LOS ANGELES - Autour du Staples Center, habillés de la tête au pied aux couleurs pourpre et or de leur équipe-fétiche, les partisans des Lakers sont venus faire leurs adieux à leur « dieu » Kobe Bryant qui disputait mercredi le dernier match de sa longue et glorieuse carrière.

Trois heures avant le coup d'envoi de l'historique duel entre les Lakers et Utah, plusieurs centaines de spectateurs faisaient déjà la queue pour pouvoir pénétrer dans la salle où Bryant, 37 ans, disputera son 1566e et dernier match.

Top-5: Jeux de Kobe Bryant

Muni de son précieux billet pour le dernier match de l'un des monuments de la NBA et du sport mondial, Logan prend difficilement son mal en patience : « Je suis venu ici pour célébrer la carrière d'un joueur fantastique, c'est vraiment enthousiasmant d'assister à un événement aussi historique », explique ce barbu de 26 ans qui porte, comme beaucoup dans la foule, un maillot jaune frappé du mythique no 24.

« J'ai acheté le billet pour ce match dès le début de la saison, sans savoir que cela serait le dernier de Kobe : je suis triste et en même temps, je me dis qu'il est temps pour lui de se retirer », explique-t-il, sous une gigantesque photo de Bryant placée au-dessus de l'entrée du Staples Center et frappée du message « Thank you Kobe ».

Pour décrocher l'un des précieux sésames -1000 dollars en moyenne, 27 500 dollars pour les plus chers -, Miguel et son épouse Berry étaient prêts à tout.

« On a payé 3000 dollars pour nos deux billets, mais cela les vaut sans le moindre doute », explique ce garagiste d'Eagle Rock, un quartier de Los Angeles, revêtu lui d'un maillot rouge de la Lower Merion High School de Philadelphie où Bryant s'est fait, adolescent, un nom avant de faire le grand saut en NBA, à 17 ans.

« Ma jeunesse prend fin aujourd'hui »

« Personne n'a autant donné aux Lakers que Kobe, il a donné son corps et son âme pour cette équipe, c'est un battant sans pareil », insiste-t-il, avant d'énumérer ses exploits, comme ses cinq titres de la NBA, son trophée de meilleur joueur ou encore les 81 points inscrits en un match en 2006.

« On connait Kobe depuis vingt ans, c'est comme si c'était un membre de notre famille, mais il a raison de se retirer, il a tellement donné et accumulé les blessures », admet Miguel en référence à la rupture d'un tendon d'Achille, la fracture d'un genou et la blessure à une épaule qui ont gâché la fin de son règne.

Pour faire patienter les spectateurs, des animations étaient organisées avec un mur d'escalade, des défis d'adresse et bien sûr des concours de tirs sur un panier de basket, sous la surveillance d'un immense Kobe Bryant gonflable.

Sur une paroi blanche, les partisans pouvaient écrire des messages d'adieux et de remerciements : Andrea a juste eu la place de griffonner « Merci Kobe, je t'aime ».

Cet Italien, venu à Los Angeles pour parfaire son anglais, cache difficilement son émotion : « Je suis un grand fan de Kobe, c'est le plus grand joueur de l'histoire, je vais rester autour de la salle, je n'ai pas eu les moyens d'acheter un billet, c'est bizarre de se dire que je suis si prêt de lui et en même temps si loin », soupire-t-il.

Alors que des gares et stations de métro voisines rebaptisées pour l'occasion « Kobe », continue d'affluer une marée jaune et violette, Antonio demande à la cantonade si le match sera diffusée sur un écran géant autour du stade.

« Je n'ai pas de billet pour le match, je suis juste là pour ressentir l'ambiance », explique cet étudiant de 26 ans, casquette des Lakers vissée sur la tête.

« Je suis vraiment triste, j'ai toujours connu Kobe, j'ai vraiment l'impression que ma jeunesse prend fin aujourd'hui », lâche-t-il.