Les Israéliens ont dénoncé avec véhémence dimanche le licenciement d'un de leurs héros américano-israélien, David Blatt, désormais ex-entraîneur des Cavaliers de Cleveland, une des équipes phares de la NBA, présenté comme une victime de sa mégavedette LeBron James.

Les tensions entre Blatt et James auraient provoqué la chute de l'entraîneur, qui a été remercié vendredi bien que l'équipe ait enregistré de très bons résultats (1e de l'Association Est, 30 victoires-11 défaites).

L'affaire faisait dimanche la une des sections sportifves de nombreux médias israéliens, l'un d'eux titrant « Goliath a liquidé David ».

« LeBron James est l'homme le plus détesté en Israël », a affirmé à l'AFP Sharon Davidovitch, journaliste sportif pour le site d'informations Ynet et le quotidien Yediot Aharonot. Un commentateur a même comparé la haine suscitée par « King James » à celle qu'éprouvent les Israéliens envers les islamistes palestiniens du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

Pour le Jerusalem Post, le licenciement de Blatt, qui possède l'un des plus beaux palmarès du basket européen (cinq titres de champion d'Israël, un de champion d'Italie, un sacre européen et une médaille de bronze olympique avec la Russie), « met une fin abrupte à un rêve ».

Le basketball est le deuxième sport le plus populaire en Israël, après le soccer. L'arrivée à Cleveland à l'été 2014 de David Blatt, qui avait mené le Maccabi Tel Aviv au sacre en Euroligue la même année, avait été accueillie avec une immense fierté. Et lorsque les Cavaliers se sont qualifiés pour la finale 2015, il avait eu droit à un coup de téléphone du premier ministre Benjamin Netanyahu.

Malgré son bilan (83-40), il a été reproché à Blatt de manquer d'autorité, d'avoir créé une ambiance peu conviviale entre ses joueurs ou encore d'avoir protégé à outrance LeBron James, qui ignorait parfois ses consignes en match.

Ce dernier a démenti toute implication, assurant samedi qu'il avait pris « par surprise » par cette décision.