À moins d’une surprise, Olivier Hanlan deviendra le septième Québécois à être repêché dans la NBA.

Les dernières semaines ont été complètement folles pour Olivier Hanlan. Dans le dernier mois, pas moins de 18 équipes l’ont invité à se faire valoir avant la séance de sélection de jeudi soir. « J’ai passé tellement de temps dans un avion. Chaque jour, tu te retrouves dans une ville différente et tu dois être à ton sommet. Je ne dis pas que j’ai bien joué lors de chacun des 18 entraînements parce que la fatigue entre en ligne de compte à un certain moment, mais j’ai prouvé que je pouvais jouer contre les meilleurs joueurs admissibles au repêchage », affirme Hanlan, fraîchement de retour au Canada, le temps de regarder le repêchage avec sa famille.

Pour un Québécois, être sélectionné par une équipe de la NBA relève davantage du rêve que de la réalité. Encore faut-il avoir un rêve. C’est une chose de rêver, mais c’en est une autre de croire que ce rêve est accessible. Après tout, les modèles québécois ont été si peu nombreux au cours des 70 dernières années dans le monde du basketball. Pour Hanlan, ce modèle a été Kris Joseph, le dernier joueur natif du Québec à avoir été repêché par une équipe de la NBA (en 2012, par les Celtics). « J’ai toujours su que j’avais tout ce qu’il fallait pour jouer dans la NBA, mais de voir un gars comme Kris Joseph, un Québécois, être repêché avant moi, ça m’a donné beaucoup de motivation. On a vu lors des dernières années plusieurs Canadiens se rendre à la NBA et surtout, avoir un impact sur leur équipe. Ça aide les gars comme moi à continuer à pousser », confie l’athlète natif d’Aylmer, en Outaouais.

Les Celtics dans le portrait?

Une chose est certaine : Olivier Hanlan sera repêché. Il a lui-même été en mesure de constater l’intérêt de nombreuses équipes au cours du dernier mois. Reste simplement à connaître la ronde (il n’y en a que deux lors du repêchage de la NBA depuis 1989). Il faut savoir qu’il y a une différence de taille entre être sélectionné en première ronde ou en deuxième ronde : seuls les choix de première ronde ont un contrat garanti. « La ronde m’importe peu. Je veux surtout me retrouver dans une équipe dans laquelle je vais avoir la chance de jouer. Il y a beaucoup de bons joueurs qui sortent en deuxième ronde et il y a des joueurs sélectionnés en première ronde qui ne jouent jamais. Je veux avoir l’opportunité de prouver ma valeur tout simplement », précise-t-il.

Si le hasard fait bien les choses, Olivier Hanlan pourrait, à l’instar de Kris Joseph, être repêché par les Celtics. La formation de Boston aura toutes les chances de sélectionner le Québécois puisqu’elle possède quatre choix, deux lors de chaque ronde, en vue du repêchage de jeudi soir (16e, 28e, 33e et 45e au total). Hanlan, une vedette locale à Boston, serait un choix logique pour l’équipe la plus titrée de l’histoire de la NBA. Hanlan a d’ailleurs mentionné plus tôt que ce serait « un rêve devenu réalité que de jouer pour les Celtics ».

Avec cinq choix en deuxième ronde et peu de profondeur au poste de meneur de jeu, les 76ers pourraient également être intéressés aux services de l’ancien des Eagles de Boston College.

Olivier Hanlan sera fixé sur son sort dans quelques heures. Une fois repêché, reste à prouver qu'il peut faire sa place dans la NBA. « C’est juste un début pour moi. C’est certain que je vais être content d’être repêché, mais c’est simplement la prochaine étape. Dès vendredi, je commence un nouveau défi. Je veux toujours m’améliorer, d'autant plus qu’il y a tellement de bons joueurs au prochain niveau. Je veux pousser le plus possible pour avoir du succès le plus longtemps possible dans la NBA. »

Une troisième année bénéfique à Boston College

Collectivement, les trois saisons d’Olivier Hanlan à Boston College ont été pénibles. Sous les ordres de Steve Donahue (2012-2014), puis de Jim Christian (2014-2015), les Eagles ont maintenu une fiche combinée de 47 victoires contre 60 défaites. Les choses ont été tout autres au chapitre personnel. Hanlan a été nommé recrue par excellence de l’Atlantic Coast Conference (ACC) à sa première année, puis sur la 3e équipe d’étoiles lors de la saison suivante.

Alors qu’on croyait qu’il allait se rendre admissible au repêchage de 2014, il a plutôt décidé de demeurer à Boston College pour une troisième année. Sous la gouverne du nouvel entraîneur des Eagles, Jim Christian (anciennement des Bobcats de l’Université Ohio), le Québécois a profité de cette troisième année pour confirmer son statut de joueur d’impact dans l’ACC. Il a d’ailleurs été nommé sur la 1re équipe d’étoiles en plus d’avoir remporté le titre des pointeurs de l’association, avec une moyenne de 19,5 points par match, devant Jahlil Okafor. « Ma dernière saison a été productive. J’aurais aimé gagner davantage, mais je ne regrette pas mon choix. Je me suis amusé et je me suis amélioré. Je suis devenu plus confiant avec le ballon et je trouvais davantage de façons de marquer », raconte Hanlan.

Okafor ou Towns?

Avant même qu’il n’ait foulé le parquet des Blue Devils de Duke, Jahlil Okafor était vu comme étant le successeur d’Andrew Wiggins (premier choix des Cavaliers en 2014) à titre de premier choix au repêchage de la NBA. À sa première saison, le joueur de centre de 6 pieds 11 pouces et 275 livres a livré la marchandise cette saison avec une moyenne de 17,3 points et 8,5 rebonds en 31 minutes de jeu par match. Certes, Okafor est capable de marquer, mais peut-il être efficace en défense dans la NBA? C’est la grande question qui trotte dans la tête des Timberwolves du Minnesota, détenteurs du tout premier choix cette année.

La lacune d’Okafor est justement l’une des forces de Karl-Anthony Towns. À sa première année avec les Wildcats de l’Université Kentucky, Towns a effectué un travail colossal près du panier en défense (sans oublier qu’il a maintenu une moyenne de 10,3 points et 6,7 rebonds en 21,1 minutes de jeu par rencontre). Il est un joueur mobile, capable de tirer du périmètre à l’occasion et il a tous les outils pour améliorer son jeu à l’attaque.

Pour sa part, D’Angelo Russell, des Buckeyes d’Ohio State, pourrait être repêché au deuxième rang si les Lakers décidaient d’y aller avec un garde plutôt qu’un centre.

Trey Lyles, des Wildcats de Kentucky, devrait être le premier joueur canadien à entendre son nom être appelé jeudi soir. L’an dernier, quatre Canadiens (dont trois en première ronde) avaient été sélectionnés.

Les Québécois repêchés dans la NBA/BAA.

Nom

Année

Ligue

Ronde

Choix (total)

Équipe

Ernie Vandeweghe

1949

BAA

3e

27e

Knicks

Stewart Granger

1983

NBA

1re

24e

Cavaliers

Ron Crevier

1983

NBA

5e

75e

Bulls

Bill Wennington

1985

NBA

1re

16e

Mavericks

Samuel Dalembert*

2001

NBA

1re

26e

76ers

Kris Joseph

2012

NBA

2e

51e

Celtics

 

* Né à Haïti