La finale de rêve
NBA mercredi, 29 mai 2019. 08:31 mercredi, 11 déc. 2024. 04:34SECTION SPÉCIALE DES SÉRIES | PRÉDICTIONS DES EXPERTS
Quelle vague extraordinaire sur laquelle nous surfons depuis quelques semaines! Le buzz entourant le basketball au Québec n’a jamais été aussi significatif. L’attention du sportif de salon semble avoir été captée par un sport qui lui était plutôt étranger jusqu’à tout récemment. On doit donc une fière chandelle à Kawhi, Kyle, Pascal, Marc, Fred et le bon Serge pour cet engouement.
Si vous m’aviez demandé de choisir ma finale de rêve avant le tout début de la saison, je vous aurais assurément répondu Golden State contre Toronto. Et bien huit mois plus tard, nous y voici... et il ne s’agit pas d’un rêve. L’équipe qui vient de conquérir le Canada par sa fougue et sa ténacité sera confrontée à la dynastie du 21e siècle au cours des deux prochaines semaines. Rien de moins.
Voici donc un aperçu en règle de ce duel captivant sur papier. En vous rappelant que tous les matchs de la série vous seront présentés sur RDS et RDS Direct à compter de jeudi soir 21 h. Et que je répondrai aussi à vos questions lors d’un Facebook live sur la page de RDS jeudi dès midi.
WARRIORS (57-25 en saison rég. + 12-4 en séries) c. RAPTORS (58-24 en saison rég. + 12-6 en séries)
Face à face cette saison : Toronto a remporté les deux duels
Pourquoi les Warriors partent-ils favoris dans cette série?
Parce que c’est le respect qui s’impose automatiquement quand on fait allusion à l’équipe qui a remporté 3 des 4 derniers titres de la NBA. Leur noyau composé de Steph Curry, Klay Thompson et Draymond Green est demeuré intact et tout aussi soudé depuis le début. Traversant vents et marées, mais ne baissant jamais pavillon.
Ce qui est tout aussi vrai pour leur entraîneur-chef Steve Kerr. Il s’agit de sa cinquième saison dans la ligue, et son année ne s’est jamais terminée avant le mois de juin. La chimie, la concentration et la cohésion offensive du groupe semblent encore meilleures en l’absence de Kevin Durant. Les grands moments ne les effraient pas depuis plusieurs années. Ils veulent absolument passer à l’histoire en remportant un quatrième trophée depuis 2015.
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Pourquoi les Raptors ont-ils raison d’y croire quand même?
Parce que Kawhi. Je l’avoue... la phrase précédente est un copié/collé de mon article en prévision du tour précédent. Mais l’énoncé n’a pas changé depuis. En fait, il est encore plus vrai. Cet extraterrestre tombé du ciel au Canada aura sa place à tout jamais dans la légende du club ontarien, peu importe s’il étire ou non son passage à la fin de la présente saison. Sa constance et son brio lors des 18 premiers matchs en séries ont dépassé toutes les attentes. Les Raptors ont appris à gagner les gros matchs en suivant son exemple.
Aussi, ils détiennent l’avantage du terrain pour cette finale. Un aspect à ne pas négliger quand on se rappelle qu’ils ont remporté 8 de leurs 10 matchs au Scotiabank Arena face au Magic, Sixers et Bucks. Leur chimie d’équipe n’a jamais été meilleure cette saison. Les hommes de Nick Nurse n’ont absolument plus rien à perdre rendu à ce stade.
Le « facteur X » :
J’en vois deux, en fait. Le retour possible de Kevin Durant et l’apport soudainement irrésistible de Fred VanVleet.
Pour KD, l’absence devrait tirer à sa fin avant la fin de la série si on se fie aux différents rapports. Les Warriors sont clairement plus talentueux sur papier avec lui dans la formation, mais devront rétablir un autre équilibre en attaque à son retour. Un processus délicat que Steve Kerr devrait négocier sans trop de turbulence. On dit aussi que DeMarcus Cousins pourrait revenir durant la finale, mais je ne crois pas que son apport sera significatif pour autant après six semaines sur le carreau.
Quant à VanVleet, sa contribution lors des matchs 4, 5 et 6 contre les Bucks fut un cadeau inespéré pour Nurse. Lors des 15 premiers duels en séries 2019, FVV marquait 4 points par soir en moyenne, en tirant 8 en 41 (19,5%) derrière la ligne des 3 points. Depuis ce temps, 16 points par match en 3 rencontres. Et 14 en 17 de la ligne des 3 points. 14 en 17 !!!! Les joueurs des Bucks, de retour au Wisconsin, se demandent encore ce qui a bien pu se passer. Si VanVleet préserve sa confiance et poursuit dans la même veine, les Raptors deviennent de plus en plus impossibles à ralentir en attaque.
Le point d’interrogation :
Qui arrêtera qui en défensive? Kyle Lowry et Danny Green (qui joue du basket assez pathétique depuis plusieurs semaines) ont-ils les ressources pour ralentir les Splash Brothers autour du périmètre pendant sept matchs? Curry et Thompson sont au sommet de leur art alors que les gardes partants des Raptors n’ont plus 24 ans ni l’un ni l’autre. En contrepartie, Draymond Green a-t-il vraiment les ressources pour faire la vie dure à Kawhi? J’ai mes doutes. Green est un excellent général en défensive collective, toujours actif et en mouvement. Mais à un contre un, je crois fermement que Leonard le rendra fou et enragé tôt dans la série. Le jeu d’échecs entre Kerr et Nurse s’annonce fascinant.
En attaque:
Avantage Warriors, pour leur fluidité, leur mouvement et leur capacité à marquer 45 points lors de n’importe quel quart.
En défensive:
Avantage Raptors, pour l’ensemble de leur œuvre lors des trois premières rondes avec Gasol, Kawhi, Lowry et Ibaka dévoués à la cause.
Entraîneurs:
Avantage Warriors. Nick Nurse est en voie de se bâtir toute une réputation devant le banc des Raptors. Mais Steve Kerr n’a pas d’égal actuellement dans la ligue avec le CV qu’il s’est forgé.
Côté profondeur:
Avantage Raptors, seulement si VanVleet, Ibaka et Powell poursuivent sur leur lancée. Les Warriors vont utiliser plus de joueurs que Toronto, mais leur impact individuel est plus limité et moins prévisible.
Côté expérience:
Avantage Warriors, en raison de 18 séries remportées sur 19 avec ce noyau depuis 2015. Mais ne sous-estimez pas ce que les Raptors ont à offrir également dans ce département. Kawhi participera à sa troisième série ultime, ayant remporté le titre de joueur le plus utile lors de la finale de 2014. Même son de cloche pour Danny Green. Deuxième finale pour Serge Ibaka. Ceux qui porteront les chandails « We the North » ne seront donc pas intimidés pour autant.
Le verdict :
Warriors en 6. Je sais, je sais, c’est rabat-joie comme prédiction et je m’en excuse fans des Raptors. Mais c’est en fait une stratégie de ma part, car j’avais favorisé les Bucks en 6 au tour précédent et on a tous vu le résultat. Je tente donc de répéter la même stratégie en finale. Mon cœur dit Toronto et ma tête dit Golden State. Qui aura le meilleur au final? À suivre à compter de jeudi 21 h à RDS. Mais je suis confiant que la série sera plus serrée que certains supposés experts ne le croient et qu’on en aura pour notre argent.
Et vous? Quelle serait votre prédiction?