MIAMI - Le Heat Miami et les Mavericks de Dallas se disputeront à partir de mardi le titre de la NBA, comme en 2006, après avoir pris des chemins opposés jusqu'en finale : LeBron James et compagnie ont dû passer leur temps dans la lumière alors que Nowitzki et ses coéquipiers ont pu travailler dans l'ombre.

Le résultat a été le même. Le Heat a fini la saison régulière avec 58 victoires, les Mavericks avec 57, terminant à égalité avec le plus grand nombre de victoires à l'étyranger. Miami a sorti le champion de la Conférence de l'Est (Boston) et la meilleure équipe de la saison (Chicago), Dallas s'est offert une victoire en quatre matchs face aux doubles champions en titre (Lakers). Miami a perdu que trois parties depuis le début des séries, (en 15 matchs), idem pour Dallas.

Et de chaque côté, les mégavedettes ont répondu présent quand les choses sérieuses ont commencé, en avril. James et Dwyane Wade ont signé en tandem des fins de matchs incroyables et Nowitzki est le joueur par excellence des séries pour l'instant.

À Miami, tout a basculé en juillet, quand James et Chris Bosh ont rejoint Wade pour former un impressionnant "big three". Dès lors, la lumière des caméras, le crépitement des flashs et les sifflets des supporteurs adverses ne les ont plus quittés.

Avec une communication maladroite, James et Miami se sont mis la pression tout seuls et cette équipe a été scrutée et décryptée comme jamais en NBA.

Pendant ce temps-là, la bande de Nowitzki a forgé son rêve dans l'anonymat. Ce groupe de trentenaires morts de faim dont aucun n'a encore gagné un titre de champion NBA a tout de suite cru en ses chances. Avant le début de saison, le vétéran Jason Terry s'était même fait tatouer le trophée sur un biceps.

Marqué au fer rouge

Terry, comme Nowitzki, connaît le goût amer de la défaite. En 2006, Miami, porté par un Wade survolté, avait été sacré champion à leurs dépens. Les Mavs menaient 2 à 0 et avaient un avantage de 13 points à 6 minutes de la fin du match no 3 avant de se désintégrer en vol en concédant quatre revers d'affilée.

Comme Nowitzki, James a perdu son unique finale de la NBA. Une correction d'un autre genre. En 2007, ses Cavaliers avaient été balayés 4 à 0 par San Antonio. À 22 ans, le 'King' avait mesuré le chemin qu'il lui restait à faire.

"Méchants"

Le voilà de nouveau au pied de la montagne. Mais cette fois, il n'est plus seul. Il forme avec Wade et Bosh un trio de tous les superlatifs, qui a réussi à faire taire les sceptiques en accédant en finale avec la manière et qui se nourrit de tout ce qui a pu être dit de peu flatteur depuis près d'un an.

"On sait qu'on est les méchants, tout le monde nous voit comme ça", assène James, même si ce n'est plus vrai. Le 'King' a besoin de ça pour avancer.

Il aura aussi besoin de Wade, avec qui il forme le vrai point d'ancrage de Miami car Bosh se cherche encore un vrai rôle. En 2006, Wade avait détruit Dallas à lui seul, avec 34 points de moyenne et le trophée de joueur par excellence de la finale.

Pour le reste, Miami est une équipe déséquilibrée, sans vrai pivot, mais Udonis Haslem à l'intérieur et Mike Miller à l'extérieur sont de vrais poisons.

Il leur faudra composer avec des joueurs aguerris -au premier rang desquels un Jason Kidd de 38 ans dont c'est peut-être la dernière chance de gagner le titre qui lui a échappé deux fois avec New Jersey - qui ont fait le sacrifice ultime en NBA, royaume de l'individualisme : travailler pour le collectif.

"Nous ne sommes pas une équipe d'égocentriques, c'est ce qui nous rend spécial, chacun se sacrifie pour l'autre", assure Nowitzki.

"Il arrive un moment dans une carrière d'où il faut faire des sacrifices si tu veux vraiment remplir ton objectif ultime", explique Shawn Marion, une vedette devenue remplaçant à Dallas pour la première fois sa carrière.

Entre l'amour du maillot de Nowitzki (depuis 13 ans à Dallas) et le glamour du maillot de LeBron James, qui a quitté son club de toujours pour venir exprimer son talent à 'South Beach', il n'y aura de la place pour qu'un.