LOS ANGELES - Après Chicago, Houston et Dallas, le « Melo Tour » a fait étape jeudi à Los Angeles : les Bulls, les Rockets, les Mavericks et autres Lakers mettent les petits plats dans les grands pour recruter Carmelo Anthony.

Chaque année pendant trois semaines entre fin juin et mi-juillet, la NBA est saisie de la fièvre des transferts, ou free agency fever, dans l'idiome local.

Et la fièvre monte, monte ces jours-ci sur fond de rumeurs et spéculations, car deux méga-vedettes de la NBA, Carmelo Anthony et LeBron James, figurent sur la liste des joueurs disponibles, ces joueurs ouverts à la discussion qui se sont libérés de leur contrat avec leur dernière équipe.

Après trois saisons avec les Knicks de New York, Anthony, 30 ans, attend toujours de remporter son premier titre NBA.

Comme l'y autorise le règlement très strict de la NBA en matière de contrats, Melo a entamé à partir du 1er juillet un périple pour rencontrer son potentiel futur employeur.

Il s'est d'abord rendu à Chicago où les Bulls ont sorti le grand jeu : les stars de l'équipe Derrick Rose et Joakim Noah lui ont fait l'article de la ville et de l'équipe.

Rose s'entraîne

Rose s'est même entraîné devant lui pour montrer que les deux dernières années gâchées par des blessures n'étaient plus qu'un mauvais souvenir. Scottie Pippen, lieutenant de Michael Jordan lors de période dorée des Bulls, y est allé de sa petite bafouille, avant que l'entraîneur et le président n'insistent sur l'importance qu'aurait Melo dans leur équipe.

Rebelote le lendemain avec Dallas et Houston dans la même journée : même accueil avec limousine et gigantesques portraits de Melo avec un maillot de l'équipe et le trophée de champion NBA.

Les Mavericks ont dégaîné Dirk Nowitzky alors que les Rockets ont chargé Dwight Howard et James Harden, ainsi que le légendaire Clyde Drexler de lui vanter les mérites de l'équipe.

Mais les observateurs n'accordent guère de crédit à ces deux équipes, car Melo s'est attardé huit heures à Chicago et beaucoup moins dans le Texas.

Cette cour assidue ne fait pas que des heureux : Jeremy Lin, joueur de Houston, n'a pas apprécié de voir son maillot no 7 sur les épaules d'Anthony par la grâce d'un photo-montage et s'en est ouvert sur Twitter.

Pour finir, le « Melo Tour » est arrivé à Los Angeles où les Lakers sont aussi sur les rangs pour recruter un joueur qui vient de réaliser la meilleure saison de sa carrière (27,4 points, 8,1 rebonds et 3,1 passes décisives par match).

Rêve hollywoodien

Les Lakers, qui n'ont toujours pas d'entraîneur, ont pour eux, en plus de leur histoire et du climat californien, un solide argument : Kobe Bryant, dont la femme est une grande amie de celle d'Anthony. Les Bryant n'ont finalement pas participé à cette réunion, mais les Lakers ont vendu à Melo le rêve hollywoodien à travers un film réalisé pour l'occasion par le producteur de La Matrice!

Mais après avoir traversé les États-Unis d'est en ouest, Anthony pourrait très bien décider de rempiler avec les Knicks.

La franchise de New York est en effet la seule à pouvoir lui offrir un contrat de cinq ans d'un montant total de 129 millions de dollars.

Les autres prétendants ne peuvent lui offrir « que » 96 millions de dollars sur quatre ans. Il ne peut y avoir de surenchère entre franchises car celles-ci sont soumises au plafond salarial.

L'arrivée d'une vedette dans une équipe signifie aussi le départ de plusieurs joueurs pour lui faire de la place en matière de salaires.

Si le « Melo Tour » déchaîne les passions aux États-Unis, il faut s'attendre à une véritable hystérie si LeBron James devait, finalement, décider de quitter Miami.

Le quadruple joueur par excellence, double champion NBA et troisième sportif le mieux payé de la planète (72,3 M USD) a bien pris un avion, mais Fête nationale oblige, pour passer le week-end du 4 juillet en famille...