Kris Joseph n'en est peut-être qu'à ses premiers dribbles dans la NBA, mais le temps presse déjà pour la recrue des Celtics de Boston.

Bien qu'il ait percé l'alignement de la prestigieuse équipe il y a une quinzaine de jours, rien n'est encore acquis pour le Québécois avec les Celtics. En tant que choix de deuxième ronde, Joseph ne bénéficie que d'un contrat non-garanti et ce n'est qu'en date du 10 janvier 2013 qu'il sera officiellement fixé.

Puisque son avenir immédiat est sur la corde raide, le joueur de 23 ans se doit de prouver aux dirigeants qu'il mérite sa place. Et rapidement. Mais dans une équipe qui compte autant de vétérans que les Celtics, les opportunités de se faire valoir sont rares : en quatre matchs, Joseph n'a foulé le parquet que lors de trois petites minutes, alors qu'il a effectué un rebond et amassé une assistance contre les Bucks de Milwaukee.

Néanmoins, cette situation précaire ne semble pas l'inquiéter outre mesure.

« Ce n'est pas seulement ce que tu accomplis lors des matchs qui compte », a expliqué Joseph en entrevue au RDS.ca. « Les entraîneurs regardent de quelle façon tu te comportes à l'entraînement. Ils analysent tous tes mouvements, si tu te dédies corps et âme au succès de l'équipe. À l'heure actuelle, j'estime que je rencontre ces exigences. »

Même si les minutes de jeu ne sont pas encore au rendez-vous, ne comptez pas sur Kris Joseph pour se plaindre de son sort. Le souhait qu'il chérit depuis tant d'années - celui d'être un joueur de la NBA - est en train de se réaliser. Et il entend savourer chaque moment.

« C'est une véritable bénédiction d'être rendu là où je suis », raconte celui qui a été sélectionné au 51e rang lors du dernier repêchage. « Je suis toujours demeuré optimiste tout au long du camp, profitant de cette opportunité pour démontrer mes aptitudes et mon ardeur au travail. En fin de compte, je suis rendu dans la NBA et je ne pourrais pas être plus heureux. »

Côtoyer les plus grands

En lever de rideau de la présente saison, les Celtics se trouvaient à Miami afin d'affronter les champions en titre de la NBA. Dans l'esprit de Kris Joseph, le fait de se retrouver sur le même court que Dwyane Wade, LeBron James et les vedettes du Heat s'est avéré un feeling incroyable.

Cependant, l'ailier montréalais se considère encore plus privilégié de faire partie d'une formation qui compte dans ses rangs plusieurs futurs membres du Temple de la renommée comme Kevin Garnett et Paul Pierce.

« Pratiquer avec ces gars-là est un sentiment bien spécial », admet-il. « Ils sont toujours disponibles pour donner des conseils et répondre aux questions des plus jeunes. Garnett et Pierce sont eux-mêmes passés par là et ils font tout pour faciliter le cheminement des jeunes joueurs comme moi. C'est rassurant. »

« Mais avant tout, ils m'aident à devenir un meilleur professionnel, en m'enseignant comment me comporter lors des rencontres et à l'extérieur du court. En tant que recrue, je compte bien être comme une éponge et assimiler tous les conseils qui vont m'aider à être un joueur complet dans ce circuit. »

Joseph ne le cache pas : il voue une admiration pour Paul Pierce, qu'il considère comme l'un de ses modèles. Il a grandi en le regardant jouer. D'ailleurs, il espère qu'avec le temps, il deviendra le même genre de joueur que le grand numéro 34.

« Nous avons sensiblement la même taille et il n'est pas rare qu'on me compare à lui », souligne celui qui endosse le numéro 43 avec les Celtics. « Je n'aurais pas pu choisir meilleur endroit où commencer ma carrière et, honnêtement, j'aimerais demeurer ici le plus longtemps possible. »

Sans oublier Doc Rivers

À Boston, Kris Joseph est dirigé par un entraîneur-chef qui a fait ses classes par le passé en Doc Rivers. Bien qu'il ne soit dans l'entourage de l'équipe que depuis quelques mois seulement, le jeune joueur éprouve un respect immense envers ce pilote qui a connu sa part de succès dans la NBA.

« Son bureau est toujours ouvert pour nous et ma relation est très bonne avec lui. »

À la suite du match préparatoire contre les Nets de Brooklyn où Joseph s'est distingué avec onze points et cinq rebonds uniquement au quatrième quart, Rivers a déclaré aux médias que le jeune homme de 23 ans avait le talent pour connaître du succès dans la NBA. Un commentaire qui a flatté le principal intéressé.

« Venant de la bouche de Doc Rivers, c'est certain que c'est plaisant à entendre. »

De Syracuse à la NBA

Durant ses quatre années passées à l'Université de Syracuse, Kris Joseph a fait la pluie et le beau temps. Conscient que le style de jeu préconisé dans la NBA est bien différent qu'au basketball collégial, le Québécois admet qu'il devra adapter son style de jeu.

« Dans la NCAA, tous les joueurs ont sensiblement le même âge. Or, dans la NBA, il y a des gars qui roulent leur bosse depuis cinq ans, dix ans, même 15 ans. La mentalité est donc bien différente, les joueurs sont beaucoup plus intelligents. Pas nécessairement plus rapides ou plus forts, mais les années d'expérience pèsent dans la balance. »

« Tous les joueurs sont bons dans le circuit Stern », ajoute Joseph. « Il est donc important de respecter le talent de chacun. »

En plus d'apprendre les rudiments de la NBA, Joseph doit s'acclimater au système de jeu des Celtics, pour qui une défensive étanche est au centre de la philosophie, la véritable fierté de l'équipe.

« Il faudra que j'apprenne à jouer avec patience. Avec tout le talent qui se trouve dans cette équipe, les chances de marquer surviendront assez vite. »

De même que les points au tableau.