Les séries éliminatoires de la NBA s'amorcent le 20 avril et pour se mettre dans l’ambiance, RDS.ca vous propose un avant-goût des affrontements du premier tour vers l’obtention du précieux trophée Larry O’Brien, remporté par le Heat de Miami en 2012.

Voici les quatre affrontements de l’Association Ouest pour la première ronde.

Thunder d’Oklahoma City (1) c. Rockets de Houston (8)

- Le Thunder a remporté deux des trois matchs entre les deux équipes cette saison.


Mission accomplie pour le Thunder qui n’avait certainement pas envie de reprendre le siège de négligé face aux vieilles puissances de l’Ouest comme l’an passé. Fort d’un périple en Finale de 2012, les jeunes loups menés par Kevin Durant et Russell Westbrook n’ont qu’une seule chose en tête : un rappel avec une fin plus festive pour la cité collégiale de la NBA.

Ironie du sort, ils devront composer avec les Rockets de Houston avec qui ils ont conclu une transaction majeure au début de la saison, voyant le flamboyant James Harden changer d’adresse et d’uniforme après avoir été un rouage important du séjour en Finale du Thunder en 2012. James Harden retournera sur le terrain qui lui a offert sa première chance dans la NBA, cette fois dans l’uniforme des visiteurs qui tenteront de faire un coup d’éclat en surprenant les favoris dans l’Ouest.

D’ailleurs, les Rockets n’ont pas la saison d’une équipe typiquement au huitième rang. L’écart de points, en moyenne, est supérieur à plusieurs équipes en éliminatoires dans l’Ouest et le véritable problème de Houston, c’est le manque de constance causé par l’inexpérience. Le noyau des Rockets a pris forme au début de la saison et l’apprentissage s’est fait au fil de la saison, avec de nombreux essais et de nombreuses erreurs. Le Thunder, même au sommet du classement, a peut-être tiré la courte paille en affrontant les Rockets.

Duel à surveiller : James Harden a maintenant toute la place du monde pour opérer dans le champ arrière des Rockets et il devra s’imposer contre l’autre coq du Thunder : Russell Westbrook. En plus de la vieille guerre d’égo qui date du temps où les deux étaient coéquipiers, il y aura un réel affront physique entre les deux qui attaquent le panier un peu de la même façon et qui sont les distributeurs d’une formation équilibrée. Harden est devenu le centre d’attention qu’on voyait en lui quand il était le meneur de la deuxième unité du Thunder et sa charge de travail sera énorme contre Oklahoma City qui possède l’athlétisme pour le suivre dans ses déplacements rapides, même loin du panier. Westbrook et Harden vont jouer de longues minutes tout au long de la série et ils vont se croiser dans les deux sens du terrain lors des inversions défensives. Ne serait-ce que pour le retour ironique d’Harden à Oklahoma City, c’est définitivement le duel qui donnera le ton à la série et à la surprise des Rockets, si surprise il y a.

Prédiction : même sans Harden, on pourrait faire l’argument que le Thunder est une meilleure formation que l’an dernier avec la progression de Kevin Durant, Westbrook et l’étonnant Serge Ibaka qui n’est plus qu’une distraction sous les paniers et qui a développé un légitime tir des zones médianes que l’adversaire doit respecter. Omer Asik, l’ancre défensive de Houston, en verra de toutes les couleurs contre possiblement la deuxième meilleure équipe de la NBA, derrière le Heat. On aime bien les surprises pour les histoires qui suivent ensuite, mais Durant et le Thunder forment un noyau qui sera extrêmement difficile à battre quatre fois en sept matchs. Thunder en 5

Spurs de San Antonio (2) c. Lakers de Los Angeles (7)

- Les Spurs ont remporté deux des trois matchs entre les deux équipes cette saison.

Les histoires s’écrivent toutes seules quand on anticipe cette série entre deux vieux rivaux dans l’Ouest. L’absence de Kobe Bryant, les blessures de Tony Parker et Manu Ginobili, la renaissance des Lakers via Dwight Howard et Pau Gasol, et plusieurs autres histoires qui datent. Steve Nash et Mike d’Antoni sont aussi familiers avec les Spurs et les deux trainent de vieilles rancœurs datant de la belle époque des Suns et des séries très physiques entre les deux équipes.

Bref – c’est du bonbon cette série.

Les Lakers ont laissé derrière eux un épouvantable début de saison et même sans Bryant, ils ont obtenu une place indiscutable dans la danse printanière. Cependant, prédire l’identité de l’équipe sans Kobe Bryant, c’est aussi complexe qu’aléatoire, au mieux. Ce que l’on sait, c’est que les Lakers ont l’avantage de la taille sous les paniers et surtout de l’offensive dans les zones courtes. Même si Tim Duncan est une valeur sûre avec ses tirs contre le panneau, Pau Gasol est possiblement le centre/avant avec l’offensive la plus naturelle de la NBA. On ne parle pas de jeux raffinés, mais Gasol sait où et comment se positionner pour marquer des points aux moments opportuns. On se demande encore à quel point Dwight Howard comblera la perte de Bryant, mais on se doute qu’il peut s’imposer défensivement, ne serait-ce qu’en occupant de l’espace sous les paniers de manière à obliger Duncan à jouer plus loin du panier, donc dans la portée d’Howard pour des tirs bloqués.

Par contre, Gregg Popovich est un vieux de la vieille et il n’y aura probablement pas de surprise pour lui dans le plan de match de D’Antoni. L’exécution devra combler la prévisibilité du système modifié des Lakers, quitte à piger dans les années 80 pour du basket-ball plus physique, avantageant les jambes plus jeunes des Lakers.

Duel à surveiller : Tim Duncan contre Dwight Howard sera un face à face captivant. Ils ne seront pas toujours en direct opposition, mais Duncan ne s’est jamais défilé devant un défi de taille et si quelqu’un devra jouer le rôle de l’ombre d’Howard, fort à parier que Duncan se portera volontaire pour alléger la tâche du plus jeune Tiago Splitter, entre autres. On parle de deux formations qui prennent le temps de s’installer en offensive, favorisant le jeu plus physique et sournois sous les paniers. Duncan, toujours discret, ne fait pas son âge presque vénérable cette saison et il sera certainement un caillou dans les espadrilles d’Howard qui n’aime pas particulièrement se faire sortir de sa zone de confort.

Prédiction : la série qui fera définitivement couler le plus d’encre dans l’Ouest, mais peut-être pas pour la qualité du spectacle. Il y aura bien sûr un nombre incalculable de références à Kobe Bryant et à sa blessure, mais au final, l’expérience et l’excellence des Spurs feront la différence. Popovich et Duncan, en éliminatoires, c’est toujours une lourde tâche. Ajoutez à cela la défensive suspecte des Lakers et ça pourrait vite tourner aux désastres pour D’Antoni et compagnie. Spurs en 6

Nuggets de Denver (3) c. Warriors de Golden State (6)

- Les Nuggets ont remporté trois des quatre matchs entre les deux équipes cette saison.

La belle surprise que de voir les Warriors bien installés en séries. Il s’agit d’une première présence en éliminatoires pour les Warriors depuis 2007, l’année où ils ont surpris les Mavericks en première ronde alors qu’ils étaient les grands favoris dans l’Ouest, derrière Dirk Nowitzki qui avait remporté le titre de joueur par excellence cette année. La cuvée 2013 n’a plus rien de celle de 2007, mais l’esprit festif de la baie de San Francisco est contagieux et la NBA est un meilleur endroit quand les Warriors participent aux séries.

Surtout quand ils possèdent l’une des offensives les plus divertissantes de la ligue.

Pour ajouter à la bonne étoile des Warriors, les Nuggets amorcent les séries un peu amochés, eux qui devront se passer de Danilo Gallinari pour le reste de la saison. De plus. Ty Lawson est ennuyé par une blessure au pied qui tarde à guérir. Même si les Nuggets partent favoris à la suite d’une excellente saison, les circonstances vont peut-être rapidement pencher du côté des Warriors qui ont bien redressé le navire depuis l’explosion des jeunes marqueurs de la formation.

Duel à surveiller : en temps normal, l’affrontement à la pointe entre Steph Curry et Ty Lawson aurait attiré toute notre attention, sauf que la blessure à Gallinari change la donne et, surtout, la balance sous les paniers. Wilson Chandler sera le partant pour les Nuggets et devra se frotter directement à David Lee, l’imposant avant qui excelle en offensive autant pour les points que pour les rebonds offensifs. Ce débalancement favorisera les Warriors tôt dans les matchs et George Karl devra augmenter la charge de travail de JaValee McGee ce qui introduit une petite dose de chaos pas très sécurisante lors d’une série éliminatoire. Cette dynamique sous les paniers pourrait déranger le rythme effréné des Nuggets. Sinon, on surveillerait vraiment à quel point Ty Lawson peut contenir Steph Curry qui a battu le record appartenant à Ray Allen pour le plus grand nombre de tirs de trois points en une saison (270).

Prédiction : possiblement la série au rythme le plus rapide que nous allons voir cette année, mettant en vedette deux offensives qui marquent des points à tout prix, rehaussant ainsi le spectacle au détriment de la défensive. Le style des Nuggets est très efficace en saison, mais c’est difficile de faire une projection concrète en séries sans la présence d’un marqueur désigné à la fin du match. Les Warriors, malgré les défauts de la formation, peuvent simplement donner le ballon à Curry et le regarder découper la défensive adverse. Ce petit avantage pèsera lourd dans la balance et, ultimement, favorisera les Californiens. Warriors en 7

Les Clippers de Los AngelesClippers de Los Angeles (4) c. Grizzlies de Memphis (5)

- Les Clippers ont remporté trois des quatre matchs entre les deux équipes cette saison.

Reprise de l’enlevante série de 2012 entre les deux équipes qui a offert tout un spectacle aux partisans de la NBA, brisant le mythe que les Clippers n’étaient pas forgés pour les éliminatoires. Pour ce deuxième volet de la rivalité, les Clippers sont les favoris et Chris Paul détient l’avenir de son équipe entre ses mains. C’est à ce moment-ci de la saison que l’excellence de Paul pourra se manifester, lui qui sait quand et comment élever son jeu pour les grandes occasions.

Sauf que Paul n’aura pas une ballade simple et paisible vers la deuxième ronde, lui qui devra percer la défensive très physique des Grizzlies qui s’impose contre à peu près n’importe qu’elle équipe cette saison. Le départ de Rudy Gay n’aura fait que bonifier l’esprit d’équipe et le travail en unisson pour une défensive qui ne laisse pas passer beaucoup de ballons.

Duel à surveiller : Chris Paul aura le ballon dans les mains, souvent, et ce sera la tâche de Mike Conley de lui faire la vie dure et de minimiser sa main mise sur le résultat du match. Conley, qui a évolué dans la NCAA aux côtés de Greg Oden à Ohio State, a connu une belle progression constante dans la NBA et ça pourrait être pour lui l’occasion de faire un pas de géant dans l’appréciation collective de son bon travail pour les Grizzlies. Il pourra faire la vie dure à Paul et même sans avoir les mêmes atouts offensifs que le meneur des Clippers, il pourra certainement le talonner de près en défensive. Tout s’amorcera à la pointe et c’est le travail à l’intérieur qui fera la différence. Bien sûr, Blake Griffin sera sous haute surveillance, mais il devrait trouver toute une chaussure à son pied en la personne de Marc Gasol.

Prédiction : certainement la meilleure série sur papier dans l’Ouest avec deux formations qui ont les dents longues et beaucoup de choses à prouver. Les deux équipes viennent d’améliorer leur plus haut nombre de victoires en une saison et une sortie en première ronde laisserait un goût amer en bouche. Si la série de 2012 et la spectaculaire remontée des Clippers nous ont appris quelque chose, c’est que tout est possible entre ces deux équipes, pour le mieux. Malgré tout, Chris Paul fera la différence lors du match numéro sept, sous tous les regards. Clippers en 7