Le Montréalais Kenny Chery aura l’occasion pour une dernière fois de vivre l’expérience survoltée du March Madness avec les Bears de Baylor, classés troisièmes tête de série dans la section Ouest du tournoi. Jeudi, leur parcours s’amorcera face à Georgia State (14).

« Ça met beaucoup de pression parce que ça peut être ton dernier match de la NCAA, avoue le meneur de jeu de 6'0" en entrevue avec RDS. Ça met beaucoup de pression, mais je ne veux pas trop penser à ça. Je veux juste aller au gym, me préparer personnellement et jouer le meilleur basket que je puisse jouer pour mettre mon équipe dans la meilleure position possible. »

L’an dernier, les joueurs de l’université texane avaient été freinés par les Badgers du Wisconsin (69-52) après avoir vaincu Nebraska (75-60) et Creighton (85-55). Ils ont tiré une grande leçon de cette défaite dans le Sweet Sixteen.

ContentId(3.1119007):Enfin le March Madness
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« Même si tu gagnes le premier et le deuxième match, il ne faut pas prendre le troisième à la légère parce que ça peut être ton dernier match. Je crois que c’est ce qui s’est passé l’année dernière. Cette année, en tant que senior et leader, mon travail sera de m’assurer que les gars sachent qu’il ne faut pas prendre les matchs à la légère et qu’il faut compétitionner comme si chaque match était le dernier. »

Le message a intérêt à passer à quelques jours d’affronter leurs premiers adversaires, négligés dans cet affrontement. Le mot d’ordre est simple à ce sujet.

« Exécuter. Et bien jouer en défense comme nos entraîneurs nous l’ont appris. Ce sera les deux choses les plus importantes. On n’a jamais joué contre les équipes qui sont dans notre région, alors il va falloir bien exécuter ce qu’on a appris dans les sessions de vidéos avec ce que les coachs nous ont dit sur leurs faiblesses et leurs forces. »

Effectivement, Chery admet connaître peu de choses sur ses rivaux, à l’exception de trois noms clés à la position de garde : Kevin Ware, Ryan Harrow et R.J. Hunter.

« Ce sont les seuls que je connais. Ce sont de très bons gardes. […] Mon boulot et celui des autres sera d’entretenir la pression et de s’assurer de ne pas faire de mauvais revirements ou quelque chose qui pourrait nous coûter le match. »

Au fil de la saison, les Bears ont fait face à un niveau de compétition particulièrement relevé en évoluant dans la puissante association du Big 12 et cela leur a permis de s’améliorer grandement. En fin de compte, ils ont terminé la campagne avec un dossier de 24-9.

 « Je pense qu’on a joué dans la meilleure association universitaire aux États-Unis. Chaque soir, c’était un combat. Même si on jouait contre la dernière équipe de la conférence, ça allait être un combat. Et je pense que ça nous a préparés pour l’après-saison et qu’on est préparé mentalement et physiquement. On sait que ça va être physique et que ça va demander beaucoup de mental parce qu’on va être fatigué. Les matchs, tout ça se passe très vite. Notre but va être de rester concentré et de porter attention aux détails. »

Vendredi dernier, une défaite en demi-finale régionale face à Kansas a jeté de l’ombre sur la fin de saison des Bears. Chery, à sa deuxième année avec Baylor après avoir joué deux ans dans un collège postsecondaire (Junior College), a inscrit 20 points au cours de cette rencontre qui s’est terminée 62-52 en faveur des Jayhawks. Comme ses coéquipiers, le Canadien aura assurément le désir et la motivation de faire oublier cet insuccès.

« On vient de perdre notre demi-finale contre Kansas. Ça nous a un peu affectés et on y pense encore, mais il faut passer à autre chose et se préparer pour le prochain match contre Georgia State. »

Kenny Chery est seulement un des six Québécois dont l'équipe participera au March Madness avec Patrick Steeves (Harvard), Junior Lomomba (Providence), Kevin Zabo (San Diego State), Tevonn Walker et Max Joseph (Valparaiso).

*Avec la collaboration d’Alexandre Tourigny