles. Delfino a été disqualifié pour cinq fautes après seulement... douze minutes passées sur le terrain.

Cela ne les a pas empêchés de revenir dans le match au moment même où l'Espagne avait creusé un premier écart conséquent (65-56, 33e). Ginobili, plus adroit à trois points (4/9) qu'à deux (2/12!), ramenait les siens dans le sillage (69-67) à deux minutes de la fin.

Menée depuis la 22e minute, l'Argentine égalisait même à 21 secondes de la fin par Scola (74-74). En face Calderon ratait l'un de ses deux lancers et ça commençait soudain à sentir très bon pour le champion olympique.

Mais Nocioni manqua la cible d'un rien sur la dernière action. A quoi ça tient parfois...

Les déclarations du match

Manu Ginobili (joueur de l'équipe d'Argentine): "C'est très dur. On était si près ! On avait une grande opportunité de gagner ce match. On devrait être là en ce moment à fêter notre qualification pour la finale. Mais ça fait partie d'une carrière de joueur. J'ai connu pire. Il faut qu'on garde la tête haute. On pourra se servir de ce tournoi pour rebondir. Le basket-ball offre des revanches. Je suis triste mais fier de mon équipe."

Jose Manuel Calderon (joueur de l'équipe d'Espagne): "C'est historique. Ca va être une superbe finale, la Grèce est une bonne équipe. On les respecte beaucoup. C'est un collectif. Ils ont battu les Etats-Unis et doivent penser qu'ils peuvent gagner contre nous. Mais nous on peut jouer encore un peu mieux que ça. Maintenant on doit faire avec la blessure de Pau (Gasol). J'espère qu'on aura de bonnes nouvelles. Tout le monde a essayé de le réconforter. On peut bien jouer sans lui, mais on va essayer de jouer avec lui."

Jorge Garbajosa (joueur de l'équipe d'Espagne): "Si Pau (Gasol) ne peut pas jouer, on fera au mieux. On peut bien jouer à onze aussi. Mais attendons de voir s'il peut jouer dimanche."

Juan Carlos Navarro (joueur de l'équipe d'Espagne): "On a le temps pour préparer la finale. On verra ce qui se passe. La journée de repos de demain va faire du bien à tout le monde."

Sergio Hernandez (sélectionneur de l'équipe d'Argentine): "On avait une superbe opportunité de gagner ce match avec Nocioni, notre meilleur shooteur. Mais on a échoué. L'Espagne nous a beaucoup gênés avec sa défense très agressive à un contre un. On ne s'est jamais senti à l'aise dans cette rencontre. On a perdu contre une superbe équipe."

Pepu Hernandez (sélectionneur de l'équipe d'Espagne): "L'Argentine nous a obligés à jouer à un niveau qu'on n'avait encore jamais atteint. Elle a joué de façon incroyable. On a eu une avance de neuf points (33e) mais cela n'a pas suffi. Si on doit jouer la finale sans Pau (Gasol), ça fait une grosse différence. Mais on jouera quand même en confiance. On devra se rappeler comment on a fait pour parvenir jusqu'en finale. Peut-être onze joueurs suffiront."

Le match en quelques lignes

A Saitama (Super Arena): Espagne bat Argentine 75 à 74 (score des quarts-temps: 15-21, 25-17, 20-18, 15-18)
Arbitres: MM. Brazauskas, Carrion et Bachar
Spectateurs: 17.000 environ

Espagne: 22 paniers (dont 6 sur 20 à 3 pts) sur 50 tirs (44%) - 25 LF sur 33 tentés - 36 rebonds (P. Gasol 11) - 11 passes décisives (Navarro 5) - 3 contres (P. Gasol 3) - 6 interceptions - 18 balles perdues - 22 fautes personnelles
Marqueurs: P. Gasol (19), Fernandez (4), Cabezaz (2), Navarro (4), Calderon (7), Reyes (2), Jimenez (4), S. Rodriguez (14), B. Rodriguez (0), Mumbru (0), Garbajosa (19)

Argentine: 24 paniers (dont 13 sur 33 à 3 pts) sur 67 tirs (36%) - 13 LF sur 19 tentés - 37 rebonds (Scola et Oberto 8) - 11 passes décisives (Ginobili 4) - 1 contre - 6 interceptions - 14 balles perdues - 29 fautes personnelles
Marqueurs: Scola (8), Ginobili (21), Sanchez (13), Oberto (2), Herrmann (6), Delfino (3), Prigioni (0), Nocioni (15), Wolkowyski (6)