Vendredi soir, le Centre Bell couvrira la glace délaissée par la Ligue nationale de hockey avec du bois franc pour la visite des Raptors de Toronto qui affronteront les Knicks de New York dans le cadre du calendrier préparatoire de la NBA.

Fort du succès de pareille expérience l'an dernier, la seule organisation canadienne de la NBA effectue un retour dans la Belle Province au grand plaisir des partisans qui ont fait salle comble en 2011, offrant une lueur d'espoir aux Raptors qui ont des aspirations bien plus grandes pour Montréal que la simple tenue d'un match annuel.

Sans parler de projet concret, les Raptors ont exprimé le désir l'an dernier d'élargir leur appartenance canadienne au-delà de Toronto en incluant d'autres villes dans le développement de l'équipe. L'une des possibilités serait l'implantation d'une formation permanente de la D-League au Canada, et Montréal serait l'une des villes dans la mire de l'organisation pour développer cette aventure.

Qui plus est, la NBA au complet s'intéresse de plus en plus au Canada depuis l'obtention d'une presque parité entre le dollar canadien et le dollar américain. Dans le cadre de la Canada Series, en plus du match à Montréal, les Pistons de Detroit affronteront les Timberwolves du Minnesota le 24 octobre prochain à Winnipeg, au MTS Centre.

Une ligue en pleine définition

La D-League (anciennement appelée la NBA Development League) ne bénéficie pas encore d'une affiliation franche et complète avec toutes les équipes de la NBA, sauf que les précédents sont là et les modèles de franchises sont de plus en plus concluants.

Malgré quelques problèmes logistiques qui ralentissent la création d'une ligue-école de 30 équipes, l'expansion de la ligue est imminente vu les récents succès de certains « gradués » comme Jeremy Lin, qui a fait la pluie et le beau temps l'an dernier avec les Knicks de New York (il a depuis signé une entente de quatre ans avec les Rockets de Houston).

D'ailleurs, la présence de 120 joueurs avec de l'expérience dans la D-League l'an dernier au sein des formations de la NBA diminue de plus en plus l'aura négatif qui incombe la ligue, souvent perçue comme une punition pour les jeunes espoirs qui aspirent à jouer chez les pros. C'est un quart des joueurs actifs qui ont évolué, à un moment ou à un autre, pour l'une des 16 formations de la D-League.

Sauf qu'avec seulement 16 équipes, la D-League n'est pas en mesure d'offrir une structure de club-école plus traditionnelle pour les 30 organisations de la NBA. La ligue se retrouve alors devant l'heureux problème de planifier une expansion à grande échelle en s'appuyant sur les modèles déjà instaurés par les Spurs de San Antonio et les Rockets de Houston dans l'utilisation de la D-League comme club-école exclusif avec un personnel d'entraîneur affilié à celui embauché dans la NBA.

Présentement, la D-League compte des équipes affiliées complètement à la NBA, des équipes indépendantes avec des affiliations exclusives et finalement des équipes indépendantes qui sont associées avec plusieurs formations.

Contrairement à la Ligue américaine de hockey, il n'y a pas de structure en place pour gérer les contrats à multiples volets ainsi que le développement des joueurs sous la tutelle constante de la NBA. Cet aspect n'est pas du tout couvert dans la convention collective qui a été négociée l'an dernier entre les propriétaires de la NBA et l'Association des joueurs. Cependant, un amendement n'est pas impossible pour modifier la structure actuelle qui repose sur des contrats très courts (10 jours ou plus) pour les joueurs de la D-League qui sont rapatriés dans la NBA durant la saison.

Au-delà des complications techniques, la volonté des propriétaires est de plus en plus évidente qu'une ligue de formation serait bénéfique autant pour les joueurs que pour la santé financière de la NBA. Reste à voir comment le pas entre la volonté et la création d'un système sera négocié et si tel est le cas, quelles seront les villes retenues pour soutenir les franchises déjà existantes.

Un match enlevant au Centre Bell

Même s'il s'agit d'un match préparatoire, le spectacle n'en sera pas moins amputé vendredi à Montréal, car les deux formations en sont aux derniers préparatifs avant la saison régulière qui débutent officiellement le 30 octobre.

Chez les Raptors, on surveillera les nouveaux venus Kyle Lowry et Jonas Valanciunas, qui jusqu'ici dicte une nouvelle dynamique offensive très intéressante à l'équipe.

Chez les Knicks, Carmelo Anthony et Amar'e Stoudemire s'occuperont du spectacle au grand plaisir des partisans montréalais.