LOS ANGELES - Propriétaires et joueurs de la NBA semblent si loin d'un accord sur le lock-out que l'annulation totale de la saison n'est pas impossible, mais il semble que personne ne veuille arriver à pareille extrémité à cause des lourdes conséquences potentielles.

Si 100 matchs ont été annulés lundi - soit les deux premières semaines d'une saison régulière 2011-2012 qui devait s'ouvrir le 1er novembre -, il est très improbable que le jeu commence le 14 novembre car les négociations sont au point mort, aucune nouvelle réunion n'étant prévue dans l'immédiat.

Mais la vedette des New York Knicks, Amare Stoudemire, s'est voulu rassurant mardi : « Nous trouverons un accord. Il y a tellement d'emplois en jeu. Nous sommes loin du compte mais le plus important c'est que nous y travaillons. »

La NBA était dans la même position en octobre 1998, avec certains des mêmes protagonistes, notamment le commissaire de la Ligue David Stern et le directeur du syndicat des joueurs (NBAPA) Billy Hunter. Le lock-out avait alors duré jusqu'en janvier 1999, soit 204 jours, et la saison avait repris début février.

Pressé par le besoin de caser le plus possible de matchs dans le moins de temps possible, la NBA avait accouché d'une saison médiocre. L'Association avait perdu 464 matchs, soit 32 par équipe (sur une saison de 82 normalement).

« Je pense que ce serait une folie de tuer la saison, estime Billy Hunter, un homme rompu aux négociations avec les patrons de franchise. Nous sortons de la meilleure saison de l'histoire de la NBA (en termes de revenus et d'audiences télé, ndlr) et je ne suis pas sûr que dans un tel contexte économique, la NBA puisse se remettre d'un lock-out qui se prolonge. »

Problèmes de millionnaires

Toujours aux prises avec une crise économique qui les affecte durement, les Américains ne comprendraient pas bien que des millionnaires se déchirent pour savoir comment se partager un gâteau de plusieurs milliards de dollars.

D'autant que le football américain de la NFL, le spectacle sportif no 1 aux États-Unis, qui a vécu trois mois de lock-out, a réussi trouver une solution à temps pour débuter sa saison sans que rien n'y paraisse, alors que son gâteau était deux fois plus plus gros (9 milliards de dollars) que celui de la NBA.

« Il nous a fallu du temps pour nous remettre du lock-out de 1998 et je pense que ça nous prendra plus longtemps encore cette fois, » assure Hunter.

La dernière saison entièrement annulée parmi les sports professionnels majeurs en Amérique du nord date de 2004-2005 en LNH. La popularité du hockey sur glace aux États-Unis en a beaucoup pâti sur le moment. Autre exemple : le baseball a payé les 232 jours de grève de ses joueurs en 1994-95 avec une chute de 20% de la fréquentation des stades d'une saison sur l'autre.

Certains observateurs estiment que l'unité des joueurs, jusque-là sans faille, va être mise à l'épreuve par le fait que les salaire ne vont pas tomber, comme tous les ans à pareille époque, ce qui pourrait faire le jeu des patrons.

« Tout le monde attend que les joueurs plient après avoir raté un chèque ou deux mais ce ne sera pas le cas, ils vont s'accrocher », prévient Hunter.

Les joueurs ne réclament pas plus d'argent dans le cadre d'un nouvel accord collectif de travail (CBA), mais ils essaient de limiter la réduction des coûts prônée par les propriétaires, qui ont perdu de l'argent dans le cadre du précédent CBA et veulent négocier un système de retour aux profits.