MADRID - La France a arraché au courage la première médaille mondiale de son histoire, en bronze, en battant la Lituanie (95-93) après un suspense insoutenable à la Coupe du monde messieurs de basket, samedi à Madrid.

Avec ce premier podium mondial - son meilleur résultat jusque-là était une 4e place en 1954 - la France s'inscrit dans la continuité de sa médaille d'argent à l'Euro-2011 et de son titre européen conquis l'an passé.

Le paradoxe est que les Bleus ont mis fin à une attente de 64 ans sans avoir pu compter sur le meilleur basketteur français de l'histoire, Tony Parker, que l'encadrement tricolore avait décidé de laisser au repos pour l'été.

Cette médaille est la preuve que le basket hexagonal ne se résume pas au meneur de San Antonio (NBA), même s'il a aidé cette équipe à en arriver là, en faisant partager au fil des années son ambition et son goût de la victoire.

En son absence, c'est son complice de longue date et coéquipier aux Spurs, Boris Diaw, qui a pris les rênes de l'équipe sur et en dehors du terrain. Le capitaine a été épaulé par un Nicolas Batum qui a confirmé sur les deux derniers matches son immense talent.

Avec les autres anciens Florent Piétrus et Mickaël Gelabale, ils ont joué les guides pour la jeune génération des Evan Fournier, Rudy Gobert, Thomas Heurtel et Joffrey Lauvergne, qui ont éclos durant ce Mondial.

Car la France a aussi construit pour l'avenir lors de ce Mondial, en attendant d'organiser l'année prochaine l'Euro qui sera tellement important car qualificatif pour les JO de Rio de Janeiro, l'ultime objectif de la génération Parker.

« Pour le basket français c'est une grande victoire. Car ça veut dire qu'on commence à avoir une identité », a estimé Vincent Collet.

« On aurait bien sûr préféré être deuxièmes », a-t-il avoué. « Premiers, je ne sais pas si c'est vraiment possible. Mais malgré tout, pour moi il n'y a pas beaucoup d'écart entre une troisième et une deuxième place. »

Pour décrocher cette médaille, les Français ont su passer outre la déception et la fatigue, après avoir fini très tardivement vendredi soir la demi-finale perdue face à la Serbie (85-90). La Lituanie avait elle joué jeudi face aux Etats-Unis (68-96).

Les Bleus ont bénéficié du réveil de certains joueurs passés au travers la veille, comme Joffrey Lauvergne. C'est l'intérieur qui les a lancés, avant que Nicolas Batum, toujours en apesanteur après son extraordinaire demi-finale, ne prenne le relais.

L'ailier de Portland (NBA) avait passé 35 points aux Serbes, dont 18 dans le dernier quart-temps, et avait failli donner à lui seul la victoire aux Bleus. Il a continué dans le même registre contre la Lituanie, en portant son équipe en attaque (27 points).

Les Tricolores ont souffert énormément au rebond en première période, avant de rectifier le tir dans ce secteur. Mais les shooteurs lituaniens se sont mis en branle dans le troisième quart-temps pour rejeter la France à 8 points (62-54, 27e).

Les Bleus ont alors trouvé les ressources pour ne pas sombrer devant Jonas Valanciunas (25 pts, 9 rebonds) et les siens. Ils ont serré les rangs en défense et ont trouvé des solutions en attaque avec Batum, Diaw et Heurtel.

Leur capitaine les a placés devant à 48 secondes de la fin (84-80). Mais la Lituanie leur a imposé une terrible guerre des nerfs aux lancers francs - un exercice qui n'avait que rarement tourné à leur avantage - avant de baisser pavillon.