Alors que les Bulls de Chicago sont installés à la 3e place de l'Association Est avec huit victoires contre trois défaites, Joakim Noah refuse de s'emballer.

« Nous ne sommes pas encore au niveau où nous voulons être », prévient-il.

Les Clippers de Los Angeles ont rapidement compris lundi soir qu'ils allaient souffrir dans leur salle : en trois minutes, Noah, 29 ans, a pris pas moins de cinq rebonds!

Le puissant pivot des Bulls, fils de la légende du tennis français Yannick Noah, a fini la rencontre avec 16 ballons captés, agrémentés de 11 points - son 3e double double de la saison -, et les Clippers ont bu la tasse 105 à 89 devant leur public.

En l'absence de Pau Gasol, touché à un mollet, et de Derrick Rose, en délicatesse avec ses ischio-jambiers, Noah a même retrouvé le rôle qui a été le sien tout au long de l'exercice 2013-2014, celui de chef de meute.

La saison dernière, alors que Gasol portait encore le maillot des Lakers et que « D-Rose » soignait une énième blessure grave depuis son trophée de joueur par excellence en 2011, le Franco-Américain a tenu à bout des bras les Bulls et l'a payé en mai.

Il a abordé les séries épuisé et touché à un genou. Résultat, les Bulls n'ont pas pesé lourd au 1er tour face à Washington (4-1) et le meilleur défenseur de la saison a dû subir une arthroscopie du genou gauche.

Contraint au repos total pendant douze semaines, Noah n'a pas encore retrouvé toute sa puissance physique.

« Je dois encore être patient, je me sens encore un peu limité, mais je sais que je travaille dur et que cela va payer », explique le double vainqueur du prestigieux titre NCAA avec l'université de Floride en 2006 et 2007.

Invaincus à l'extérieur

Son rendement ne s'en ressent pas jusque-là avec 8,2 points et 10,2 rebonds par match en moyenne.

Plus important encore, Noah n'est plus seul face à l'immense fardeau qui pèse sur les épaules de tout joueur majeur de Chicago : offrir aux Bulls leur premier titre depuis l'ère Michael Jordan (six titres : 1991, 1992, 1993, 1996, 1997, 1998).

Rose a certes quelques bobos, mais il affiche une belle moyenne de 18 points par match tandis que Gasol, double champion NBA avec les Lakers, « amène son expérience, sa présence dans la raquette et son tir », admire Noah.

Les Bulls voyagent très bien, puisqu'ils sont encore invaincus à l'extérieur (6 v), ce qui est un bon présage avant les six matchs de suite à venir hors de leur salle.

« C'est bien de battre les Clippers, mais ce sont les Clippers de novembre. Eux comme nous on a encore beaucoup de travail, il faut rester humbles, nous ne sommes pas encore près du niveau où on veut être », objecte Noah.

« Il y a beaucoup de talent dans cette équipe, un bel esprit de sacrifice, mais on sait qu'on doit encore s'améliorer », rappelle-t-il, en citant l'exemple de la défaite à domicile contre Indiana (99-90) samedi.

« On a perdu ce match chez nous contre une équipe qui est probablement moins forte que les Clippers, cela montre bien que l'état d'esprit - la combativité - est capital », souligne Noah.

La combativité, il en fait preuve aussi lorsqu'il s'agit face aux journalistes de défendre Rose, présenté (voire moqué) comme un joueur fragile.

« Je sais qu'il travaille dur, alors quand des gens questionnent son travail, on le défend », s'insurge-t-il.

« Si on se bat tous ensemble, on peut aller loin », conclut Noah, serein.