(RDS) - La Grèce a surpris les États-Unis en signant une victoire de 101-95 lors des demi-finales du Championnat du monde de basketball, vendredi à Saitama au Jaopn.

Le champion d'Europe, dont le meilleur résultat dans un Mondial était une quatrième place en 1998, sera opposé dimanche en finale à l'Espagne, tombeuse de l'Argentine dans l'autre demi-finale.

Les Etats-Unis affronteront, samedi, l'Argentine pour la médaille de bronze.

Après avoir été humiliés lors du Mondial-2002 à domicile (sixièmes) et aux JO-2004 d'Athènes (troisièmes), c'est donc une nouvelle sévère désillusion pour le Team USA.

Les Américains n'étaient venus au Japon que dans un seul but: effacer ces déboires et remporter enfin leur quatrième titre mondial, le premier depuis 1994.

Pour cela, ils avaient effectué une préparation beaucoup plus sérieuse que les années précédentes, affichant une humilité et une modestie inédites depuis des lustres.

Mais ils ont vécu encore et toujours le même cauchemar, cette fois face au champion d'Europe grec qui, à défaut d'avoir les meilleurs joueurs, a montré qu'il avait la meilleure équipe.

Surtout, les Grecs n'ont jamais paniqué, ni au début lorsque, dépassés par la valeur athlétique des Américains, ils ont rapidement été menés de douze points (33-21, 12e).

Ni à la fin, lorsqu'ils ont résisté au finish furieux des Etats-Unis avec un calme olympien, réussissant notamment leurs sept derniers lancers francs.

Affolés

Entre-temps, ils avaient tranquillement compensé leur mise en route laborieuse, en se faisant porter par un Schortsianitis déchaîné.

Menés de douze points, ils ont infligé aussitôt un terrible 22-5 en sept minutes à des Américains affolés comme des petits agneaux.

Avec un Papaloukas magistral à la baguette et une adresse insolite à trois points, les Grecs étendaient leur règne dans le troisième quart-temps complètement débridé, où les joueurs américains commençaient de plus en plus à faire n'importe quoi.

Au lieu de réagir en équipe, ils s'en sont remis aux exploits personnels qui finissaient le plus souvent... droit dans le mur.

Tentant le tout pour le tout en périphérie, ils arrivaient néanmoins à revenir petit à petit, jusqu'à se rapprocher à quatre points (95-91) à trente-six secondes de la fin sur un panier primé de Hinrich.

Mais les Grecs restaient solides aux lancers francs pour bouter hors du Mondial le grand favori de la compétition.

Cela faisait très longtemps que les Grecs n'avaient plus encaissé autant de points. Mais jamais, ils ne s'étaient autant couverts de gloire.

Les déclarations du match

Panagiotis Yannakis (entraîneur de la Grèce): "Je dois remercier mes joueurs, ils ont fait quelque chose d'incroyable. On avait la foi, on y croyait vraiment. On n'a jamais perdu notre concentration. On a montré qu'en basket, il n'est pas seulement question de dribbler et de shooter. Nos joueurs jouent ensemble, j'espère que cette victoire les unira encore plus. Je suis fier d'eux: ils ont du caractère."

Mike Krzyzewski (entraîneur des Etats-Unis): "Les Grecs ont fait un grand match, avec beaucoup d'esprit d'équipe. Ils ont du coeur et une grande solidarité. On a perdu contre une grande équipe. Nous aussi, j'endosse la responsabilité de cette défaite. On a encore beaucoup de choses à apprendre dans le jeu international."

Carmelo Anthony (joueur de l'équipe des Etats-Unis): "C'est un choc pour nous. On était venus avec la mentalité de gagner le titre. Malheureusement les Grecs ont pris le large en deuxième mi-temps et ne se sont jamais retournés. Ils ont joué très dur du début à la fin. On a essayé de changer et de mettre nos grands en défense mais cela n'a pas marché. Il nous reste un match à jouer. Ce n'est pas la fin du monde. On fera le métier."

Dimos Dikoudis (joueur de l'équipe de Grèce): "C'est un grand jour pour nous. Tout le monde nous disait que c'était un rêve de battre les Etats-Unis. J'étais confiant, malgré le mauvais départ, je me disais qu'on allait avoir l'occasion de retourner la partie en notre faveur."

Dimitris Diamantidis (joueur de l'équipe de Grèce): "A Belgrade, on a eu une médaille d'or (à l'Euro-2005), ici on n'y est pas encore. Je n'ai pas été impressionné plus que ça par le jeu d'attaque des Américains."

Antonis Fotsis (joueur de l'équipe de Grèce): "On a gagné parce qu'on était mieux préparés pour cette rencontre. On était tous persuadés qu'on pouvait y arriver. Personne ne disait qu'on allait gagner, mais tout le monde y croyait. Mais quelque part c'est quand-même incroyable."

Mihalis Kakiouzis (joueur de l'équipe de Grèce): "On ne veut pas s'arrêter en si bonne route. Maintenant qu'on est en finale, on a envie de finir le travail, peu importe l'adversaire, il reste un seul match à gagner. Aujourd'hui, on n'a rien fait de différent par rapport aux matches précédents, on a utilisé les mêmes recettes, tout le monde savait ce qu'il avait à faire."

Le match en quelques lignes

A Saitama (Super Arena): Grèce bat Etats-Unis 101 à 95 (score des quarts-temps: 14-20, 31-21, 32-24, 24-30)
Arbitres: MM. Facchini, Maranho et Belosevic
Spectateurs: 20.000 environ

Grèce: 35 paniers (dont 8 sur 18 à 3 pts) sur 56 tirs (63%) - 23 LF sur 33 tentés - 28 rebonds (Kakiouzis 6) - 19 passes décisives (Papaloukas 12) - 1 contre - 4 interceptions - 12 balles perdues - 25 fautes personnelles
Marqueurs: Papaloukas (8), Schortsianitis (14), Spanoulis (22), Vasilopoulos (0), Fotsis (9), Hatzivrettas (2), Dikoudis (8), Tsartsaris (3), Diamantidis (12), Papadopoulos (8), Kaziouzis (15)

Etats-Unis: 33 paniers (dont 9 sur 28 à 3 pts) sur 66 tirs (50%) - 20 LF sur 34 tentés - 34 rebonds (Howard 7) - 17 passes décisives (James 5) - 7 contres - 4 interceptions - 10 balles perdues - 26 fautes personnelles
Marqueurs: Johnson (3), Hinrich (12), James (17), Battier (1), Wade (19), Paul (3), Bosh (3), Howard (10), Brand (0), Anthony (27)