Les craintes du pivot turc des Knicks de New York Enes Kanter, qui craint pour sa vie s'il quitte les États-Unis et ne s'est pas déplacé à Londres avec son équipe, sont prises « très au sérieux », a insisté le patron de la NBA, Adam Silver, jeudi.

Les Knicks affrontaient jeudi les Wizards de Washington dans un match délocalisé de la NBA à Londres, rencontre pour laquelle Kanter n'a pas fait le déplacement car il craint pour sa vie en raison de prises de position hostiles au président turc, Recep Tayyip Erdogan.

« Il y a des chances que l'on me tue là-bas », avait affirmé Kanter début janvier pour expliquer sa décision.

« Je veux dire que rien n'est plus important que la sécurité de nos joueurs et nous prenons très au sérieux les menaces qu'il a reçues, même si ce n'était que sur les réseaux sociaux », a déclaré Adam Silver lors d'une conférence de presse avant la rencontre à Londres.

« De mon point de vue, c'est très dommage que Enes ne soit pas là. Je comprends tout à fait pourquoi il a décidé de ne pas venir », a-t-il ajouté.

Adam Silver a aussi souligné que les dirigeants de la ligue n'avaient jamais demandé à Enes Kanter d'éviter de se rendre à Londres.

« Il n'y a eu aucune suggestion de la part de la ligue qu'il aurait pu ne pas être le bienvenu pour ce voyage », a-t-il souligné.

« Nous vivons dans un monde où il y a des problèmes significatifs dans lesquels il est impliqué. Et parce que la NBA est internationale, nous devons être conscients de ces problèmes. Encore une fois je soutiens Enes en tant que joueur de cette ligue », a poursuivi Adam Silver.

Kanter, 26 ans, affiche régulièrement son soutien au prédicateur, Fethullah Gülen, bête noire d'Erdogan et accusé par Ankara d'avoir tenté un putsch en 2017 depuis les États-Unis où il réside depuis 1999.

En 2017, la Turquie avait annulé le passeport de Kanter et émis un mandat d'arrêt en raison de ses liens avec le prédicateur Gülen. Son père, Mehmet, avait été détenu pendant cinq jours. 

Renié publiquement par sa famille dans les semaines qui ont suivi le putsch manqué, Kanter évite depuis plusieurs années tout contact avec les membres de sa famille en Turquie, de peur de les exposer à des représailles des autorités.