Quatre mois après avoir été accueilli avec le plus grand scepticisme, Kristaps Porzingis a réussi à redonner espoir aux partisans des Knicks de New York qui n'ont pas été gâtés par leur équipe ces dernières saisons.

On a connu mieux comme accueil : en juin dernier, lorsque les Knicks ont annoncé qu'ils choisissaient un pivot letton âgé de 20 ans et complétement inconnu en 4e position du repêchage 2015, leurs partisans ont conspué copieusement la recrue lorsqu'il a reçu, comme le veut la tradition, l'accolade du grand patron de la NBA, Adam Silver.

Du haut de ses 2,16 m, le filiforme Porzingis semblait bien fragile pour se frotter aux costauds de la NBA, d'autant qu'il venait de passer trois saisons dans la Liga ACB espagnole sous le maillot de la modeste équipe du CB Séville.

Pour expliquer ce scepticisme, les amateurs n'ont eu qu'à évoquer les dernières recrues européennes de leur équipe, comme l'Italien Danilo Gallinari, les Grecs Thanasis Antetokounmpo et Kostas Papanikolaou, sans oublier le Français Frédéric Weis, en 1999, qui n'ont pas laissé un souvenir inoubliable, loin de là.

Mais il en faudrait plus pour décourager Porzingis.

« Je veux transformer ces huées en cris d'encouragement », lance-t-il alors.

Après un été où il a pris du muscle - cinq kilos - et fait ses preuves durant les matchs de préparation, il a vite trouvé ses marques dans le cinq majeur des Knicks.

Pour son premier match NBA, le 28 octobre, il a inscrit seize points et capté cinq rebonds lors de la victoire à Milwaukee (122-97).

Adoubé par Tim Duncan

Plus fort encore, cinq jours plus tard, il finit le match contre San Antonio (défaite 94-84) avec un double double (13 pts et 14 rebonds) et l'adoubement de Tim Duncan.

« Il est impressionnant, il est jeune mais il a tout dans son registre technique », avait expliqué Duncan, quintuple champion NBA et référence au poste de pivot.

Porzingis ne fait aucun complexe face aux palmarès et aux muscles des vedettes de la NBA comme LaMarcus Aldridge, recrue-phare de San Antonio, LeBron James et Kevin Love, duo de choc de Cleveland, qu'il a contrés ou « postérisés » avec un dunk.

KP, comme est désigné le Letton, marche sur les traces d'un certain Patrick Ewing, dernière recrue des Knicks à avoir compilé plus de 40 points et 30 rebonds lors de ses quatre premiers matchs NBA.

Dimanche, contre les Lakers de Kobe Bryant, il a réussi un nouveau double double (12 pts, 10 rebonds) et les Knicks ont signé leur troisième victoire (99-95) en sept matchs, un bilan qui n'a rien d'époustouflant mais qui marque un net progrès par rapport à la catastrophique saison 2014-2015.

Phil Jackson, le président des Knicks qui a entraîné Michael Jordan et Kobe Bryant avec qui il a remporté onze titres NBA, le considère comme le complément idéal pour Carmelo Anthony.

Melo, la star des Knicks, a bien besoin d'aide : son équipe n'a remporté que 54 matchs lors de deux dernières saisons et affiche pour meilleur résultat depuis 2000 un 2e tour des séries.

Les Lakers, eux aussi en crise, commencent à se mordre les doigts d'avoir laissé passer l'occasion de recruter Porzingis.

« C'était la pépite de l'encan 2015 », a reconnu Magic Johnson, la légende des Lakers, après le recital du Letton au Madison Square Garden dimanche.