À l'instar de l'ailier d'Orlando Jonathan Isaac plus tôt vendredi, l'entraîneur de San Antonio Gregg Popovich ne s'est pas agenouillé durant l'hymne américain, contrairement aux autres joueurs et entraîneurs de la NBA ayant choisi de protester contre l'injustice raciale de cette façon.

Popovich, dont la voix est une de celles qui portent le plus dans la ligue et qui a délivré des messages très forts en faveur de mouvement « Black Lives Matter », a revêtu comme tout le monde un t-shirt à manches longues à l'effigie de ces mots et  est resté debout durant le « Star Spangled Banner », tout comme son adjointe Becky Hammond.

« Je préfère garder cela pour moi », a répondu le technicien de 71 ans à un journaliste d’ESPN lui demandant pourquoi il avait préféré rester debout. « Tout le monde doit prendre une décision personnelle. La ligue a été formidable à ce sujet. Chacun a la liberté de réagir comme il l'entend. Pour toutes les raisons qui me sont personnelles, j'ai agi comme je le voulais. »

Un peu plus tôt avant la rencontre remportée par son équipe contre Sacramento, Popovich a estimé que « l'égalité raciale aux État-Unis est un souvenir et un peu une célébration à certains égards. Cela semble étrange parce que nous n’en sommes pas encore là, mais il est toujours important de se souvenir de ce qui s’est passé et de ce que vit actuellement la population noire (...) Il reste encore beaucoup à faire. Je pense que c'est notre péché national ».

Plus tôt dans l'après-midi, c'est l'ailier d'Orlando Jonathan Isaac qui le premier a choisi de ne pas posé de genou à terre, avant le match remporté par son équipe aux dépens de Brooklyn. Il ne portait pas non plus le t-shirt avec l'inscription « Black Lives Matter », mais son maillot blanc du Magic.

S'exprimant après la victoire de son équipe (128-118), le joueur afro-américain de 22 ans a assuré qu'il soutenait « absolument » Black Lives Matter. « J'ai juste senti que me mettre à genoux ou porter un t-shirt Black Lives Matter n'était pas indispensable pour soutenir Black Lives Matter », a-t-il dit.

« Tout le monde est fait à l'image de Dieu et nous sommes tous loin d'être à la hauteur de la gloire de Dieu », a poursuivi Isaac, chrétien pratiquant qui prêche parfois dans une église non confessionnelle d'Orlando.

« Chacun de nous fait des choses que nous ne devrions pas faire et dit des choses que nous ne devrions pas dire, nous n'aimons pas les gens que nous ne devrions pas haïr... Quand vous regardez autour de vous, le racisme n'est pas la seule chose qui tourmente notre société, qui tourmente notre nation, qui tourmente notre monde », a-t-il poursuivi.

« La réponse, c'est l'Évangile »

Avant de conclure : « Je me retrouve dans ce message, pas seulement sur le racisme, mais tout ce qui afflige notre société. J'ai la sensation que notre réponse à cela, c'est l'Évangile ».

La franchise d'Orlando a soutenu l'initiative de (presque tous) ses membres dans un communiqué : « Nous soutenons pleinement les joueurs qui ont choisi de tirer parti de leur plateforme d'expression NBA pour envoyer un message pacifique et puissant condamnant le sectarisme, l'injustice raciale et l'utilisation injustifiée de la violence par la police, en particulier contre les personnes de couleur. »

Jeudi, la saison NBA a repris ses droits dans la bulle de Disney World (Floride) après plus de quatre mois d'interruption due au coronavirus, sous le signe de « Black Lives Matter », avec cette séquence solennelle, appuyée par des commentaires des joueurs sur ce sujet après leurs matches, faisant passer le basket au second plan.

« Nous comprenons ce qui se passe dans la société en ce moment et nous utilisons cette plateforme qu'est la NBA pour faire passer les messages et rester forts sur ce point. C'est un bon début », a ainsi déclaré LeBron James.

« Black Lives Matter », qui s'affiche sur le parquet à tous les matches chez Disney World, est un des slogans principaux qui se fait entendre dans les rues aux États-Unis depuis la mort de George Floyd, asphyxié lors son interpellation par la police à Minneapolis le 25 mai.